dimanche 31 décembre 2017

Actualités du Centre. Macron: «rendre la France plus forte et plus juste»

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron a présenté ses premiers vœux en tant que président de la république.
Son long discours (17 minutes) était très politique avec une posture gaullienne et mitterrandienne mais aussi avec des références à Barack Obama et à John Kennedy, les deux présidents américains glamour qui sont les plus proches de son positionnement centriste.
Il a rappelé ce qu’il avait accompli en 2017 et tout les «nombreux défis» qui restaient à faire pour l’année à venir.
Il a ainsi affirmé que les «transformations profondes se poursuivront avec la même force en 2018».
Il a donné un ton très social à ses propos, comme pour répondre aux critiques qui ont fait de lui (faussement) le «président des riches».
Sa volonté, «rendre la France plus forte et plus juste».
Il a estimé qu’il fallait «repenser un grand projet social» en misant «sur la fraternité: c'est ce qui nous unit, ce qui nous a fait, ce qui nous tient ensemble.»
Ce projet, «c'est celui-ci que je déploierai durant l'année qui s'ouvre. Il doit inspirer notre politique de santé, notre politique vis-à-vis de ceux qui vivent en situation de handicap, notre politique d'hébergement des sans-abris, notre politique social pour aider les plus démunis... Sans cela, sans cette exigence humaniste, notre pays ne se tiendra pas uni. Cela implique des règles et de la rigueur, ce qui provoque parfois, je le sais, quelques tensions. Je ne les sous-estime pas, je l'assume pleinement».
Car, s’il croit «dans la réussite, les succès», ceux-ci ne valent rien «si ce ne sont que ceux de quelques-uns»
Parlant d’une «renaissance française», il a déclaré aux Français, «vous appartenez à un collectif plus fort et plus grand que vous».
Dès lors, tous doivent agir:
«Notre cohésion nationale ne dépend pas seulement du président de la république, du premier ministre, ou du gouvernement. Elle dépend de chacun d'entre vous. Demandez-vous chaque matin ce que vous pouvez faire pour votre pays. Au-delà des difficultés du quotidien et de la vie, dites-vous toujours que vous appartenez à un collectif plus fort et plus grand que vous: la nation française. C'est ce collectif qui vous a éduqués, qui vous soigne, qui, quand vous tombez, vous aide à vous relever et qui vous aidera dans vos vieux jours. Dites-vous à chaque instant que vous avez quelque chose à faire pour votre pays.»
Et de lancer un appel:
«J'ai besoin de votre engagement, j'ai besoin de vous. Le peuple français est un grand peuple qui, parfois, sous-estime ses propres ressorts intimes. Nous sommes capables de l'exceptionnel. (...) Il y aura des difficultés. Sans doute des choses pas prévues. Et, peut-être, des moments de doute ou des drames dans vos vies. Mais n'oubliez jamais que nous sommes la nation française.».
Son projet, il l’a encore une fois rappelé, s’appuie sur le travail, valeur éminemment macronienne:
«Je veux miser sur le travail. Il est au cœur de notre société parce qu'il permet de trouver une place, de progresser dans la vie, de s'émanciper de son milieu d'origine quand on le souhaite. Mais c'est aussi par le travail que notre Nation sera plus forte parce qu'elle produira et qu'elle s'enrichira. Nous avons besoin du travail, et je le défendrai sans relâche en permettant à chaque travailleur de gagner davantage par celui-ci, de former ceux qui sont au chômage pour qu'ils puissent retrouver un emploi, et de former les jeunes par l'apprentissage. Le travail est le cœur de notre projet commun».
Mais il s’est voulu aussi très déterminé à réaliser ce qu’il avait promis de faire pendant sa campagne électorale.
 «Des transformation profondes ont commencé et se poursuivront avec la même force, le même rythme, et la même intensité pour l'année 2018.»
Et si ceux qui ne «partagent pas la politique menée par le gouvernement aujourd'hui», il «les respecte» et les écoutera «toujours» avec des «débats» où «toutes les voix, y compris celles qui sont discordantes» seront entendues, ce n’est pas pour autant qu’il s'arrêtera d'agir: «Toujours j'écouterai, j'expliquerai notre situation et la réalité de celle-ci, je respecterai. Et toujours, à la fin, je ferai. Car c'est ce dont le pays a besoin. Et c'est ce que vous attendez de moi».
Concernant l’Union européenne, il veut retrouver «l’ambition européenne» en dessinant «un grand projet»:
«Sur le plan européen, l'année 2018 sera décisive. Vous le savez, je me suis pleinement engagé dans cette bataille car je crois profondément que l'Europe est bonne pour la France. La France ne peut pas réussir sans l'Europe car elle la rend plus forte. Chers concitoyens européens, 2018 sera une année toute particulière, et j'ai besoin de vous: je souhaite que, par la consultation citoyenne, vous puissiez exprimer et dire ce que vous voulez pour l'Europe, quelques mois avant les élections européennes, et que vous permettiez à vos gouvernement de dessiner un grand projet. (...) Je crois profondément que l'Europe peut devenir une puissance économique, sociale, écologique et scientifique, qui pourra faire face à la Chine et aux États-Unis, en portant les valeurs qui nous ont fait et qui font notre histoire commune. J'ai besoin de votre détermination pour ce sursaut européen et pour que, ensemble, nous ne cédions rien ni aux nationalistes ni aux sceptiques. (...) Le colloque intime avec l'Allemagne est la condition nécessaire à la construction européenne. (...) Il est ce par quoi tout commence. J'ai besoin que nous allions plus loin sur ce plan et que nous rompions avec les habitudes passées. Que nous retrouvions le goût commun d'un avenir où nous décidons pour nous-mêmes».
Enfin, l'année 2018 sera à ses yeux «celle de la cohésion de la nation. Nous nous sommes trop longtemps et trop souvent divisés. Les débats sont nécessaires, les désaccords sont légitimes, mais les divisions irréconciliables minent le pays. Je veux plus de concorde pour la France. Pour cela, je veux avant toute chose miser sur l'intelligence française, car nous avons cela en nous».


