Le triste spectacle d’un petit parti politique en train de
se déchirer et d’aller tout droit à sa mort, assassiné par de médiocres ambitions
personnelles et d’inimitiés infantiles, voilà ce que voudrait éviter un certain
nombre d’élus de l’UDI alors qu’Hervé Morin a convoqué pour ce dimanche 11
décembre un congrès extraordinaire du Nouveau centre sensé créer une nouvelle
formation politique (et donc son retrait de la confédération UDI) même si une
réunion au sommet des dirigeants de la même UDI, mardi 6 décembre, semble dire
le contraire!
Personne n’y comprend d’ailleurs plus rien puisqu’après
cette réunion, un des acolytes de Morin, Maurice Leroy, député du Cher,
affirmait le lendemain sur les ondes qu’il fallait chasser Jean-Christophe
Lagarde de la présidence de l’UDI et n’évoquait absolument pas un quelconque
compromis ou un retrait de la création d’un nouveau parti.
Pour autant, une délégation de l’UDI (ou ce qu’il en
restera) devrait rencontrer François Fillon la semaine prochaine pour discuter
alliance en vue des législatives en contrepartie d’un soutien de la formation
centriste au candidat LR et dans laquelle se trouveront, ensemble, Lagarde et
Morin…
Si les centristes de l’UDI voulaient passer pour des idiots,
ils n’agiraient pas autrement.
C’est la raison pour laquelle quarante députés et sénateurs
centristes ont publié un appel à l’unité, conscients que l’UDI ne représente
déjà pas grand-chose mais que les micro-partis qui la constitue ne vaudrait
plus rien sur la scène politique française.
Voici le texte de leur appel à l’unité, intitulé «En 2017,
empêchons l'atomisation du Centre»:
«Nous, députés et sénateurs de l'UDI, appelons à l'unité de
la famille centriste et refusons son atomisation.
Une nouvelle fois, depuis quelques jours, les centristes
français offrent à nos concitoyens le triste spectacle de leurs divisions alors
qu'il n'existe pas de divergence idéologique ou stratégique.
Nous refusons la séparation, le divorce de nos mouvements en
partis et micro-partis qui seraient autant de "confettis" de la vie
politique française, bien loin des attentes de nos concitoyens et des enjeux
auxquels notre pays doit faire face. Chacun considérant en effet, à tort, que
sa parole personnelle est plus forte qu'un véritable mouvement collectif
construit autour d'un socle de valeurs solides et majoritairement partagées.
L'histoire du Centre en France est rythmée de périodes
d'unification, plus ou moins longues, et de séquences de balkanisation.
L'objectif de l'UDI était d'y mettre fin pour lui offrir
visibilité et crédibilité, comme le déclarait Jean-Louis Borloo lors de
notre congrès fondateur : "Faute de discipline, notre famille s'est
dispersée et n'a plus rempli son devoir au service de notre pays. Quel gâchis!".
Quatre années plus tard, nous refusons de revivre ce gâchis,
nous refusons d'entrer dans une nouvelle phase d'atomisation du Centre!
La France est traversée par des fractures profondes, elle
doit faire face à une crise économique et sociale, à des rapports de force
internationaux bouleversés et à une menace terroriste inédite.
Plus que jamais, nos compatriotes ont besoin de responsables
politiques à la hauteur des enjeux !
Nous sommes convaincus qu'un centre atomisé n'a aucun avenir
et n'apportera rien d'autre à la France qu'un lot supplémentaire de divisions
et de querelles d'égos. Nous appelons à son unité.
A la devise "diviser pour régner", ne substituons
pas celle mortifère du "diviser pour disparaitre"...
Soyons dignes de la famille de pensée que nous représentons
et unissons nos forces, autour de nos instances nationales, pour porter un
message d'espérance devant nos concitoyens et préparer une alternance dans
laquelle l'UDI doit prendre toute sa place.
A la veille d'échéances électorales majeures, la famille
centriste doit au contraire se rassembler au sein de l'UDI, notre maison
commune!
"La France est notre pays, l'Europe est notre frontière
et notre destin, le monde est notre vision" disait Jean-Louis Borloo
il y a 4 ans.
Faisons de cette phrase notre devise et portons-la tous
ensemble fièrement devant les Français!»
Dans les signataires, on reconnait des personnalités de l’espace
centriste comme André Santini, député-maire d’Issy-les-Moulineaux et ancien
ministre, mais aussi des membres du Nouveau centre comme Philippe Vigier,
président du groupe UDI à l’Assemblée nationale, Yves Jégo, député et ancien
ministre, Chantal Jouanno, députée et ancienne ministre, Valéry Létard, députée
et ancienne ministre, Jean-Marie Bockel, député et ancien ministre et des
soutiens de François Fillon du premier tour de la primaire LR comme François
Zocchetto, président du Groupe Union centriste au Sénat.
Reste à savoir l’impact qu’aura cet appel aux yeux de ceux
qui veulent absolument torpiller l’UDI et ce depuis sa création.