Bon, d’accord, les règles des élections aux Etats-Unis font
intervenir des grands électeurs qui élisent in fine le président.
Ces règles ont été acceptées de facto par tous les candidats
qui se sont présentés à la présidentielle, aucun d’entre eux ne les remettant
officiellement en cause avant l’élection ou après même si tous – le vainqueur
inclus! –, ont, un jour ou l’autre critiqué le mode de désignation finale du
chef de l’Etat le plus puissant de la planète.
Donc, Donald Trump a obtenu 306 grands électeurs ce qui
était nettement suffisant pour être le nouvel hôte de la Maison blanche (il en
faut 270).
Mais ce n’est pas parce que quelqu’un est élu selon des
règles que celles-ci sont justes.
Et c’est effectivement parce qu’elles sont totalement
iniques en regard de ce qu’est la démocratie républicaine à l’époque moderne que
monsieur Trump ne peut se targuer d’être légitime face à cette dernière comme
il tente de le faire désespérément – ce qui montre qu’il sait parfaitement
qu’il sait qu’il ne la possède pas – en mentant effrontément en affirmant qu’il
a gagné le vote populaire alors qu’il a près de 3 millions de voix de moins que
sa concurrente démocrate, la centriste Hillary Clinton!
Concrètement, légalement, Donald Trump est le président des
Etats-Unis mais légitimement il n’est pas le président du peuple américain.
En obtenant le nombre de grands électeurs nécessaires, il
n’accède pas au pouvoir contre le système mais par le système contre la démocratie.
Ce qui pose, au-delà du cas de Trump la question de l’équité
du système politique américain aujourd’hui évidemment.
Une question sur laquelle les Américains auraient intérêt à
se pencher au plus tôt…
Mais, pour en revenir à monsieur Trump, ses décisions
devraient prendre en compte qu’il est minoritaire, ce qu’il ne fait pas.
Au contraire, il agit comme s’il avait reçu un mandat clair
et net du peuple américain, comme s’il l’avait emporté par un raz-de-marée.
Il agit ainsi comme un usurpateur digne de tous qui l’ont
précédé dans l’histoire, certains ayant terminé en dictateurs sanguinaires…
Néanmoins, on aurait supposé qu’il aurait agi selon ce qu’il
avait promis qu’il ferait.
Or, c’est tout le contraire.
Non seulement Donald Trump est au pouvoir grâce à des règles
antidémocratiques mais, en plus, tout ce qu’il a décidé depuis sa victoire va à
l’encontre de tout ce qu’il avait promis à ses électeurs.
En nommant nombre de militaires autoritaires, de financiers
véreux et d’idéologues d’extrême-droite, tous faisant partie d’un «système» qu’il
avait promis de détruire en «assainissant le marais» de Washington, il va mener
une politique pour laquelle il n’a pas été élu par ses propres sympathisants.
Oui, par tous les côtés qu’on le prenne «le Donald» est
vraiment un usurpateur.
Centristement votre.
Le Centriste