Actualités du Centre. UDI: les vœux surréalistes de Jean-Christophe Lagarde

Jean-Christophe Lagarde
Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, a présenté ses vœux via une vidéo sur le site internet de son parti.
Des vœux totalement surréalistes où, tout en reconnaissant que «rien ne sert de le cacher, 2017 a été une année difficile», il explique de manière inexacte que son parti a du soutenir «contraint» François Fillon, «un candidat dont nous ne partagions pas, loin s’en faut, nombre d’orientations» lors de la présidentielle à cause d’«un mode de scrutin que nous désapprouvons».
Or, il ne semble absolument pas que l’UDI et les centristes en général désapprouvent l’élection du président de la république au suffrage universel depuis au moins cinquante ans!
Tenter de cacher l’énorme responsabilité des leaders de l’UDI, dont lui-même, dans le suivisme opportuniste de LR lors de la présidentielle mais aussi des législatives n’est pas très courageux et responsable de quelqu’un qui a souvent ces mots à la bouche.
Mais Jean-Christophe Lagarde a du mal avec la réalité puisque le voilà à parler d’avenir pour l’UDI, une confédération qui ne compte plus dans ses rangs qu’un seul parti, la FED, c’est-à-dire le sien, et dont la probabilité de sa disparition est plus que forte…
Et d’expliquer sans rire que le départ d’Alliance centriste, du Parti radical et de Les centristes n’aura pas de conséquences sur l’UDI qui «continuera à remplir sa mission de maison commune de tous les centristes» alors même qu’elle n’a jamais été cette maison commune et que les trois-quarts des centristes qu’elle rassemblait sont partis!
Enfin, on notera que l’UDI n’est plus un parti de centre-droit comme le définissait Lagarde jusqu’à maintenant mais qui représente «la droite et le centre progressistes» et même au-delà puisqu’elle veut s’ouvrir à «tous ceux qui refusent l’assimilation sans condition tout autant que la radicalisation sectaire», phrase pour le moins sibylline pour un homme qui a fait de l’UDI un satellite de LR et qui a soutenu François Fillon à la présidentielle.
Voici les principaux extraits des vœux de Jean-Christophe Lagarde:
«L’année a entériné la disparition des partis politiques traditionnels qu’il serait vain de vouloir reproduire à l’identique.
Pour nous à l’UDI qui représentons le centre et la droite progressistes, rien ne sert  de le cacher, 2017 a été une année difficile. A cause de concurrences internes, nous n’avons pas trouvé la force collective de notre autonomie et encore moins de notre indépendance.
Contraints à une alliance par un mode de scrutin que nous désapprouvons, nous avons du soutenir un candidat dont nous ne partagions pas, loin s’en faut, nombre d’orientations.
Cette année, nous l’avons subie plus que nous l’avons gérée.
Faut-il pour autant considérer que nos idéaux, nos valeurs, notre projet, sont devenus caduques, qu’ils appartiennent au passé ou, comme certains aiment beaucoup à le dire en ce moment, à un vieux monde?
Je crois tout le contraire.
(…)
Nous sommes la droite et le centre progressiste et c’est parce que nous croyons en nos idées, que nous continuons à les porter quelque soit les circonstances.
(…)
Qui pourrait prétendre qu’à l’orée de cette nouvelle année le monde, la France auraient moins besoin d’humanisme, moins besoin de volonté européenne, moins de liberté conjuguée à la responsabilité sociale ou encore moins d’efforts pour sauver la planète de nos enfants.
(…)
L’UDI (…) continuera à remplir sa mission de maison commune de tous les centristes et, au-delà, de tous ceux qui refusent l’assimilation sans condition tout autant que la radicalisation sectaire.
(…)
Nous avons le courage de demeurer ce que nous sommes tout en sachant qu’il faudra changer nos modes d’organisation, nos alliances et notre gouvernance.
C’est la tâche, en tant que président de l’UDI que je me suis assignée pour cette année qui vient.
(…)
Nous allons faire de l’UDI un parti unifié, décentralisé, pacifié» (…).»


