mercredi 19 octobre 2016

Présidentielle 2017. Les centristes, outil de Sarkozy pour décrédibiliser Juppé

Alain Juppé
Attention, LR est menacée de «centrisation» si Alain Juppé gagne la primaire.
C’est Nicolas Sarkozy et ses soutiens, dont Le Figaro qui a pris fait et cause pour l’ancien président de la république, qui le disent.
Depuis plusieurs semaines, ils ont mis en place toute une propagande qui veut faire passer Alain Juppé pour le candidat du Mouvement démocrate et de l’UDI avant d’être celui de LR.
Ainsi, ils mettent en avant la proximité idéologique de Juppé avec Bayrou, l’homme honni par les militants LR, mais aussi les largesses qu’il aurait été obligé de promettre aux centristes s’il gagne la primaire puis la présidentielle afin d’obtenir leur soutien.
Le but de l’opération n’est pas sorcier: faire passer Juppé pour un faible, un adepte de la mollesse, un suppôt du Centre et, pire que tout, un otage des centristes qui lui ont imposé un accord extrêmement avantageux en leur faveur pour les législatives et pour des places au gouvernement, notamment celle de premier ministre.
A l’inverse, Sarkozy serait un homme libre qui n’aurait pas voulu négocier avec les centristes et plus particulièrement l’UDI – Jean-Christophe Lagarde répète sur tous les plateaux de télévision qu’il est le seul à ne pas l’avoir reçu pour discuter – et qu’il est, pour emprunter une expression chère à son adversaire, «droit dans ses bottes»!
Il serait bien à droite, sans concession pour l’eau tiède centriste et les opportunistes qui hument l’air du temps.
Un vrai chef, quoi!
Bien sûr, tout cela est de l’intox mais elle paraît d’autant plus vrai que François Bayrou est monté plusieurs fois au créneau pour, non seulement, louer sa proximité avec Juppé mais également pour signifier qu’il avait réussi à infléchir le programme de ce dernier et qu’il continuerait à le faire pendant que Jean-Christophe Lagarde loue sans cesse la «centro-compatibilité» du maire de Bordeaux mais aussi son ouverture d’esprit à ce qu’une prochaine majorité ne soit pas monolithique, c’est-à-dire que les centristes aient une minorité de blocage, eux qui représentent moins de 10% de l’électorat, un scandale pour les sarkozystes.
Alain Juppé a beau protester, dire qu’il est «central» ainsi que de droite et non centriste, qu’il fasse des déclarations fortes sur la sécurité, l’immigration et d’autres thèmes chers à l’électorat de droite, il est constamment ramené par les sarkozystes sur le terrain de sa collusion avec le MoDem et l’UDI mais aussi les centristes de LR.
Cette stratégie pour le disqualifier auprès des sympathisants de droite mais aussi d’extrême-droite peut-elle réussir?
A priori, elle montre actuellement ses limites avec des sondages où Alain Juppé progresse dans l’électorat LR qui va aller voter à la primaire.
Néanmoins, il est sûr que ce thème restera récurrent jusqu’au vote de fin novembre et que les maladresses de langage dans le camp Juppé, voire des événements dramatiques qui toucheraient la France et les Français pourraient lui permettre de trouver la crédibilité nécessaire pour faire perdre suffisamment de voix au maire de Bordeaux tout en en faisant gagner le nécessaire à Nicolas Sarkozy pour remporter la primaire.
C’est sans doute pourquoi l’équipe de Juppé, inquiète, demande depuis des mois aux leaders centristes d’être discrets, non pas, dans leurs soutiens, mais dans leurs revendications programmatiques, électorales et gouvernementales.
En somme, soyez avec nous, dites-le puis taisez-vous…

Alexandre Vatimbella



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Présidentielle 2017. Borloo soutiendra personne mais ce ne sera pas Sarkozy!

Nicolas Sarkozy & Jean-Louis Borloo
Jean-Louis Borloo, sur le plateau de LCI, a indiqué qu’il irait bien voter à la primaire de LR, qu’il dirait quelles sont selon lui les enjeux de la prochaine présidence – dont l’axe Nord-Sud et la réconciliation de la France – et quelles sont les qualités que devra avoir le prochain hôte de l’Elysée pour les relever.
En revanche, il a expliqué que, par rapport à son projet d’électrification et de développement de l’Afrique, il ne soutiendra officiellement aucun candidat que ce soit à la primaire ou à la présidentielle.
Selon lui, il ne peut prendre une position partisane alors qu’il travaille avec des gouvernements, dont le français, dans de très nombreux pays.
Néanmoins, pressé de donner quelques indications sur ses préférences, le centriste, ancien président de l’UDI et, surtout, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, a laissé entendre qu’il ne choisirait pas l’ancien président de la république.
Il a en effet expliqué que le prochain chef de l’Etat ne devrait pas être un super-premier ministre ou un super-ministre tout court, faisant implicitement référence au quinquennat de Sarkozy où celui-ci s’est occupé de tout, reléguant son premier ministre, François Fillon, à un simple collaborateur.
Et la campagne pour la primaire montre que s’il était à nouveau élu, il agirait de même.
Que Jean-Louis Borloo ne choisisse pas Nicolas Sarkozy n’est pas plus étonnant que cela mais l’allusion est désormais claire.
Il devrait plutôt voter Alain Juppé qui a été adoubé par une très grande majorité de l’UDI, le parti qu’il a créé.
Là aussi ce ne serait pas une surprise.

Alexandre Vatimbella



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