Le grand dessein de l’Union européenne n’est pas, à l’opposé
de celui du Général de Gaulle, d’aller de l’Atlantique à l’Oural, et cela ne
l’a jamais été.
Ce projet n’est pas d’unir tout le continent européen aux
frontières d’ailleurs imprécises, non, il est d’unir des pays du vieux
continent qui veulent avoir un avenir commun dans la paix et la prospérité.
Et l’avenir commun est l’élément le plus important dans
cette union
La paix et la prospérité, elles, peuvent être le cadre d’une
mondialisation humaniste et d’une Europe aux tensions apaisées.
Comment la construction européenne voulue par Jean Monnet et
Robert Schuman a pu déraper alors que l’on va fêter en 2017 le soixantième
anniversaire de la signature du Traité de Rome, son texte fondateur?
Par un emballement certain, une fuite en avant, une dilution
du cœur du projet et un abandon d’une finalité fédérale, les pays membres de
l’UE, face aux graves menaces qui pesaient sur le continent européen après
l’effondrement de l’URSS et de son glacis d’Etats-tampons communistes, se sont
mis en tête que l’essentiel était de réunir le plus de pays européens possibles
afin d’assurer la paix et alors même que beaucoup de ceux-ci ne voulaient pas
partager d’avenir commun avec les autres.
Ce fut, avec l’entrée du Royaume Uni dans le CEE (Communauté
économique européenne, ancien nom de l’UE), l’élément mortifère de la volonté
de créer une Europe unie politiquement.
Ainsi, après les Britanniques, qui avaient lutté
farouchement pour faire capoter la construction européenne (rappelons-nous l’Association
de libre-échange qu’ils avaient mises sur pied uniquement pour cet objectif) et
qui quittent aujourd’hui l’UE alors même qu’ils ont réussi à la transformer en
un simple espace de libre-échange, ce fut au tour des Polonais et des
Tchécoslovaques, deux peuples (trois aujourd’hui avec les Tchèques et les
Slovaques qui se sont séparés), qui lorgnaient plus sur une alliance avec les
Etats-Unis qu’à un véritable ancrage dans une UE au projet fédéraliste, de tuer
le rêve européen.
Mais l’on droit apprendre de ses échecs et non persévérer
dans ses erreurs.
Aujourd’hui, les menaces de toutes sortes qui pèsent sur
l’Europe demandent l’abandon de cette chimère d’un continent totalement uni
mais, dans le même temps, imposent absolument que les pays qui veulent avoir un
réel avenir commun se réunissent dans une nouvelle union qui retrouve l’idéal
de sa fondation.
L’Union européenne est morte, vive les Etats-Unis d’Europe!
Continuons donc de bâtir un espace européen avec 27 ou 30 ou
encore plus d’Etats qui le souhaitent une stabilité d’un continent qui a
engendré tant de guerres, en particulier les plus meurtrières de la planète,
les Première et Deuxième guerres mondiales, et continuons à l’appeler Union
européenne.
Mais, dans le même temps bâtissons une union de pays
européens qui veulent réellement partager leur présent et leur futur dans un
cadre fédéral et appelons-la de ce qu’elle doit être, les Etats-Unis d’Europe.
Aujourd’hui, ces Etats-Unis d’Europe ne sont plus un
fantasme mais une obligation.
Cela ne veut évidemment pas dire que les peuples européens
concernés vont lui donner vie.
Mais, en refusant de le faire, c’est leur propre avenir et celui de leur descendance qu’ils sont en
train de détruire.
Tous les Européens convaincus doivent se mettre au travail
ensemble parce qu’il s’agit de la grande cause du XXI° siècle avec ses
implications dans les pays qui formeront les Etats-Unis d’Europe ainsi que dans
les autres pays européens et dans tous ceux de la planète.
Cette tâche exaltante qui doit être portée par tous les
centristes européens sans réserve et sans exception, montrera, en réussissant,
qu’il n’y a pas de fatalité à l’affrontement des peuples et à la désunion de
l’Humanité.