samedi 30 décembre 2017

Actualités du Centre. Bayrou: l’élection de Macron «est une formidable chance»

François Bayrou
François Bayrou a présenté ses vœux pour l’année 2018.
Sans surprise, il se félicite de l’élection d’Emmanuel Macron tout en espérant dans une Europe nouvelle que défend le nouveau président de la république.

Extraits:

«Ce sont des vœux pour la France. Et le premier de ces vœux, c’est que se poursuive en 2018 l’élan du printemps 2017. Cet élan qui est né de l’élection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République qui nous a offert une chance unique, sans précédent. C’est que un pays qui semblait découragé depuis des années et des années a retrouvé son optimisme, a retrouvé le goût de vivre, le goût en tout cas d’affronter tous les défis qui se présentent à lui. C’est une formidable chance. Il faut qu’elle se renforce en 2018. Deuxième vœu pour la France. C’est que ceux qui en ont la charge, d’abord les citoyens – parce que dans une démocratie, la responsabilité première, elle appartient aux citoyens – et puis ceux qui la gouvernent autour du président de la république, du gouvernement, de la majorité dans laquelle le Mouvement démocrate tient toute sa place, saisissent qu’il faut mener de front le travail pour l’efficacité -on est en train de faire des pas importants pour la santé économique du pays- et le travail pour la justice. Efficacité et justice. C’est exactement cela le signe distinctif du nouveau projet que la France est en train de construire. C’est le deuxième vœu que je formule pour le pays. Troisième vœu. Que notre vie publique s’installe dans ce nouveau climat que 2017 a promis. Et pour cela il faut que les institutions changent pour que nous apprenions à vivre et à travailler ensemble même si il y a entre nous des nuances, des différences parfois même des confrontations. Cette compréhension mutuelle, c’est le fruit que nous devons attendre de nos institutions. Et puis quatrième vœu, il va de soi. Nous savons tous que rien ne peut se faire si l’Europe ne se forme pas, ne se construit pas. Parce qu’aucun des défis qui sont ceux de la planète ne peut être relevé autrement, ni le développement durable, ni la protection de l’environnement, ni les très grands changements qui tiennent aux technologies de l’information, ni les problèmes de fiscalité et d’évasion fiscale. Tout cela ne peut se traiter que si l’Europe est forte. Et pour cela il faut une voix et cela doit être la voix de la France.

La responsabilité particulière de la France de penser l’Europe nouvelle et de donner à cette Europe nouvelle l’inspiration, la volonté qui lui permettra de se faire, c’est le quatrième vœu que je forme.

A ce vœu est rattaché le fait que si l’Europe existe, et bien cela signifiera qu’il y aura un nouvel équilibre dans le monde. Un monde qui est aujourd’hui tellement déstabilisé, tellement dangereux où on a l’impression que chaque pas est risqué en raison des incertitudes ou des foucades de grands dirigeants de la planète. En tout cas, l’Europe est un élément de stabilité et il faut la construire.

Tout cela au fond se résume en un vœu que la promesse que porte en elle la France -promesse à l’égard de ses citoyens et promesse à l’égard du monde- cette promesse devienne ou redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être: une raison de vivre pour chacun d’entre nous.»




L’année du Centrisme dans le monde - Edition 2017. Après l’Obamania, la Macromania?!

De l’élection d’Emmanuel Macron à la première année de pouvoir de Donald Trump en passant par la mise en route effective du brexit et les volontés d’indépendance de la Catalogne, l’année a été très contrastée pour les idées et les valeurs centristes dans le monde au cours de l’année qui s’achève.

