Donald Trump dans son émission de téléréalité |
D’une rare grossièreté, au raz du raz des pâquerettes, d’une
stupidité crasse, d’une inculture totale, d’un exhibitionnisme repoussant, d’un
égocentrisme pathétique, non je ne parle pas de Donald Trump, encore que ces
adjectifs lui conviennent très bien, mais de ce qui l’a fait connaître et
permis d’accéder à la Maison Blanche, la téléréalité avec sa fameuse émission
The Apprentice.
Quand elles ont débarqué sur nos écrans cathodiques, j’ai
tout de suite détesté ces émission d’un voyeurisme de bas étage où des
imbéciles devenaient instantanément des vedettes uniquement parce qu’ils
montraient leur «gueule» «à la télé».
Mais, enfin, des jeunes et des moins jeunes adoraient ça,
demeuraient scotchés devant leur poste toute la journée et ne parlaient que du
dernier épisode de telle ou telle émission à l’école, au lycée, à l’université,
au bureau, à l’usine, dans les booms et les soirées mondaines.
Alors, c’était peut-être moi qui avais tort.
J’étais peut-être le ringard de service, le vieux con avant
l’âge qui ne comprenait rien aux nouvelles règles de la société du spectacle,
du voyeurisme, de l’exhibition et du quart d’heure de gloire.
Donc j’ai regardé un peu plus.
Et j’ai détesté encore plus.
J’en ai rencontré de ces stars de pacotilles dans mon
travail et ils n’étaient pas tous des demeurés ou des abrutis au discours
indigent et aux pensées ineptes, mais rarement des personnes intelligentes, en
tout cas, pas pour diriger la première puissance du monde.
Surtout, ils étaient les dignes représentants d’une
médiocrité affichée de la société et des dangers que celle-ci recèle en tout
temps pour la démocratie républicaine.
Avec l’élection de Trump, une de ces «stars», voici ces
dangers désormais bien en face de nous avec l’énorme risque d’en être les
victimes pour notre plus grand malheur.
Certains avaient espéré, les naïfs, que le démagogue
populiste, une fois élu, comprendrait qu’il devait changer de comportement,
qu’il n’avait plus besoin de jouer cette comédie détestable et que la fonction
ferait l’homme.
En somme, que le vrai Trump n’était pas Trump.
Ils n’avaient rien compris, comme, en leur temps, beaucoup
n’avaient rien compris à ces tristes clowns qu’étaient Hitler et Mussolini,
pariant constamment sur leur capacité à ne pas aller jusqu’au bout du bout de
l’apocalypse.
Jusqu’à ce qu’ils le fassent.
Trump est Trump et restera Trump.
Au moins, il faut accepter cette réalité pour le combattre
efficacement, pour l’empêcher de mettre le monde sans dessus dessous et de
provoquer aux Etats-Unis comme dans tous les autres pays des catastrophes.
Ce ne sera pas facile.
Barack Obama a mis en place, juste avant son départ de la
présidence, un certain nombre de jalons – comme les mesures de rétorsions aux
agissements de Poutine – qui seront autant de tests sur l’exercice du pouvoir
du milliardaire newyorkais en se faisant peu d’illusions sur ce que Trump va
faire.
Et tout cela parce que ce personnage a, un jour, animé une
émission de téléréalité…
Au fait, nous Français qui pensons que nous sommes à l’abri
d’une telle mésaventure en nous targuant d’être un peu plus éduqués que les
autres peuples, notamment ces empotés d’abrutis de Yankees, que nous sommes incapables
de tomber dans le panneau de ces populistes démagogues de la téléréalité, nous
avons été à deux doigts d’avoir notre Trump bien avant Trump.
Son nom: Bernard Tapie à qui on avait proposé d’animer une
version française de The Apprentice!
Un Tapie qui fut nommé «homme des médias» en 1984 et anima
une émission ancêtre de la téléréalité, Ambitions, entre 1986 et 1987.
Je laisse à la génération du Loft, de la Star académie, de
la Ferme des célébrités, des Ch’tis et de Secret story, d’aller sur le net pour
voir ce qui a fait connaître le brave Bernard, de ses activités sulfureuses
dans le monde des affaires jusqu’à ses émissions de télévision – ça ne vous rappelle
personne?! – qui ont ouvert la voie à celles que je viens de citer.
Oui, le danger est là parce que les aventuriers arrivistes
rôdent toujours et partout pour s’emparer du pouvoir pour leurs propres
intérêts et leurs fantasmes répugnants.
Et c’est pourquoi nous devrons toujours et partout nous
battre pour garder notre bien le plus précieux, notre liberté.
Comme me l’a confié un grand journaliste américain,
commentateur de la vie politique et à la fibre centriste, il va falloir
résister.
Oui, maintenant, je sais pourquoi j''ai toujours détesté la téléréalité.
Centristement votre.
Le Centriste
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