Hervé Morin |
Depuis le temps qu’on l’annonçait, Hervé Morin a enfin décidé de
quitter l’UDI avec son parti le Nouveau centre afin de bâtir, selon lui, une
nouvelle formation politique de centre-droit qui sera un pilier de la nouvelle
majorité du futur président François Fillon, si celui-ci évidemment gagne la
présidentielle de 2017.
Dans un communiqué publié dans le soirée, il écrit: «Nous
(le comité exécutif du Nouveau centre) appelons les adhérents du Nouveau Centre
et des Bâtisseurs de l’UDI à faire massivement le choix de la création d’un
nouvelle force politique centrale pour rebâtir enfin un centre fort, artisan de
l’alternance dont notre pays a tant besoin».
Cette décision ne surprendra guère d’autant qu’après le
deuxième tour de la primaire LR où Morin avait soutenu Fillon, il avait lancé
une violente offensive contre Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI.
La décision de quitter l’UDI et non de tenter d’y prendre le
pouvoir comme certains pensaient qu’il allait le faire montre qu’entre Hervé
Morin et la confédération centriste, la mayonnaise n’a jamais prise.
Lors de la création de l’UDI par Jean-Louis Borloo, secondé
par Laurent Hénart et Jean-Christophe Lagarde, Hervé Morin avait, dans un
premier temps, refusé de la rejoindre, entretenant de mauvaises relations avec
les trois hommes qui ne l’appréciaient guère en retour malgré ce que Morin a
voulu faire croire en parlant toujours d’une relation amicale avec Borloo qui
n’a jamais existé.
Ce sont les dirigeants du Nouveau centre, Philippe Vigier en
tête, qui ont obligé Morin a intégré l’UDI en lui posant un ultimatum dont la
teneur était que, de leurs côté, ils la rejoindraient avec ou sans lui.
Après le départ de Jean-Louis Borloo, Hervé Morin a tenté de
prendre le contrôle de l’UDI et surtout d’éviter que son ennemi intime,
Jean-Christophe Lagarde en devienne le président et qu’il soit sous ses ordres.
L’inimitié entre Morin et Lagarde remonte au temps du Nouveau
centre où tous les deux étaient dirigeants du parti, président et président exécutif.
Le premier accusait le second de conspiration contre lui
alors que le second estimait que le premier avait trahi un accord sur la
gouvernance du parti.
Lorsqu’Hervé Morin fut battu pour la présidence de l’UDI par
Jean-Christophe Lagarde, il accusa ce dernier de fraudes, notamment dans le
département de Seine-Saint-Denis, mais ne put le prouver formellement.
Dans son esprit cette défaite qu’il n’a jamais digérée
devait, à terme, se conclure par son départ.
Mais il fallait le bon moment.
Et ce sont les primaires de LR qu’il a choisies pour rompre
avec l’UDI.
Ainsi, dans le communiqué, il affirme que «cette décision
est marquée par la volonté de rebâtir un centre fort, audible et uni derrière
François Fillon. Ce congrès extraordinaire doit être le moment où notre famille
centriste pleine de convictions et respectueuse de ses militants renoue avec
ses valeurs et ses partenaires naturels. Oui, le centre, doit être un pilier
loyal et incontournable de la future majorité présidentielle. Oui, notre
rassemblement autour de François Fillon est indispensable si nous voulons,
collectivement, faire gagner la France et redonner confiance et espoir aux
Français».
A priori, le départ de Morin et du Nouveau centre qui doit être
décidé le 11 décembre, date du congrès extraordinaire, ne devrait pas faire
imploser l’UDI, tout au moins dans un premier temps.