L’éclatement rapide de la bulle Macron, espoir que caressent,
entre autres, Manuel Valls à gauche, François Fillon à droite et François
Bayrou au centre, semble s’éloigner au fur et à mesure que les sondages se succèdent,
montrant sa popularité auprès des Français, et que ses meetings déplacent
beaucoup de gens, voire des foules comme Porte de Versailles à Paris
dernièrement.
D’autant que les leaders politiques de tous bords ont des
difficultés à trouver un fil conducteur clair et net dans leurs offensives
contre le leader d’En marche qui a peut-être trouvé un positionnement politique
consistant et crédible dans l’espace central réunissant sympathisants modérés
et progressistes de droite et de gauche ainsi que ceux venus du Centre.
Ainsi, au-delà de l’appréciation sur le sérieux et la
faisabilité de ses propositions et de ses «réformes en profondeur» qu’il veut
cohérentes et non pas des promesses en l’air qui ont produit «une fatigue
démocratique», selon ses propres termes, quand les dirigeants de la gauche l’attaquent,
cela n’empêche pas un pourcentage élevé de leurs sympathisants de continuer à l’apprécier
et à vouloir voter pour lui.
Même chose quand les attaques viennent du Centre ou de la
Droite.
C’est ce que montrent notamment les sondages sur l’opinion
des Français à propos du personnel politique, comme le dernier en date, le «palmarès
d’adhésion» d’Odoxa pour l’Express, France Inter et la presse régionale où
Emmanuel Macron est, pour la deuxième fois ce moi-ci, en tête d’un baromètre de
popularité avec 35% d’«adhésion», devançant Alain Juppé (33%) et François
Fillon (31%) et distançant nettement François Bayrou (23%).
De plus, il est, avec Alain Juppé, celui qui suscite le
moins de rejet de la part de la population (31%).
Mais l’installation d’Emmanuel Macron dans la durée vient
également de sa volonté de faire d’En marche, une organisation structurée qui
perdurera à sa candidature à l’Elysée même en cas de défaite en avril prochain,
se démarquant ici d’aventures individuelles précédentes de personnalités s’étant
engagées dans le combat politique en surfant sur leur popularité et
disparaissant aussi vite qu’elles étaient apparues.
Ainsi, il a confié au quotidien Le Monde qu’il «voulait
construire dans la durée», précisant qu’En marche «ce n’est pas une histoire
sans lendemain, je veux contribuer à faire émerger une nouvelle offre politique
et une nouvelle génération de responsables».
Ce qui pourrait l’amener à présenter des candidats aux
élections législatives qui suivront la présidentielle.
Bien entendu, personne ne connait encore la réussite future
de cette entreprise mais elle n’est certainement pas conceptualisée pour n’être
qu’un gadget politique, ce que les Français semblent penser et souhaiter.
(Sondage Odoxa réalisé les 14 et le 15 décembre 2016 par
internet auprès d’un échantillon de 995 personnes âgées de plus de 18 ans et
représentatives de la population française / méthode des quotas / marge
d’erreur de 3 points)
Alexandre Vatimbella
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