La vidéo d’une émission de NBC que le Washington post a
publié vendredi sur son site vient-elle de définitivement détruire les chances
de Donald Trump de gagner l’élection présidentielle qui se tient dans un mois
exactement?
A entendre le contenu de ce document datant de 2005 où le
candidat républicain croyant que son micro est fermé, insulte les femmes comme
jamais et les réactions, à la fois, du côté démocrate comme du côté républicain
sans compter celle des médias, on peut le supposer.
Pour autant, il faudra attendre quelques jours et,
notamment, le débat du 10 octobre qui l’opposera une deuxième fois à la
centriste Hillary Clinton pour se rendre compte des réels dommages que les
propos qu’il a tenus sur ses chances d’accéder à la Maison blanche.
Cette prudence est de mise pour chaque élection où il est parfois
difficile de savoir ce que sont les moments-clés au moment où ils surviennent
et leurs conséquences à moyen et long terme, d’autant que celle de cette année
a montré que tous les propos et les comportements scandaleux de Trump n’avaient
pas ruiné son crédit auprès de nombre d’électeurs alors que la raison et la
décence auraient du faire qu’il ne puisse même pas avoir plus de voix que la
sienne, celles de sa femme et de ses enfants, et encore!
Mais reprenons les mots utilisés par le promoteur newyorkais
lorsqu’il parle de mettre les femmes, même les mariées, dans son lit, en citant
un exemple précis, grâce à sa notoriété de star de la téléréalité qui lui
permet de «peloter» n’importe laquelle et de lui mettre «sa main dans la chatte».
Et avant de rencontrer une jolie femme, il mange des
tic-tacs pour se donner meilleure haleine afin de pouvoir l’embrasser s’il le
peut.
Car, dit-il le plus sérieusement du monde, «Quand on est une
star, elles nous laissent faire. On fait tout ce qu'on veut».
Le sexisme, la vulgarité et la grossièreté de ses propos ne
sont pas discutables et aucun membre de son équipe de campagne ne s’est risqué
à le faire jusqu’à présent.
Quant aux plus hauts responsables du Parti républicain, ils
se sont dépêchés de publier des communiqués pour se dire consternés et se
désolidariser de Trump.
Paul Ryan, qui avait accepté de faire un meeting ce week-end
avec le candidat républicain dans son état du Wisconsin, a purement et
simplement annulé la présence de ce dernier qui devrait être remplacé par Mike
Pence, son colistier.
Quant au leader du Sénat, Mitch McConnell, il a indiqué,
comme père de trois filles, être dégoûté par la grossièreté de Trump envers les
femmes.
Plusieurs élus ont indiqué qu’ils lui retiraient leur
soutien.
On a hâte d’entendre l’acteur-réalisateur Clint Eastwood (quasiment
la seule star d’Hollywood qui soutien Trump et ce qu’il dit comme il le dit) à
ce sujet…
Plus sérieusement, cet épisode pour le moins trash de la
campagne a relégué au second plan une nouvelle pour le moins inquiétante.
Les autorités américaines ont en effet publié un communiqué
incriminant directement l’Etat russe et son dirigeant, Vladimir Poutine, dans
les tentatives de fausser le scrutin par les attaques de ses hackers sur internet
depuis des mois.
Heureusement, selon les spécialistes, la possibilité de
dérégler le système par internet est minime parce qu’il n’existe pas de
possibilité de vote à distance et le vote électronique dans les bureaux de vote
n’est pas en danger car les machines ne sont pas connectées au web.
Quant au débat entre les deux colistiers, Tim Kaine
(démocrate) et Mike Pence (républicain), il s’est soldé par un match nul,
chaque camp estimant avoir gagné et chacun ayant des arguments pour cela.
Néanmoins, on a remarqué de Pence avait pris les mauvaises
habitudes de son binôme puisqu’il a menti plusieurs fois, en particulier sur
des propos tenus par Trump et lui-même devant les caméras de télévision…
Sondages
des sondages au 8 octobre 2016
|
|||
L’avance de
Clinton toujours conséquente
|
|||
|
Clinton
|
Trump
|
Ecart
|
Election projection
|
47,9%
|
44,6%
|
Clinton 3,3
|
Five Thirty Eight (1)
|
44,9 %
|
39,4%
|
Clinton 5,4
|
Huffington Post
|
48,3%
|
41,7%
|
Clinton 6,6
|
New York Times
|
45,0%
|
41,0%
|
Clinton 4,0
|
Polltracker TPM
|
47,0%
|
41,0%
|
Clinton 6,0
|
Pure Polling
|
47,6%
|
43,5%
|
Clinton 4,1
|
Real Clear Politics
|
48,0%
|
43,9%
|
Clinton 4,1
|
270 to win (1) (2)
|
48,3%
|
43,0%
|
Clinton 5,3
|
(1) Prend en
compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en
compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours
de sondages
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
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