En se présentant à la présidentielle, ce mercredi 16
novembre, Emmanuel Macron «ne veut pas rassembler la Gauche, ne veut pas
rassembler la Droite mais veut rassembler les Français» dans une «révolution
démocratique».
Il souhaite ainsi «porter l'optimisme de la volonté» et que
sa candidature se place «sous le signe de l'espérance».
En outre, il «en appelle aujourd'hui à toutes les femmes et
les hommes de bonne volonté, à toutes celles et ceux qui croient à la réconciliation
de la liberté et du progrès, à toutes celles et ceux qui ne veulent pas guetter
dans la pénombre la lueur d'espérance mais veulent l'incarner».
Des propos que n’importe quel centriste aurait pu prononcer
en se présentant à la reine des élections françaises.
De même que le constat qui l’a amené, selon lui, à être
candidat: «La France aujourd'hui est sortie du chemin du progrès. Le
doute s'est installé. Depuis quarante ans, nous n'avons pas réussi à régler le
problème du chômage de masse, la déprise des territoires, la langueur de
l'Europe, les divisions internes. La France est bloquée par les corporatismes».
Mais Emmanuel Macron a cru bon, comme à son habitude, à
stigmatiser le monde politique comme pourrait le faire un Jean-Luc Mélenchon,
un Nicolas Sarkozy ou une Marine Le Pen.
Pour le fondateur d’En marche, «Les appareils politiques,
les logiques politiciennes paralysent aujourd’hui notre capacité d’aller de l’avant.
J’ai vu de l’intérieur la vacuité de notre système politique qui empêche les
majorités d’idée au motif qu’elles fragilisent les appareils, les partis
traditionnels, les intérêts acquis, qui ne poursuit plus au fond l’intérêt
général mais son propre intérêt, qui a transformé la vie des Français en simple
décor de son propre théâtre d’ombres».
Et de s’estimer une victime de ce système: «J’ai pu mesurer
ces derniers mois ce qu’il en coûte de refuser les règles obsolètes et
claniques d’un système qui est devenu le principal obstacle à la transformation
de notre pays. (…) Ce système je le refuse».
Il lance une sorte d’appel pour que «face à cela», «l’énergie
du peuple français» nous conduise «à donner le meilleur de nous-mêmes».
En conclusion de son intervention, Emmanuel Macron a évoqué «cette
révolution démocratique à laquelle je crois, celle par laquelle, en France et
en Europe, nous conduirons ensemble notre propre révolution plutôt que de la
subir».
Une envolée lyrique, certes, mais il faudra qu’il précise ce
qu’il entend exactement par «révolution démocratique», tant on sait ce que le
mot révolution porte comme ambivalences et peut être interprété de multiples
façons.
De ce point de vue, rappelons que le Centrisme n’appelle pas
à la révolution mais à la réforme dans le sens où il ne veut pas changer de
monde mais changer le monde.
Les réactions à la candidature d’Emmanuel Macron ne se sont
pas fait attendre et leur dureté prouve que le microcosme politique tente de le
rejeter.
Certains des propos des politiques et des commentaires des
journalistes ressemblent étrangement à ceux très négatifs qui furent prononcés
à l’encontre de la candidature de Donald Trump ou de Bernie Sanders aux
Etats-Unis.
La candidature d’Emmanuel Macron ne les mérite pas ainsi que
les procès d’intention qui lui sont faits.
Néanmoins, il sera bien inspiré de préciser sa pensée pour
éviter les incompréhensions.
Alexandre Vatimbella
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