Alain Juppé vote à la primaire |
Deux sondages réalisés après le premier tour de la primaire
LR éclairent le choix des votants le 20 novembre et donnent des indications sur
celui du 27 novembre.
Rappelons que les résultats quasi-définitifs du premier tour
sont: Fillon à 44,2%, Juppé à 28,6%, Sarkozy à 21,6%.
En ce qui concerne le second tour où Alain Juppé affrontera
François Fillon, 64% des sympathisants centristes ont l’intention de voter pour
le maire de Bordeaux alors que 31% choisiraient le député de Paris selon un
sondage Opinionway.
Cette mobilisation forte des centristes, la plus élevée des
familles politiques, pour Juppé ne parviendrait pas malgré tout à le faire
gagner puisqu’il s’inclinerait 44%-56% face à Fillon, grâce à un très fort vote
des sympathisants de LR en faveur de ce dernier (61%).
Si cela indique une tendance, il faut noter que 18% des
personnes interrogées et qui ont voté au premier tour ne se prononcent pas
entre les deux candidats, ce qui laisse une marge de manœuvre pour Juppé s’ils
se rendent aux urnes et votent en sa faveur.
Pour bien comprendre le ressentiment de l’électorat de
Nicolas Sarkozy vis-à-vis d’Alain Juppé, si 67% de celui-ci ira voter pour
Fillon comme le fera son chef de file qui a toutefois laissé le vote de ses
électeurs libres, seuls 2% se déplaceront pour glisser un bulletin au nom du
maire de Bordeaux (31% toutefois n’ont pas encore choisi).
Quant au petit nombre d’électeurs de Bruno Le Maire, ils
suivront à 59% sa consigne de vote en faveur de Fillon (19% pour Juppé) alors
que ceux de Nathalie Kosciusko-Morizet, ils suivront à 62% sa consigne de vote
en faveur de Juppé (0% en faveur de Fillon!).
Selon un sondage Odoxa pour France 2, 15% des électeurs à la
primaire LR étaient des centristes (8% sympathisants du MoDem, 7% sympathisants
UDI).
Quant aux motivations des électeurs, elle est à 73% un vote
d’adhésion au programme et à la personnalité du candidat et à 27% une volonté d’empêcher
la victoire d’un autre candidat.
Ces derniers chiffres ne permettent toutefois pas de savoir
le niveau exact de rejet qu’a suscité chacun des candidats.
En effet, les sondés pouvaient répondre qu’ils choisissaient
un candidat positivement alors même qu’une partie de leur motivation étaient d’empêcher
la victoire d’un autre.
Et s’il y a eu autant de votants, 51% seulement étaient des
sympathisants de LR, ce qui montre que la «mobilisation du peuple de Droite»
dont se sont félicités tous les candidats n’était pas aussi importante que
cela.
A noter que 94% de ceux qui sont allés voter estiment que le
vainqueur de cette primaire sera le prochain président de la république.
Au niveau des réactions, François Bayrou est demeuré
silencieux pour l’instant alors que Jean-Christophe Lagarde s’est dit confiant
dans la victoire d’Alain Juppé le 27 novembre parce qu’il s’agit maintenant,
selon lui, d’une comparaison entre deux programmes et non plus entre des
personnalités et que celui du maire de Bordeaux est réaliste par rapport à
celui de Fillon qui est impossible à mettre en œuvre.
(Sondage Opinionway réalisé le 20 novembre 2016 par internet
auprès d’un échantillon de 3095 personnes qui ont voté à la primaire LR, âgées
de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des
quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Odoxa réalisé les 19 et 20
novembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 699 personnes ayant voté
à la primaire de LR ou déclarant aller le faire, âgées de plus de 18 ans et
représentatives de la population française / méthode des quotas / marge
d’erreur de 3 points)
Alexandre Vatimbella
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