Bayrou-Macron, la lutte au Centre |
Un sondage IFOP pour Sud radio et Lyon capitale, réalisé
après qu’Emmanuel Macron ait annoncé sa candidature montre que celui-ci obtient
entre 14% et 16% des intentions de vote selon les cas de figure.
Pour l’instant, dans chacune des hypothèses retenues, il se
place en troisième position et n’est donc pas qualifié pour le second tour.
Dans un match face à Alain Juppé, il est à 14% contre 26%
pour le maire de Bordeaux.
Face à François Fillon, il est à 15% contre 20% pour le
député de Paris.
Face à Nicolas Sarkozy, il est à 16% contre 17,5% pour l’ancien
président de la république.
Ce dernier résultat est très encourageant pour Macron car il
n’est qu’à 1,5 point de Sarkozy, ce qui est dans la marge d’erreur de l’enquête
d’opinion.
Ce sondage montre également qu’Emmanuel Macron s’impose dans
l’espace central car il devance maintenant François de Bayrou de 9,5 points
(hypothèse Fillon comme candidat LR) et de 8,5 points (hypothèse Sarkozy comme
candidat de LR).
Le président du Mouvement démocrate connait ainsi un gros
trou d’air puisqu’il ne parvient qu’à obtenir 8,5% des intentions de vote
(hypothèse Sarkozy), pire, 5,5% (hypothèse Fillon), un score très bas qu’il n’avait
pas obtenu depuis longtemps dans les enquêtes d’opinion.
Ce qui est aussi nouveau, c’est qu’en cas de duel entre
Macron et Bayrou, le fondateur d’En marche obtient plus d’intentions de vote
des sympathisants de l’UDI (30%) que Bayrou (29%) dans l’hypothèse où Nicolas
Sarkozy est le candidat LR (ainsi que 30% des sympathisants du MoDem contre
seulement 54% pour Bayrou).
C’est encore pire pour le président du Mouvement démocrate
dans l’hypothèse où François Fillon est le candidat LR.
Si ce dernier obtient le plus d’intentions de vote de la
part des sympathisants de l’UDI (55%), Macron vient en deuxième position avec
29% alors que Bayrou n’en récolte que 7%.
Un trou d’air qui intervient alors que François Bayrou a été
sous le feu des attaques répétées de Nicolas Sarkozy et d’une partie de LR.
A noter que Marine Le Pen arrive en tête dans les trois
hypothèses retenues par l’institut (entre 29% et 30% des intentions de vote)
devançant Alain Juppé de quatre points alors que celui-ci était en tête dans l’ensemble
des sondages publiés ces derniers mois.
Un autre sondage, Ipsos pour Le Monde et le Cevipof (centre
d’études politiques de Sciences Po Paris), montre, dans les hypothèses
retenues, que François Bayrou (avec 11% des intentions de vote) serait battu
par Manuel Valls (14%) et serait à égalité avec François Hollande (12%).
Dans les deux cas de figure, il serait devancé également par
Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et Jean-Luc Mélenchon.
De son côté, Emmanuel Macron n’a été testé que dans le cas
où Alain Juppé serait le candidat de LR (donc sans la présence de François
Bayrou).
Il obtient un petit 10% des intentions de vote contre 31% à
Juppé, 27% à Le Pen et 13% à Mélenchon.
A noter que ce sondage a été effectué avant sa déclaration
de candidature.
Quant à cette même déclaration, 57% des Français, selon un
sondage Odoxa pour Franceinfo, estiment que c’est une bonne chose (contre 43%
que c’est une mauvaise).
Les plus enthousiastes à cette candidature sont les
sympathisants centristes qui estiment à 74% que c’est une bonne chose puis les
sympathisants de LR (64%).
Mais le plus intéressant de ce sondage est le positionnement
de Macron selon les Français.
Ils estiment ainsi à 56% qu’il est un homme du Centre (avec
71% des sympathisants de l’UDI et du MoDem qui sont de cet avis).
58% des sympathisants de gauche, 54% de ceux de LR partagent
cette opinion.
Seuls ceux du FN, même s’il s’agit de leur opinion
majoritaire, ne sont que 48% à le penser.
Toujours est-il que cela confirme bien qu’Emmanuel Macron
sera un candidat centriste, à la fois, par son positionnement, par ses scores
face à François Bayrou à qui il prend des électeurs en nombre et par la
perception qu’en ont les Français.
(Sondage IFOP réalisé les 16 et 17 novembre 2016 par
internet auprès d’un échantillon de 979 personnes, âgées de plus de 18 ans et
représentatives de la population française / méthode des quotas / marge
d’erreur de 3 points // Sondage Odoxa réalisé les 16 et 17 novembre 2016 par
internet auprès d’un échantillon de 1002 personnes, âgées de plus de 18 ans et
représentatives de la population française / méthode des quotas / marge
d’erreur de 3 points // Sondage IPSOS réalisé du 8 au 13 novembre 2016 par
internet auprès d’un échantillon de 18200 personnes, âgées de plus de 18 ans et
représentatives de la population française / méthode des quotas / marge
d’erreur de 3 points)
Alexandre Vatimbella
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