► La Macromania saisit le monde
Nous Français, nous n’allons pas bouder notre plaisir: en cette année 2017, le phénomène international «Emmanuel Macron» s’est hissé (presque) à la hauteur du phénomène «Barack Obama» en 2009 et a joué en contrepoint positif des phénomènes anxiogènes et répulsifs «Donald Trump» et «Vladimir Poutine».
Voici la France fêtée d’une certaine façon pour avoir élu un jeune président de trente-neuf ans, ouvert et progressiste, humaniste et européen alors qu’ailleurs les peuples se refermaient sur eux-mêmes le plus souvent en cédant aux sirènes du populisme, de la démagogie et du communautarisme.
Une France fêtée, tout comme le furent les Etats-Unis lors de cette euphorie qui les porta pour mettre au pouvoir suprême le premier noir.
Comme quoi l’Histoire n’est vraiment pas un mouvement linéaire vers l’émancipation dans la responsabilité et la rationalité…
Toujours est-il que, nous, Français, nous devons en profiter car ce ne sera pas le cas tous les ans!
Alors que nos précédents présidents depuis de Gaulle n’avaient guère suscité un intérêt aussi grand (à part peut-être François Mitterrand, surtout à cause de ses nominations de ministres communistes…), Emmanuel Macron est l’objet de louanges, de critiques ou de questionnements mais peu de gens restent indifférents à sa personne, à son itinéraire et, c’est le plus intéressant, à son projet.
Bien entendu, c’est par rapport aux relations internationales, à la mondialisation et à la construction européenne que celui-ci est le plus décortiqué à l’étranger.
Néanmoins, la philosophie qui y préside étant très proche de ses intentions pour les Français, on peut affirmer que c’est bien ce qu’il veut faire et comment il veut le faire qui est au cœur de la curiosité à son encontre de par le monde.
Il est trop tôt pour se projeter dans le futur et savoir si cet intérêt ne sera qu’un feu de paille ou s’il durera un quinquennat, voire deux et qu’il surpassera alors celui porté à Obama dont le deuxième mandat fut très en-deçà du premier de ce point de vue.
Mais Macron porte un espoir qui peut se révéler essentiel s’il parvient à le transformer en actions et en résultats pour la société libérale démocratique et républicaine, celle qui trouve se racines dans les révolutions française, américaine et britannique.
Et pas seulement dans les pays occidentaux rongés par le populisme et la démagogie mais dans les pays sous le joug d’autocrates et de dictateurs où les populations voient tous les jours leurs droits et leurs libertés rognées, de la Russie à l’Iran, de la Syrie à la Chine, de la Corée du Nord au Venezuela et, peut-être, bientôt, de la Pologne à la Hongrie en passant par l’Autriche…

Union européenne, la promesse centriste Macron
Avec le brexit, avec le score historique du parti d’extrême-droite AfD aux dernières législatives en Allemagne (92 députés), avec la crise grecque qui n’est pas encore dernière nous, avec les mesures anti-démocratiques prises par la Pologne et la Hongrie, avec les velléités sécessionnistes d’une partie du peuple catalan, avec l’entrée en force de l’extrême-droite dans le gouvernement autrichien, avec les gouvernements populistes en République tchèque et en Slovaquie, l’Union européenne n’est pas au mieux et les pro-européens ont de quoi broyer du noir, surtout les centristes, toujours à la pointe du combat en matière de construction et d’intégration européennes.
Pourtant, une lueur dans la nuit s’est allumée avec l’élection d’Emmanuel Macron, dans un pays qui semblait devenir de plus en plus eurosceptique.
Car le nouveau président de la république n’est pas seulement un centriste (ou centro-compatible) pro-européen convaincu mais il a basé une grande partie de sa campagne électorale sur l’Europe et le besoin de renforcer la construction européenne dans un sens fédéraliste.
Et malgré cela diront certains ou plutôt grâce à cela, il a été élu à l’Elysée.
Voilà un premier exploit!
Et les sondages montrent que les Français tiennent à l’UE et souhaitent sa montée en puissance.
En outre, dans tous les pays du Vieux continent, les défenseurs d’une Europe unie reprennent du poil de la bête.
Beaucoup veulent leur «Macron», c’est-à-dire une personnalité politique jeune, humaniste, progressiste et capable de relancer la machine européenne alors que l’on a commémoré (plutôt en catimini), les 60 ans du Traité de Rome, celui qui a créé la Communauté européenne ancêtre de l’Union européenne.

