Comme on pouvait s'y attendre, le président du Mouvement démocrate a indiqué au journal La
République des Pyrénées que les informations publiées par le Canard Enchaîné
sur des tractations entre lui et François Fillon à propos de son rôle lors de
la présidentielle étaient «de l’intox» et des «billevesées».
Rappelons que selon l’hebdomadaire satirique, le candidat LR
aurait proposé à François Bayrou un deal avec deux choix.
Soit le centriste se présente à la présidentielle et, après
le premier tour il se retire en appelant à voter pour lui au second tour, soit
il rallie immédiatement son camp.
Dans les deux cas, selon le Canard, il obtiendrait, en
échange, un groupe à l’Assemblée nationale, soit au moins quinze députés.
Cette double proposition serait un moyen pour François
Fillon de contrer la candidature d’Emmanuel Macron dont la dynamique inquiète
beaucoup le camp de la Droite, les enquêtes d’opinion montrant que le leader
d’En marche séduit nombre d’électeurs de la droite modérée et, surtout, du
Centre en plus de ceux de la gauche modérée et de ceux qui ne se reconnaissent
ni de droite, ni de gauche.
En mettant Bayrou dans les pattes de Macron, Fillon
espèrerait que le premier prendra au second les quelques pourcents qui l’empêcheront
d’être présent au second tour.
De même, un ralliement immédiat de Bayrou à Fillon pourrait
également priver Macron des voix nécessaires à une présence au second tour.
Ces informations viennent alors que le président du
Mouvement démocrate ne sait pas encore s’il va se présenter à la
présidentielle.
Après la défaite d’Alain Juppé à la primaire LR, il a en
effet repris sa liberté.
Néanmoins, une candidature automatique de sa part qui aurait
été de mise si Nicolas Sarkozy avait été le candidat de LR, n’a pas été son
choix face à François Fillon même s’il a vertement critiqué son programme le
qualifiant de «dangereux», entre autres.
Mais son espace électoral étant réduit du fait de la
présence d’Emmanuel Macron, François Bayrou pourrait être plus enclin à
reporter sa quatrième candidature à la présidentielle en 2022 et à structurer
son parti, en lui donnant une meilleure assise avec nombre d’élus, pour avoir
plus de poids politique lors du prochain quinquennat qu’il n’en a eu dans celui
qui se termine.