Hervé Morin, président de... Les Centristes |
Petit tour d’horizon d’un texte pitoyable qui devrait être
étudié dans toutes les écoles de sciences politiques pour montrer comment la
politique peut n’être que politicienne.
- Changement de nom: Le Nouveau centre s’appelle désormais…
Les Centristes!
Au cas où cela ne vous rappellerait rien, l’UMP est devenue
récemment Les Républicains.
Tout comme le parti de droite tente de faire une OPA sur un
terme qui appartient à la démocratie républicaine française, la formation
dirigée par Hervé Morin tente de faire croire qu’elle est la seule et légitime
à parler au nom des centristes.
Bien entendu, cela ne trompera que ceux qui le veulent, ce
qui ne devrait pas faire grand monde.
Mais la deuxième raison de ce changement de nom est de
s’accoler au plus près possible à LR sans pour autant les rejoindre.
Une manière d’être les nouveaux centristes idiots utiles de
la Droite sans pour autant rejoindre une formation unique «de la Droite et du
Centre», question, sans doute, de peser un peu plus que tous les centristes qui
ont adhéré à l’UMP en 2002 et qui n’ont jamais réussi à exister politiquement.
- Soutien sans faille et sans discussion possible de
François Fillon: le parti d’Hervé Morin et de ses acolytes a décidé de soutenir
le candidat LR à la présidentielle à 100%.
Quand on lit la motion, on se demande si elle n’a pas été
écrite par le service de communication de Fillon, tellement l’allégeance est
indécente, surtout va à l’encontre d’une soi-disant indépendance revendiquée.
Au-delà des inexactitudes et des mensonges qui tentent de
faire accroire que le Nouveau centre a toujours défendu Fillon (Morin était un
soutien de Bruno Le Maire lors du premier tour de la primaire LR, tandis que
d’autres s’étaient portés sur Sarkozy ou Juppé et qu’au second tour tous
n’étaient pas derrière le député de Paris) et que le programme de ce dernier
est en réalité un programme centriste, Les Centristes s’autoproclament la garde
rapprochée de l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy et défie tous ceux
qui ne seraient pas dans la bonne ligne.
Pour le prouver, Hervé Morin, dans une interview au
Parisien, fait cette fausse confidence à propos de François Fillon, «je l’ai
rencontré seul à seul», comme si cela lui donnait le rôle et le titre de
meilleur centriste filloniste…
François Fillon et ses amis apprécieront, eux qui ont
dénoncé sans relâche avec les sarkozyste, la proximité d’Alain Juppé avec les
centristes, ce qui a été un des éléments de la défaite du maire de Bordeaux à
la primaire.
- Menaces tous azimuts contre l’UDI: Hervé Morin avait prévu
de quitter l’UDI, une confédération centriste dans laquelle il n’avait pas
voulu entrer.
Mais son charisme doit être assez limité au Nouveau centre
puisqu’il a du faire piteusement machine arrière sous la pression de ses amis.
Cela ne l’empêche pas, dans l’interview au Parisien précitée
de réitérer ses menaces.
Dans le style comico-pathético-consternant, il affirme que
celles-ci étaient «un coup de semonce», «un dernier avertissement» et que «si
rien ne change nous partirons».
On n’avait donc mal compris ses propos antérieurs!
Donc pas de sortie de l’UDI mais une charge contre
Jean-Christophe Lagarde accusé de… diriger le parti (!) mais aussi de l’emmener
nulle part et de trahir sa vocation et les raisons de sa création.
Et si les gardiens du temple, également autoproclamés, de la
pureté de l’UDI, estiment qu’il y a non-respect de leur ultimatum contenu dans
cette motion, ils s’en iront…
Pour donner plus de poids à leur petite rébellion que
certains qualifieront de minable, ils invoquent Valéry Giscard d’Estaing qui a
soutenu François Fillon.
Outre que l’ancien président de la république n’a jamais été
un centriste (mais le plus centriste de tous les présidents de la V°
république, ce qui n’est pas la même chose), celui-ci a rompu depuis très
longtemps ses liens avec le Centre mais aussi avec l’UDF avant qu’elle ne
disparaisse, préférant prendre sa carte à l’UMP.
Ce congrès montre en tout cas à quel point les partis
centristes sont tombés dans les profondeurs politiciennes et qu’ils s’y
enfoncent de jour en jour un peu plus devant l’indifférence des Français et la
honte des sympathisants du Centre dont certains choisissent désormais Emmanuel
Macron.
Le prochain épisode devrait ne pas décevoir ceux qui
n’attendent plus rien de bon de leur part.