lundi 26 septembre 2016

Présidentielle 2017. Comme Bayrou en 2007, Macron devrait être le troisième homme de la présidentielle 2017

Les sondages se suivent et se ressemblent.
Voilà que la sixième vague de l’enquête électorale baptisée «Comprendre 2017» lancée par le Cevipof (centre d’étude politique de Sciences po Paris) en association avec IPSOS et Le Monde constate la montée en puissance d’Emmanuel Macron pour la prochaine présidentielle.
Le leader d’En marche et ancien ministre de l’Economie de François Hollande consolide ainsi, sondages après sondages, sa troisième place et peut même espérer ravir la seconde au cas où il serait opposé à Nicolas Sarkozy comme candidat LR (14% contre 18%).
De même, dans l’espace au centre de la vie politique, il continue à dominer François Bayrou (14% contre 9%).
Un François Bayrou qui est directement impact par la présence de Macron puisque 24% des sondés qui choisiraient le président du MoDem au cas où le leader d’En marche ne participerait pas à la présidentielle se reporterait sur lui et quitteraient le centriste.
Macron lui prend 3% d’intentions de vote directement à Bayrou puisque sans lui, ce dernier est à 12%.
Emmanuel Macron n’a pas encore annoncé sa candidature mais ses proches pensent savoir que cela devrait être fait avant le 15 novembre.
(Sondage IPSOS réalisé du 9 au 18 septembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 18659 personnes de plus de 18 ans, représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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Présidentielle 2017. Sondage: Juppé remporte la primaire LR grâce aux seuls centristes

Selon la sixième vague de l’enquête électorale baptisée «Comprendre 2017» lancée par le Cevipof (centre d’étude politique de Sciences po Paris) en association avec IPSOS et Le Monde, la primaire de la LR devrait être remportée par Alain Juppé avec 56% des voix contre 44% à Nicolas Sarkozy essentiellement grâce aux voix des sympathisants des partis centristes (MoDem et UDI).
Au premier, l’ancien président de la république revient fort au premier tour puisqu’il talonne désormais l’ancien premier ministre (35% pour Sarkozy contre 37% pour Juppé).
Pour ce scrutin, 8% des sympathisants du MoDem (+1) et 14% de l’UDI (+1) se disent certains d’y aller voter.
Même s’ils ne représenteront que 12% des votants (6% MoDem, 6% UDI), on voit bien qu’ils permettront à Alain Juppé d’être en tête au premier tour puisque 67% d’entre eux le choisissent contre 18% à Bruno Le Maire, 7% à François Fillon et 3% à Nicolas Sarkozy qui perd six points de centristes par rapport à la cinquième vague de l’enquête réalisée en juin, c’est-à-dire avant qu’il n’annonce sa candidature qui a donc eu un effet repoussoir pour une partie de ces électeurs qui comptaient voter pour lui.
Surtout, et c’est une nouveauté qui risque de faire du bruit dans le partir de droite, au second tour, Juppé obtiendrait 100% des votes des sympathisants MoDem et 90% des votes de ceux de l’UDI, c’est-à-dire 95% des votes centristes.
Si l’on se rappelle que ceux-ci comptent pour 12% du total et qu’Alain Juppé l’emporterait avec une marge de 12% face à Nicolas Sarkozy, les électeurs centristes apportent au maire de Bordeaux 11,4 points sur les 12 qui font la différence avec Sarkozy.
Ce sont donc eux qui permettent à Juppé d’être le candidat LR.
Si ces chiffres se confirment et que le maire de Bordeaux l’emporte, on peut être sûr que les partis centristes réclameront leur dû.
On voit bien, dès lors, le risque pour Juppé dans cette campagne de la primaire où il va être accusé, chiffres à l’appui, d’être le candidat du Centre, ce qui troublera certainement une partie de l’électorat de Droite et plus particulièrement celui de LR.
Cette mobilisation centriste derrière sa candidature est peut-être un cadeau empoisonné…
A noter que seuls 1% des sympathisants de droite et du Centre indiquent leur intention d'aller voter à la primaire de la Gauche (où ils représenteraient 10% du corps électoral) mais le sondage ne donne pas d'indications plus précises sur ces électeurs.
(Sondage IPSOS réalisé du 9 au 18 septembre 2016 par internet auprès d’un échantillon de 18659 personnes dont 1216 certaines d’aller voter à la primaire de la Droite et 1017 certaines d’aller voter à la primaire de la Gauche, âgées de plus de 18 ans et représentatives de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points)

