Tim Farron, leader des Lib dems |
Le Brexit avec la victoire des thèses de l’UKIP
(extrême-droite), la radicalisation des tories (conservateurs) sous la houlette
de Theresa May et de Boris Johnson et celle des travaillistes (socialistes)
avec la nouvelle victoire du gauchiste Jeremy Corbyn à la présidence du parti
contre la volonté de la majorité des élus du parti, sont autant de bonnes
nouvelles pour les Libéraux démocrates (Lib dems, centristes).
Ceux-ci ont connu une terrible déculottée lors des dernières
élections législatives (passant de 57 sièges à 8 à la Chambre des députés) après
avoir perdu leur crédibilité lors de leur alliance avec les conservateurs dans
le gouvernement de David Cameron entre 2010 et 2015, alors qu’ils se
réclamaient du centre-gauche et où leur influence fut proche de zéro, obligés d’avaler
de nombreuses couleuvres qui ont été sanctionnées durement par ses électeurs extrêmement
déçus.
Car voilà que s’ouvre à eux grand espace central où ils
peuvent être en mesure de récupérer les pro-européens et nombre de modérés du
centre-droit déçus par les tories ainsi que tous les modérés du centre-gauche
dépités par le tournant gauche-gauche des travaillistes.
Seront-ils capables d’y parvenir est une autre histoire.
C’est en tout cas ce à quoi veulent s’atteler les leaders
centristes, de l’ancien président Nick Clegg (qui démissionna après le désastre
électoral) au nouveau, Tim Farron en passant par Paddy Ashdown, réunis
récemment pour une convention de leur parti à Brighton.
Un des signes encourageant est le nombre de nouveaux
militants, 19.000, depuis le vote de sortie de l’Union européenne, qui permet
au parti de compter désormais 80.000 adhérents.
Pour Nick Clegg, cité par Politico, «Notre tâche est
maintenant de redécouvrir l'ardeur des insurgés, d'un parti de la réforme. Tim
Farron est idéalement placé pour réaffirmer l'identité des Libéraux démocrates
comme un parti d’inlassables réformateurs radicaux. Mais nous ne récolterons
évidemment pas les dividendes immédiatement.»
Et d’ajouter avec optimisme: «Nous allons connaître beaucoup
de hauts et de bas. Mais je peux facilement prévoir que les Démocrates
Libéraux, lors de la décennie qui vient, seront d’une manière ou d’une autre de
retour au pouvoir.»
En écho, le commentateur politique Andrew Rawnsley a écrit
dans les colonnes du Guardian: «Le Centrisme libéral a prospéré parce qu’il était
séduisant pour une partie importante d’électeurs. Ils ont aimé les
gouvernements qui ont semblé modérés, ont agi pragmatiquement et n'étaient pas
trop encombrés par l'idéologie. Beaucoup d'électeurs le veulent toujours. Lorsqu’on
lui demande de se placer sur le paysage politique, presque la moitié de
l'électorat s’auto-identifie toujours avec le Centre. Le centre n'est pas mort.
Il est hébété et confus. Il a besoin d'idées fraîches et de façons plus
engageantes de s'exprimer. Il récupérera sa voix un jour.»