Aux Etats-Unis, depuis des années, la droite radicale et
l’extrême-droite, affiliées ou non au Parti républicain, poursuivent une
tentative de recomposition du paysage politique américain avec la volonté
d’installer son centre à droite et ainsi de gauchiser le vrai Centre,
c’est-à-dire aujourd’hui un courant composé à 90% de démocrates, les
républicains modérés et centristes étant devenus une toute petite minorité en
voie de disparation au fil des années et de la chasse aux sorcières dont ils
ont été des victimes systématiques.
Ainsi, les idéologues ultraconservateurs et réactionnaires
ont incité les républicains à contester sans cesse la légitimité du Parti
démocrate quand il est au pouvoir, à ne jamais faire de compromis avec lui et à
stigmatiser toutes ses décisions.
C’est comme cela qu’il faut comprendre le blocage des
institutions avec un Congrès qui, depuis qu’il est dominé par les républicains,
est celui qui a le moins travaillé de toute l’histoire du pays.
De même, lorsque les républicains ont refusé de même
recevoir le juge que Barack Obama avait choisi pour occuper un siège vacant à
la Cour suprême, ils ne faisaient que continuer ce travail de sape permanent et
opiniâtre en espérant que le vent tournerait.
Sans parler de la guérilla qu’ils ont constamment menée
contre Barack Obama et Hillary Clinton, les déconsidérant sans cesse, leur
niant toute légitimité.
Cette stratégie – au-delà de bloquer le pouvoir quand les
démocrates l’occupent – avaient également pour but de radicaliser le Parti
démocrate.
En refusant tout consensus et tout compromis, ils avaient
dans l’idée que les démocrates se lassent de cette obstruction totale et
adoptent un discours et des pratiques plus partisanes alors même que ces
derniers avaient fait leur révolution
centriste au début des années 1990 afin de revenir au pouvoir avec Bill
Clinton puis avec Barack Obama, ce qui leur a permis, ne l’oublions pas, de
remporter en voix six des dernières élections présidentielles dont la dernière
où Hillary Clinton a obtenu près de 3 millions de votes de plus que Donald
Trump.
Cette volonté qui a été analysée et expliquée par de
nombreux politologues, est en passe de réussir grâce à l’élection de Donald
Trump.
Non seulement, cette victoire du démagogue populiste qui a
puisé nombre de ces idées à la droite extrême leur permet de revenir au pouvoir
mais elle a provoqué, en réaction, le réveil de la gauche américaine, en
particulier sa frange radicale ainsi que l’extrême-gauche, dont le but avoué
est désormais de prendre le contrôle du Parti démocrate avec Bernie Sanders,
voire de le phagocyter en s’inspirant de
ce qu’a réussi le mouvement d’extrême-droite du Tea Party avec le Parti républicain
(et qui a été un allié inestimable pour Donald Trump) ou même de créer une
structure à gauche de celui-ci.
Et le terreau est favorable.
Devant les outrances, les insultes, les grossièretés, les
menaces et l’incompétence de Trump, nombre d’électeurs démocrates sont tentés de
se gauchiser face aux menaces que la démagogue populiste représente pour la
démocratie républicaine libérale, pour la paix et pour l’humanisme.
Si l’on assistait à un mouvement de grande ampleur dans ce
sens, le Centre et le Centrisme seraient en grand danger aux Etats-Unis.
Bien évidemment, l’espace central continuerait lui à exister
mais il se déporterait mécaniquement à droite comme le souhaitent depuis si
longtemps les républicains.
Dès lors, la bataille que doivent mener les centristes
américains mais aussi de tous les pays du monde, c’est d’empêcher le virage à droite,
radical et extrême, des Etats-Unis qui pourrait provoquer des désastres à, l’intérieur
et à l’extérieur du pays mais aussi d’empêcher la disparition du vrai Centre en
empêchant la dérive gauchiste du Parti démocrate, dérive qui est actuellement
en gestation et qui pourrait émerger au cours de cette année.
Le temps de la résistance a sonné pour les centristes
américains, ce qui leur permettra, à terme, une reconquête du pouvoir.
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