vendredi 9 décembre 2016

Actualités du Centre. Lagarde tacle Arthuis, critique Bayrou mais se tait sur Morin!

Que ce soit sur iTélé ou sur le site web du quotidien l’Opinion, Jean-Christophe Lagarde est demeuré silencieux sur la grave crise qui secoue l’UDI en ce moment.
Il a même réussi à détourner la réponse lorsque la question lui a été posée en préférant tacler Jean Arthuis (député européen UDI et ancien président de l’Alliance centriste, composante de la confédération centriste) qui s’est rallié à Emmanuel Macron – une «difficulté pour ceux qui sont déçus de l’avoir fait élire» –  et à passer pour pertes et profits le soutien de 200 jeunes de son parti au fondateur d’En marche, oubliant au passage que c’est lui qui avait ouvert la voie à un éventuel rapprochant avec de dernier avant de rejoindre le camp Juppé et de le pilonner.
La foi du converti, sans doute…
De même, il a estimé que François Bayrou n’avait plus d’espace politique pour une éventuelle candidature estimant que le président du MoDem était plus «conservateur» que François Fillon et qu’il n’avait aucune chance face à Emmanuel Macron qui est «plus en avance et plus attractif» que lui.
En outre, il s’est déclaré comme un soutien fidèle et indéfectible de François Fillon, non pas qu’il soit d’accord avec tout son programme a-t-il malgré tout avoué, mais parce qu’il estime, nouveauté dans son discours, que l’ancien premier ministre de Nicolas Sarkozy est le seul en capacité de l’emporter au second tour contre Marine Le Pen.
Une étrange déclaration puisqu’aucun sondage récent n’évoque la victoire de la candidate du Front national contre Manuels Valls ou Emmanuel Macron au second tour et que ceux qui avaient testé ces hypothèses avaient donné gagnant les deux hommes.
Toujours est-il que le nom d’Hervé Morin n’a pas été prononcé par son plus fidèle ennemi, ni même le risque de scission qui pèse sur l’UDI.


Présidentielle 2017. Valls et Bayrou veulent se débarrasser de Macron au plus vite

Manuel Valls, Emmanuel Macron, François Bayrou
Il a beau dire qu’«En marche n’est pas un parti du Centre» et qu’il a mis en place un «rassemblement progressiste» large et porté par un social-libéralisme, Emmanuel Macron s’est bien installé dans l’axe central.
Ce faisant, il a préempté un espace politique revendiqué et convoité par François Bayrou et Manuel Valls.
De plus, il a siphonné une grande partie de l’espace électoral de Valls et est en passe de s’accaparer la presque totalité de celui de Bayrou.
De quoi être devenu la tête de turc des deux hommes d’autant qu’il obtient des scores insolents dans les baromètres de popularité, qu’il déplace des foules lors de ses meetings (plus de 10.000 personnes sont attendues à celui de la Porte de Versailles à Paris ce samedi) et qu’il les devance nettement dans les sondages.
En étant devenu ainsi le troisième homme de la présidentielle qui s’annonce avec un potentiel qui pourrait lui permettre d’être présent au second tour face à Marine Le Pen ou François Fillon, Emmanuel Macron restera sous les feux croisés de François Bayrou et de Manuel Valls sauf s’ils arrivent à lui faire la peau, ce à quoi ils s’attèlent sans relâche mais sans grand succès pour l’instant.
Le premier est le plus agressif, traitant le leader d’En marche d’imposteur et de candidat de la finance, comparant son programme à celui de François Fillon (qu’il va peut-être néanmoins rejoindre…) et critiquant des mesures que pourtant il défendait lorsqu’il était un soutien d’Alain Juppé.
Le deuxième est, pour l’instant, moins dans le rentre-dedans, tentant de n’en faire qu’un clone de lui-même, qui aurait déserté le camp de la Gauche uniquement par peur de perdre la primaire du PS mais qui n’aurait rien d’original à présenter de plus que lui, sous-entendu, à quoi bon voter pour Macron la copie puisque, désormais, Valls l’original est candidat.
On voit bien la volonté des deux hommes de démontrer qu’Emmanuel Macron n’est qu’un phénomène médiatique, surfant sur une vague populiste, qui devrait se dégonfler et le plus tôt serait d’ailleurs le mieux puisque cela leur permettrait d’assoir leur candidature.
Le plus tôt serait avant le vote pour désigner le candidat du PS, ce qui ramènerait les électeurs de Macron vers Valls et Bayrou.
Le premier en bénéficierait pour gagner facilement la primaire de son parti et lui donnerait un coup de fouet dans les sondages.
Le deuxième – qui a annoncé qu’il ne se déterminerait qu’après le résultat de cette primaire – verrait sa base électorale s’élargir et sans doute des sondages meilleurs, justifiant ainsi sa quatrième candidature.
Le problème pour Valls et Bayrou, c’est que ce scénario a peu de chances de se réaliser.
Et même si Emmanuel Macron n’est qu’une sorte d’étoile filante comme le monde politique en a déjà connu, à moins d’un événement particulier comme une révélation extraordinairement négative à son sujet, si dégonflage il y a, il ne se fera pas en quelques jours.
Néanmoins, la critique systématique étant la seule arme que possèdent Valls et Bayrou pour décrédibiliser Macron, dans les semaines qui viennent, ils vont l’utiliser constamment.
Au jeu de «ça passe ou ça casse», le danger pour eux est de provoquer une rupture avec les sympathisants de Macron, excédés par des attaques souvent de bas étage mais aussi avec une partie de leurs propres sympathisants qui ne comprennent pas toujours leur animosité avec une personne dont ils se sentent proches.
Surtout, une personne qui n’est guère éloignée des positions de Valls et Bayrou.
Si c’est le cas, qu’Emmanuel Macron continue ou non son chemin, Manuel Valls auraient tout à perdre en se fâchant avec un électorat dont il a absolument besoin pour passer le premier tour.
De son côté, François Bayrou en a également absolument besoin pour se présenter mais aussi pour négocier son ralliement à François Fillon.
Car à 6% dans les sondages actuellement, son pouvoir de marchandage n’est déjà pas très puissant et, en-dessous, il deviendrait quantité négligeable pour Les républicains qui ne le portent pas vraiment dans leur cœur…


Alexandre Vatimbella



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