Barack Obama & Hillary Clinton |
Alors qu’Hillary Clinton reprend une plus large avance dans
les sondages après le premier débat et que Trump ait repris sa sale campagne, l’institut
PPP, dans une enquête sur les Etats-clés (ces «swing states», ceux qui peuvent
changer de camp et faire l’élection par rapport à ceux qui voteront quoiqu’il
arrive démocrate ou républicain) a posé une intéressante question: «qui
préféreriez-vous comme président: Barack Obama ou Donald Trump?».
A la lumière des résultats, on s’aperçoit que le président
des Etats-Unis dont la cote de popularité, au-dessus des 50%, connait une de
ses plus belles séquences depuis son installation à la Maison blanche, obtient
des scores qui ne sont pas très différents de ceux d’Hillary Clinton dont les
sondages montrent pourtant une forte impopularité et dont les experts nous
rabâchent à longueur de journée que les Américains ne lui font pas
majoritairement confiance…
En Pennsylvanie, par exemple, Clinton et Obama obtiennent
exactement le même score face à Trump, 49% contre 44%.
Au Colorado, Obama possède un point d’avance (52%-43% contre
51%-44%).
Dans d’autres Etats, l’écart est plus important mais met
systématiquement en tête les deux démocrates: Virginie (53%-43% contre
49%-43%), Caroline du Nord (53%-43% contre 49%-45%).
En Floride, «swing state» et Etat-clé s’il en est, si Obama
possède deux points d’avance sur Clinton, tous deux ont le même écart de trois
points face à Trump (50%-47% contre 48%-45%).
Cette comparaison entre les performances des deux centristes
montre une extrême polarisation politique aux Etats-Unis pour cette élection
présidentielle.
Ceux qui ne veulent pas votre pour Donald Trump parce qu’il
est un populiste démagogue, menteur et grossier sont aussi ceux qui ne veulent
pas des républicains à la tête du pays parce qu’ils se sont radicalisés à
droite sous l’influence néfaste du Tea party, organisation aux thèses
extrémistes.
Ceux qui ne veulent pas d’Hillary Clinton parce qu’ils ont
une haine vis-à-vis d’elle largement irrationnelle mais teintée cependant de
sexisme (comme celle vis-à-vis d’Obama qui est teintée de racisme) sont aussi
ceux qui ne veulent pas des démocrates à la tête du pays parce qu’ils sont trop
«liberals» (centre-gauche) au niveau des mœurs en particulier.
C’est sans doute pourquoi toutes les affaires qui sortent quotidiennement
sur Donald Trump ainsi que la reprise de sa sale campagne (insultes, mensonges,
grossièretés, attaques personnelles 24 heures sur 24) ont peu d’influence sur
la base de son électorat dont le leitmotiv est «tout sauf Hillary» avec un
déchaînement dans les propos rarement vus, sauf lors des premières années de
mandat d’Obama.
Parlant de Trump, la publication par le New York Times de sa
feuille d’impôt de 1995 montre qu’il a perdu beaucoup d’argent dans ses
affaires à cette date (près d’un milliard de dollars) et qu’il n’a sans doute
pas payer d’impôt sur le revenu depuis dix-huit ans…
On comprend pourquoi il fait tout pour que ses revenus ne
soient pas publiés avant l’élection.
On comprend mieux également sa vantardise – il ne peut s’en
empêcher même lorsque cela lui nuit! – lors du débat face à Clinton, que s’il n’avait
pas payer d’impôt, cela montrait qu’il était un homme intelligent.
On se rappelle que plusieurs fois accusés de fraudes et de
comportements limites, il s’en était vanté pour montrer ses capacités d’homme d’affaires
et à gagner des fortunes.
Le débat télévisé lui est resté manifestement en travers de
la gorge puisqu’il a prétendu l’avoir gagné alors même que son équipe de
campagne disait le contraire et que, pour se venger, il insulte continuellement
Clinton (et d’autres), la moque en l’imitant lors de son malaise aux cérémonies
du 11 septembre (comme il l’avait fait pour un journaliste handicapé), promet
de parler des infidélités de son mari Bill lors du prochain débat et l’accuse
de toutes les malversations possibles et imaginables sans évidemment produite
la moindre preuve.
On en passe et des meilleures tellement il n’est plus la
peine de lister toutes les raisons qui font que Donald Trump est un personnage
détestable et dangereux qui ne doit absolument pas remporter la présidentielle
le 8 novembre.
Sans oublier, tout de même, qu’il a accusé l’establishment
et les médias de lui avoir fait perdre le débat.
Lui, il ne commet jamais d’erreur…
Sondages
des sondages au 3 octobre 2016
|
|||
Clinton reprend
de l’avance
|
|||
|
Clinton
|
Trump
|
Ecart
|
Election projection
|
47,6%
|
44,4%
|
Clinton 3,2
|
Five Thirty Eight (1)
|
43,8 %
|
41,4%
|
Clinton 3,6
|
Huffington Post
|
47,9%
|
43,2%
|
Clinton 4,7
|
New York Times
|
44,0%
|
41,0%
|
Clinton 3,0
|
Polltracker TPM
|
46,9%
|
44,0%
|
Clinton 2,9
|
Pure Polling
|
47,2%
|
43,5%
|
Clinton 3,6
|
Real Clear Politics
|
47,5%
|
45,0%
|
Clinton 2,5
|
270 to win (1) (2)
|
46,9%
|
43,8%
|
Clinton 3,1
|
(1) Prend en
compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en
compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours
de sondages
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
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