François Bayrou & Jean-Christophe Lagarde |
Jean-Christophe Lagarde et François Bayrou, les deux leaders
des partis centristes ont réagi aux propos violents et agressifs de Nicolas
Sarkozy à propos de la position de l’UDI et du Mouvement démocrate qu’ils
dirigent et qui ne soutiendront automatiquement le candidat LR à la
présidentielle que s’il s’agit d’Alain Juppé.
Cette critique de l’ancien président de la république fait
partie d’une stratégie plus large du camp Sarkozy pour tenter de décrédibiliser
Alain Juppé en en faisant un jouet dans les mains des centristes.
Nombre des lieutenants de Nicolas Sarkozy sont ainsi montés
au créneau en même temps que leur chef, ce qui démontre bien une stratégie
étudiée, dont Eric Ciotti, Eric Woerth et François Baroin.
Cette forte agressivité à l’égard des centristes est une des
dernières cartes de Nicolas Sarkozy pour s’imposer lors de la primaire LR.
Il estime sans doute que s’il parvient à battre Alain Juppé,
il sera toujours temps de récupérer le Centre pour la présidentielle qui ne
sera qu’à la recherche de sièges en tous genres et prêt à se rallier sans
grande dignité, ayant décidément aucune considération et respect pour les
centristes.
- François Bayrou (sur le site Atlantico)
«Les pouvoirs de Nicolas Sarkozy sont considérables, du
moins le croit-il. Mais, en vérité, ces pouvoirs ne vont pas jusqu'à me dicter
ce que je dois faire. Je me détermine uniquement en fonction de ma conscience
et de l'idée que je me fais de l'avenir du pays. J'ai indiqué depuis deux ans
déjà que je ne participerai pas à cette primaire. Je l'ai fait précisément
parce que j'avais des doutes sur son principe autant que sur ses résultats.
J'ai donc affirmé que si Alain Juppé sortait vainqueur de la
primaire, je le soutiendrais. Cependant, ne participant pas à cette compétition
ni à cette consultation, je reste absolument libre de ma décision dans le cas –
de moins en moins probable il faut le dire – où le vainqueur ne correspondrait
pas à mes principes, à ma vision de l'avenir. Ceci est une décision
irrévocable.»
- Jean-Christophe Lagarde (sur BFMTV)
«Ça sent la panique ou la campagne en perdition. (…)
Nicolas Sarkozy est toujours aussi incroyable, il invente
des règles au fur et à mesure de sa campagne et des signaux qui lui semblent
défavorables. (…)
La règle de soutien au vainqueur, elle concerne les
candidats, pas les électeurs de la primaire. Les centristes ont d'ailleurs
choisi de ne pas présenter de candidat pour être libres de soutenir celui dont
ils partagent le programme. (…)
François Hollande veut cacher son bilan en agitant
l'épouvantail Sarkozy, Nicolas Sarkozy veut cacher le sien en agitant
l'épouvantail Bayrou. Le seul qui n'a pas besoin d'épouvantail pour rassembler,
c'est Alain Juppé. (…)
Tout cela trahit la pensée de Nicolas Sarkozy : il n'accepte
les centristes que soumis ou couchés, sans leurs idées.»
Alexandre Vatimbella
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