Etats-Unis, la gueule de bois centriste
Après la défaite improbable de leur héraut, Hillary Clinton, les centristes américains avaient peur d’une présidence Trump et ils avaient entièrement raison.
Le populiste démagogue proche des thèses d’extrême-droite ne les a pas déçus de ce point de vue…
De mesures extrémistes en dérapages, de mensonges en insultent, de provocations en incompétences, le successeur de Barack Obama a pleinement démontré qu’il était un incapable notoire et impropre à exercer la charge suprême de la première puissance mondiale.
Et il n’arrive même pas à la cheville de Ronald Reagan, c’est dire sa qualité…
Plus grave, dans l’ombre, plusieurs idéologues qu’il a nommés à la tête d’administrations et d’agences publiques sont en train de défaire des législations essentielles au fonctionnement de la démocratie républicaine.
Du coup, au-delà de son incompétence, il est un grave danger pour la démocratie, pour la stabilité du monde.
Et il a été accompagné dans ses frasques et dans ses menées, tout du long, par un Parti républicain indigne de son passé et de ses glorieux grands hommes tels Abraham Lincoln, Theodore Roosevelt, Ike Eisenhower.

Royaume Uni, un brexit très extrémiste
Que ce soit au Labor (Parti travailliste) ou chez les Tories (Parti conservateur) et, bien entendu au Lib Dems (Liberal democrats), les opposants à la sortie du Royaume Uni de l’Union européenne sont essentiellement centristes, ce qui n’est évidemment pas une surprise.
Face à une droite radicale et nationaliste en train de saborder son pays, face à une gauche pas moins radicale mais anti-européenne par tradition idéologique, seul les centristes font front et s’activent pour empêcher le brexit.
Il semble difficile qu’ils y parviennent mais, tel Tony Blair, l’ancien premier ministre travailliste, ou Nick Clegg, l’ancien vice-premier ministre libéral démocrate, ils prennent date et se posent en des sortes de lanceurs d’alerte vis-à-vis de leur peuple qu’ils estiment avoir été trompés par une propagande grossière des pro-brexit qui ont propagés nombre de fausses informations et dont le pays va devoir payer le prix fort.

Allemagne, le demi-échec du recentrage d’Angela Merkel
Pour certains membres de la CDU (et surtout de la branche droitière de celle-ci, la CSU bavaroise), le demi-échec de la chancelière allemande Angela Merkel lors des élections législatives de septembre serait du à son recentrage qui aurait permis une montée en puissance unique en son genre de l’extrême-droite (avec le parti AfD dont certains membres revendiquent une proximité avec le nazisme) qui a raflé 92 sièges au Bundestag et 10% des voix.
Mais rien ne permet de dire qu’un virage à droite de la même Merkel aurait empêché les thèses populistes, démagogiques, xénophobes et racistes de l’AfD de séduire une partie de la population.
Quant au Centre allemand, si l’on a pu croire à la résurgence d’un parti centriste avec le renouveau politique puis électoral du FDP (parti libéral) qui depuis la fin de la Deuxième guerre mondiale avait joué le rôle de l’allié indispensable à la CDU (droite) ou au SPD (gauche), on a du déchanter après les législatives pour s’apercevoir que c’est encore à la CDU qu’il est le mieux représenté avec les positionnements démocrates chrétiens de cette dernière.
Le FDP est ainsi plus proche d’une idéologie néolibérale et de thèses eurosceptiques.

Espagne, la montée puissance des centristes de Ciudadanos
Les centristes ne sont pas au pouvoir en Espagne mais ils ont fait l’actualité politique au cours de l’année 2017 lors des élections régionales catalanes.
Grâce à ses postions anti-indépendantistes, Ciudadanos est devenu le premier parti en Catalogne avec 25,37 % des voix (+7,47%) et 37 députés (+12)
Sa leader, Ines Arrimadas a joué un grand rôle dans cette victoire mais elle n’a pu empêcher que les Catalans votent pour une majorité de députés indépendantistes (mais qui n’ont pas atteint 50% des voix).
Le parti centriste est, en outre, le premier parti «constitutionnaliste» (anti-indépendantiste) à avoir jamais gagné les élections régionales catalanes.
Cette victoire vient après son rôle clé en 2016 dans la constitution d’un gouvernement à Madrid.
A défaut d’avoir remporté les élections législatives et même d’avoir réalisé le score espéré par son leader, Alberto Rivera, Ciudadanos avait débloqué la situation née des élections générales alors qu’aucun gouvernement ne pouvait être constitué à l’issue de deux scrutins consécutifs.
En décidant de soutenir un gouvernement de droite dirigé par Mariano Rajoy, les centristes avaient provoqué la décision des socialistes d’être dans l’abstention et non l’opposition frontale au nouveau pouvoir.

Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC

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