Jean-Christophe Lagarde & Hervé Morin |
Lors de son premier meeting de 2017, le 11 janvier à Nice,
François Fillon s’est cru obligé de remercier de manière assez ostentatoire l’UDI
pour le soutien de ses dirigeants et de ses militants à sa candidature à la
présidentielle après sa victoire aux primaires de LR.
Sans doute, ces remerciements étaient destinés à leur
marquer un certain respect que les centristes ne constatent pas vraiment dans
leurs relations avec le candidat et son équipe de campagne.
Ainsi, tant dans les discussions sur les législatives – où l’UDI
demandent 80 circonscriptions là où LR ne lui en propose qu’entre 40 et 60 –,
que dans le programme de Fillon – que l’UDI voudrait amender alors que le
candidat de la Droite s’y refuse, allant jusqu’à réaffirmer qu’il n’était pas
négociable, que sa radicalité était conforme aux défis que le pays devait
relever et en ajoutant encore une dose de radicalité notamment en matière d’immigration
–, les frictions existent.
Même si personne de sérieux ne croit que l’UDI pourrait
réellement aller au clash tellement la formation centriste a besoin de se
refaire une santé et compte pour cela sur les législatives afin de demeurer
tout simplement un parti en évitant l’implosion mais aussi de pouvoir acquérir
une crédibilité aux yeux des Français qui lui manque terriblement et dont elle
a écorné le peu qu’elle possédait dans les affrontements lamentables et
calamiteux entre Jean-Christophe Lagarde et Hervé Morin.
Cependant, les parlementaires UDI n’ont pas participé aux vœux
du candidat Fillon, un boycott qui voulait exprimer leur mécontentement sur les
investitures pour les législatives dont la liste devrait être définitive le 14
janvier prochain lors de sa ratification par le Conseil national de LR.
C’est en ce sens qu’il faut apprécier les déclarations de
Jean-Christophe Lagarde qui a affirmé qu’«on ne peut pas dire qu'on ait la même
dynamique qu'au lendemain de la primaire. Il ne faudrait pas en plus qu'on soit
en panne d'union. On ne gagne pas une élection sans faire des additions.»
De même, Hervé Morin – qui se veut pourtant le premier et
inconditionnel soutien de François Fillon – s’est un peu démarqué du programme
de ce dernier dans une interview: «nous, au sein du parti ‘Les centristes’,
nous disons que cette présidentielle et les législatives à venir vont être un
moment essentiel et le combat va être rude. Dans ce contexte, l'UDI doit avoir
des positions très claires. Et je crois qu'il y a moyen avec François Fillon
d'approfondir des points importants. Sur l'Europe, sur la place des
territoires, mais aussi sur l'enjeu majeur qu'est la souveraineté numérique
européenne. De ce point de vue, l'Europe ne doit pas être une terre colonisée.
Nous pouvons aussi amender le projet présidentiel sur une politique sociale
juste, sur la culture, sur l'environnement, sur la réduction de la dépense
publique, par exemple».
Manifestement, Fillon lui a répondu par un niet sans appel.
Et de poursuivre: «je suis autant que possible pour des
accords avec Les républicains. Il n'échappe à personne qu'ils ont un potentiel
plus important que le nôtre, mais on ne pourra pas gagner sans nous. Il en va
de la diversité de la majorité. Pour conduire le pays, il faut un pilier
centriste solide, loyal et fiable», sous-entendu, le parti de droite doit faire
des efforts en direction de l’UDI.
Ce n’est évidemment pas une menace – Morin n’en a pas la
capacité – mais un vœu fort et clair.
Sera-t-il exaucé, ça c’est une autre affaire…
On le voit, la confédération centriste aimerait bien exister
autrement qu’en étant un trophée dans la vitrine des ralliements.
Mais cela ne serra guère facile d’autant que François Fillon
va sans doute aller chercher à droite les voix dont il a besoin sachant que du
côte de l’espace central, Emmanuel Macron est en train de les lui siphonner.
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