Nicolas Sarkozy & François Bayrou |
La publication par les lieutenants de Nicolas Sarkozy d’une
tribune libre dans le JDD pour attaquer François Bayrou (et dans laquelle on
retrouve dix pauvres membres de l’UDI sur 150 signataires) est une nouvelle
manifestation du désarroi dans lequel se trouvent les troupes de l’ancien
président de la république.
Incapable de refaire son retard vis-à-vis d’Alain Juppé qui
même s’accroît de sondages en sondages, tout est bon pour tenter des manœuvres
de la dernière chance pour déstabiliser le maire de Bordeaux.
Une de celle-ci et qui semble avoir la préférence actuelle du
camp Sarkozy est de compromettre Juppé avec les centristes.
L’offensive est tellement grosse qu’elle en serait risible.
Mais il est vrai qu’une frange non-négligeable des
sympathisants LR partagent cette haine viscérale de Nicolas Sarkozy envers les
centristes et, surtout, envers François Bayrou, l’homme qui serait responsable
de la défaite de 2012 (ce qui permet évidemment de pouvoir faire l’impasse sur
les raisons réelles de celles-ci ou, plutôt, d’éviter d’en parler…).
Dès lors et vu l’état de fragilité de la campagne Sarkozy,
tout est bon pour tenter de mobiliser l’électorat de droite radicale et
instiller le doute dans celui de droite modérée qui pourrait tourner le dos à
Juppé, même si cette dernière hypothèse demeure peu probable.
En outre, le camp Sarkozy, par ces continuelles provocations
envers les centristes, attend des réactions de ceux-ci qui pourraient nourrir
leur stratégie.
S’il y a bien eu réactions, celles-ci n’ont pas été pour
l’instant des munitions utilisables contre Juppé au grand dam des sarkozystes.
Cela ne les empêchera évidemment pas de continuer leur
entreprise de destruction massive qui n’a accouché de pas grand-chose pour l’instant.
Mais qu’ont-ils d’autres en magasin?!
Celle-ci pose une question subsidiaire d’importance: comment
Sarkozy compte faire alliance avec les centristes s’il gagne la primaire?
Nous avons écrit que ceux-ci seront sans doute tentés de se
rapprocher de l’ancien président de la république pour obtenir sièges de
députés et places au gouvernement, sauf, bien sûr, pour le Mouvement démocrate
et François Bayrou qui sera alors candidat à la présidentielle.
Dès lors, la déperdition de voix semble aux yeux du camp
Sarkozy comme peu importante et surtout nulle pour le second tour qui opposera
alors l’ancien président à Marine Le Pen si l’on se fie aux sondages quant à la
présence de cette dernière dans tous les cas de figure.
Mais les insultes et les grossièretés qui se multiplient
risquent tout de même de braquer définitivement ces centristes et, surtout,
leur électorat au premier tour de la présidentielle si jamais Sarkozy en était.
Là, un homme comme Emmanuel Macron, voire François Bayrou,
pourrait rafler la mise et battre Nicolas Sarkozy pour se retrouver au second
tour.
Et là, les sarkozystes font une erreur en estimant ce cas de
figure largement improbable.
Alexandre Vatimbella
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