Plus le décompte des voix continuent, plus la centriste
Hillary Clinton engrange des voix, menant désormais le vote populaire par un
écart incroyable de 2,5 millions et avec un pourcentage de 48,04% contre 46,12%
alors même qu’elle est la perdante de l’élection du 8 novembre.
De plus, avec 65,4 millions de voix, elle a obtenu un plus
grand nombre de voix que n’importe quel président blanc (seul Obama a fait
mieux qu’elle).
Et pourtant, elle a perdu.
Sans oublier une pétition en ligne où 4,8 millions de gens
demandent au 598 grands électeurs du collège électoral «de faire d’Hillary
Clinton la présidente» lors de leur vote le 19 décembre prochain.
D’ailleurs, l’un d’eux, un républicain du Texas, a répondu
positivement à cette requête en déclarant qu’il ne voterait pas pour Trump qui,
selon lui, n’est non seulement pas qualifié pour être président mais est une
menace pour l’avenir de ses enfants.
Enfin, des centaines de milliers de personnes ont été
refoulées des bureaux de vote car, selon les autorités et les lois restrictives
de certains Etats suite à des législations votées par le Parti républicain,
elles n’avaient pas le droit de voter.
Et ce ceci a eu lieu dans certains des Etats-clés qui ont
permis à Trump de l’emporter de quelques milliers de voix sur Hillary Clinton.
Quoi qu’il en soit, cette situation qui montre la totale
obsolescence du système électoral américain, d’autant plus que c’est un homme
dangereux qui a été élu à la présidence grâce à cette machinerie d’un autre
âge.
Dès lors, les Etats-Unis en tant que plus vieille démocratie
du monde, doivent absolument réagir et ne pas se cacher derrière une
Constitution pour éviter de prendre les décisions indispensables.
Quel Américain, qu’il soit démocrate ou républicain, peut
sérieusement croire qu’en démocratie, un candidat peut être déclaré vainqueur
alors qu’il a obtenu moins de voix que son opposante?
Et que dire quand la différence se calcule en millions?
De même, le Parti démocrate est étrangement silencieux et
apathique face à la situation.
Mais comment peut-il rester ainsi?
Les voix qui se sont portées sur sa candidate ne lui
appartiennent pas et s’il ne veut pas lutter pour cette dernière, il se doit
moralement de le faire pour le peuple américain et pour tous ceux qui ont voté
pour elle mais également pour ceux qui ont voté pour Trump.
Il doit se battre contre un système totalement biaisé afin
de faire respecter la décision populaire.
De son côté, le Parti républicain, gagnant une nouvelle fois
d’un système qui permet à l’échelon national mais aussi local à une formation
politique de l’emporter tout en étant minoritaire en voix, ne bouge évidemment
pas.
Mais comment ses membres qui se disent des défenseurs de la
démocratie peuvent accepter d’occuper le pouvoir sans la légitimité du suffrage
universel?!
Quant aux médias, les voilà qui ont «tourné la page»,
oubliant qu’une de leurs missions dans un pays de libertés, c’est se battre
pour faire respecter les règles de la démocratie.
Et, au-delà de l’absolue nécessité de réformer ce système
électoral, les Américains doivent également dépoussiéré cette Constitution qu’ils
vénèrent comme un objet intouchable et qui produit des aberrations de ce style
et d’autres.
Ainsi, aujourd’hui le port d’arme est autorisé parce qu’il l’a
été il y a plus de 200 ans à un moment où les Etats-Unis n’avaient pas d’armée
alors même qu’ils ont la plus puissante de la planète aujourd’hui.
Et l’on pourrait prendre d’autres exemples qui démontrent
que la réécriture du texte doit être entreprise.
En fermant les yeux, en se bouchant les oreilles et en
laissant leurs lèvres collées face au désastre de cette élection présidentielle,
les Américains ne rendent pas seulement un mauvais service à leur pays et à
eux-mêmes mais au monde entier.
Alexandre Vatimbella