lundi 28 novembre 2016

L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. Un président centriste pour ne pas désespérer la France

La victoire de François Fillon a eu au moins l’avantage de révéler que la Droite est bien à droite et que le Centre pour défendre ses idées et ses valeurs a besoin d’un candidat à la présidentielle de 2017.
D’autant qu’il ne s’agit pas seulement de faire de la présence et de la figuration mais bien d’être l’alternative crédible à tous ceux qui désespèrent la France depuis des années, qu’ils soient ou non au pouvoir, et qui vont la désespérer encore et encore s’ils l’emportent en mai prochain.
Ainsi de François Fillon avec son programme à droite toute dont un des risques est de désespérer la France à tel point que les électeurs en viennent à préférer celui du Front national beaucoup plus social, dans le veine d’un nationalisme teinté de socialisme, sans se rendre compte qu’ils désespéreront le pays encore plus tout en l ruinant et en menaçant la démocratie républicaine.
Mais ce sera aussi le cas des candidatures de Jean-Luc Mélenchon et de François Hollande, l’une parce qu’elle laboure les mêmes terres que celles du FN, l’autre parce qu’elle ramènerait à l’Elysée un homme qui a tant brouillé les pistes qu’il a endommagé la démocratie même si je ne partage pas le «Hollande bashing» qui est devenue une mode aussi bête que simpliste.
Pour l’instant la seule candidature crédible venue de l’espace central et qui est dans le même temps particulièrement centro-compatible est celle d’Emmanuel Macron.
Demain peut-être, il y aura aussi celle de François Bayrou qui se tâte, a envie d’y aller mais ne veut pas se prendre un bouillon pour sa dernière tentative.
Ou pense-t-il être encore une alternative crédible en 2022 si Fillon se plante comme tout le laisse à penser avec un programme conservateur et ultralibéral à la Thatcher?!
Il aura alors 71 ans soit l’âge de Juppé aujourd’hui…
Je ne parlerai évidemment pas des leaders de l’UDI ou de ce qu’il en reste, tous se préparant, à part quelques téméraires, à rallier Fillon dans une démarche où le ridicule se mêle à la couardise de défendre ce à quoi ils prétendent croire.
Le courage est un des fondements même de l’engagement politique disait John Kennedy.
La lâcheté est souvent celui du sauvetage de sa carrière politicienne…
Saluons en passant ces jeunes de l’UDI qui, eux, avec la témérité et les convictions rafraichissantes de leur âge ont décidé de soutenir Macronet qui font penser que le Centre possède heureusement une relève.
Toujours est-il que le potentiel d’un candidat centriste ou de l’espace central est entre 20 et 25%, un pourcentage suffisant pour avoir une chance sérieuse de se qualifier pour le second tour soit contre le candidat de la droite radicale, François Fillon, soit contre celle de l’extrême-droite, Marine Le Pen.
Une chance pour le Centre et le Centrisme mais aussi et surtout un chance pour la France.



