Tony Blair |
Tony Blair veut faire un retour en politique.
Rappelons qu’il fut premier ministre de Grande Bretagne
pendant dix ans, de 1997 à 2007, et qu’il a réformé le Parti travailliste pour
en faire un parti de gouvernement de centre-gauche, voire parfois du Centre,
avant que ce dernier ne perde le pouvoir et désormais son âme avec Jeremy
Corbin qui l’a transformé en un parti proche des thèses de l’extrême-gauche
depuis son élection à sa tête en 2015.
Après plusieurs années d’une semi-retraite et d’activité de
conseil aux revenus très lucratifs pour de divers chefs d’Etats, pas toujours
très respectables, celui qui est devenu un centriste assumé s’inquiète
fortement de la montée des populismes à travers le monde et s’apprête à lancer
une nouvelle organisation pour les combattre et permettre au Centre d’avoir une
politique plus musclée et d’encourager les centristes à travailler ensemble en
Europe, aux Etats-Unis et partout où cela est nécessaire.
Comme il l’a expliqué au quotidien USA Today, «Si le Centre
n'est pas un endroit de force et de vitalité et a plutôt l'air un peu mou et uniquement
dans la gestion du statu quo, alors il y a le danger que quelqu'un vienne et
fasse le boulot».
Et ce quelqu’un, selon lui, pourrait être un «leader
autoritaire», quelqu’un qui ressemblerait à un populiste comme Vladimir
Poutine: «c’est étonnant le nombre de gens que vous croisez et qui font référence
au style du président Poutine de manière positive».
«Je pense, explique-t-il encore, que les gens veulent que
leur pays avance et ils pensent que le système actuel ne bouge pas et ne fait
pas les changements qu’ils veulent voir, alors quelqu’un qui dit juste ‘je m’en
fiche de ce que l’on pense, je vais juste y aller et voici ce que je vais faire’
les attire».
Lors d’une conférence aux Etats-Unis, il a développé ce
thème en affirmant qu’«il y a une immense somme de colère devant la manière
dont les choses se font. (…) Il y a plus de colère autour de la politique qu’il
n’y en a eu depuis longtemps».
Pour lui, la menace vient autant du Brexit que de l’élection
de Donald Trump ou des provocations du président philippin, Rodrigo Duterte.
La situation présente est, selon son analyse, issue, entre
autres, «des réseaux sociaux» qui est un «phénomène révolutionnaire».
«Cela change la manière dont fonctionne la politique. Cela
change la manière dont les médias fonctionnent. Si nous ne sommes pas attentifs,
cela va enfermer les gens dans des conversations uniquement avec ceux qui
partagent leur point de vue et qui ont une théorie générale complotiste comme
vision du reste du monde».