Présidentielle 2017. Sondage: Macron entre 13 et 14%, Bayrou entre 6 et 7%

François Bayrou & Emmanuel Macron
Deux sondages publiés le 27 novembre, jour du deuxième tour de la primaire de la Droite qui a vu la victoire de François Fillon, montrent que les intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron varient entre 13 et 14% et celles en faveur de François Bayrou entre 6 et 7%, démontrant une nouvelle fois l’avance importante du fondateur d’En marche sur le président du Mouvement démocrate puisque son score est double de ce dernier ainsi que son installation comme troisième personnalité de la présidentielle à venir, le rôle de François Bayrou en 2007...
Le sondage Odoxa réalisé le 25 novembre pour France 2 donne ainsi 13% d’intentions de vote en faveur d’Emmanuel Macron contre 6% à François Bayrou dans l’unique hypothèse testée de la présence de François Hollande (à 8%) et de François Fillon (32%).
A noter que le score très haut de Fillon s’explique par une surreprésentation de sondés ayant voté au premier et/ou au second tour de la primaire LR.
Macron se place ainsi en troisième position derrière Fillon et Marine Le Pen (à seulement 22%) mais devant Jean-Luc Mélenchon (12%) et François Hollande, François Bayrou, lui, se classant en sixième position.
Le sondage Louis Harris Interactive réalisé le 27 novembre pour les chaînes Public Sénat et LCP a proposé deux cas de figure.
Dans le premier, avec la présence de François Hollande comme candidat du PS, Emmanuel Macron est à 14% et François Bayrou à 6%.
Le fondateur d’En marche se classe en troisième position derrière Fillon (26%), Le Pen (24%) mais devant Mélenchon (13%), Hollande (9%), Bayrou se classant en sixième position.
Dans le deuxième cas de figure, avec la présence de Manuel Valls comme candidat du PS, Macron est à 13%, toujours en troisième position et Bayrou demeure sixième avec 7%, devancé par Manuel Valls à 9%.
A noter que selon ce sondage Louis Harris Interactive, dans l’hypothèse François Hollande, Emmanuel Macron récupère 25% des électeurs d’Alain Juppé au second tour de la primaire LR alors François Fillon n’en récupère que 23% et François Bayrou 14%.
De même, il récupère 21% des électeurs de François Bayrou en 2012 (contre 39% à Bayrou et 23% à Fillon) et 25% de ceux de François Hollande.
Dans l’hypothèse Manuel Valls, Macron récupère 22% des électeurs de Juppé (contre 15% pour Bayrou et 23% pour Fillon) à la primaire, 23% des électeurs de Hollande (contre 30% à Valls et 7% à Bayrou) et 21% des électeurs de Bayrou (contre 40% pour Bayrou et 22% pour Fillon) à la présidentielle de 2012.
Dans les deux sondages, François Fillon bat aisément Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
(Sondage Louis Harris Interactive réalisé le 27 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 6093 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Odoxa réalisé le 25 novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 998 personnes, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points

Alexandre Vatimbella



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Emmanuel Macron n’aurait pu rêver mieux qu’un candidat de droite qui est un conservateur, lui qui explique depuis des mois que le clivage politique d’aujourd’hui passe entre le progressisme qu’il veut incarner et le conservatisme.
D’ailleurs, dès la victoire de François Fillon à la primaire de LR, il a déclaré que «l’offre qui a gagné ce soir est une offre de droite conservatrice, elle est très claire, elle est conservatrice sur le plan économique et social, sur la vision qu’elle porte de la société française, sur la place de la France dans le monde».
«Ma vision à moi, a-t-il poursuivi, est progressiste» tout en estimant «qu’il faut à la fois être efficace et juste».
Puis il a lancé un appel à tous ceux qui soutenaient Alain Juppé à le rejoindre, invitant François Bayrou à faire de même, «s’il n’est pas à l’aise avec François Fillon».
Même si cet appel et cette invitation demeureront largement lettre morte, Macron a déjà séduit une part importante des électeurs de droite modérée, de l’UDI et du MoDem, sans oublier bien sûr l’électorat de gauche modérée ainsi que beaucoup de ceux qui refusent de se situer quelque part dans une attitude de «ni gauche, ni droite» dont on peut, bien sûr, discuter la réalité et la pertinence.
S’il est évidemment trop tôt pour dire si l’électorat de droite modérée et celui centriste votera pour lui à la présidentielle, on ne peut sous-estimer cette attraction du leader d’En marche pour ceux-ci comme le confirme tous les sondages.
De même, on ne sait pas encore si un boulevard s’ouvre à lui au centre de l’échiquier politique.
Néanmoins, la réaction en demi-teinte de François Bayrou qui parle de bâtir un projet sans dire réellement avec qui peut signifier que le président du Mouvement démocrate envisage plutôt, dans un premier temps, d’essayer de peser sur François Fillon avant de tenter une quatrième candidature s’il n’obtient pas de résultat.
Au cas où Bayrou serait absent, Macron pourra occuper tout l’espace central ou, en tout cas, de se revendiquer comme étant son seul et légitime représentant face à des candidats très ancrés à droite et à gauche, tout au moins dans le discours.


Alexandre Vatimbella



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