Alexandre Vatimbella



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Présidentielle USA 2016. La véritable différence de Trump: sa dangerosité

Homme d’une grande vulgarité et menteur pathologique, Donald Trump a promis tout et n’importe quoi aux Américains, des promesses qui, selon tous les experts, risquent de mettre le pays à terre si on les mettait en œuvre concrètement.
Pourtant, alors que le premier débat entre la centriste Clinton et lui se tient aujourd’hui (demain matin en France), ce n’est pas son programme que l’on doit le plus craindre.
Car Trump a fait tellement de promesses, dont beaucoup sont contradictoires entre elles, qu’il ne sait sans doute pas lui-même celles qu’il tiendra si tant est qu’il en tienne, son but en les ayant faites était de se faire élire coûte que coûte…
Non, c’est sa dangerosité, à la fois directe et indirecte qui est le véritable risque pour les Etats-Unis et le reste du monde.
Sa dangerosité directe, c’est son comportement erratique et l’inconnu de ce qu’il pourrait faire de manière impulsive, lui qui s’est enquis à plusieurs reprises de savoir pourquoi il ne pourrait pas employer l’arme atomique.
C’est notamment le cas en matière de politique étrangère avec ses déclarations contre les pays européens alliés des Etats-Unis dans l’OTAN alors qu’il n’a pas cessé de faire de compliments à Vladimir Poutine ainsi que ses menaces à l’encontre de plusieurs pays comme l’Iran.
Mais c’est également le cas dans les affaires intérieures du pays comme, par exemple, dans les nominations à la Cour suprême où il pourrait installer des juges radicaux voire extrémistes.
Sans oublier, évidemment, tous les domaines – et ils sont nombreux – qui ont un lien avec ses affaires ce qui pourrait lui permettre, comme l’ont évoqué plusieurs commentateurs, de ressortir de la Maison blanche beaucoup plus riche qu’en entrant.
Sa dangerosité indirecte c’est surtout que son élection pourrait coïncider avec l’élection d’une majorité républicaine tant à la Chambre des représentants qu’au Sénat.
Ainsi, le Parti républicain contrôlerait deux des trois institutions principales des Etats-Unis (la Présidence et le Congrès) et serait en mesure de contrôler la troisième (la Cour suprême) avec la nomination à venir d’au moins un juge (bloquée sciemment par les républicains actuellement).
Avec des modérés la tête du parti, cela ne serait pas grave, le cas de figure d’un parti ayant déjà gouverné dans cette situation a déjà existé sans que cela ait porté atteinte à la démocratie, notamment par la remise en cause des droits de la minorité (ou de ceux de groupes sociaux particuliers).
Oui mais voilà, les républicains ont fait un virage très à droite ces deux dernières décennies.
Aujourd’hui les activistes radicaux ainsi qu’extrémistes sont assez nombreux chez les républicains pour imposer une grande partie de leur programme.
Ce qui pourrait être un véritable désastre pour la société américaine tant ils sont obscurantistes en matière de droits des femmes (contre l’avortement, entre autres), de droits des minorités (en supprimant les programmes sociaux et les politiques antidiscriminatoires ainsi que la possibilité de régularisation pour certains immigrés illégaux), de droit à la santé (en supprimant la loi d’assurance-santé d’Obama) d’éducation (partisans des thèses créationnistes et adversaires de celle de l’évolution), d’environnement (ils veulent supprimer les mesures contre le réchauffement climatique mais aussi celles qui limitent la pollution notamment celle du charbon), etc.
C’est donc avant tout pour ce qu’il est et non pour ce qu’il propose que Donald Trump est un risque pour les Etats-Unis.

Sondages des sondages au 26 septembre 2016
Clinton en avance partout

Clinton
Trump
Ecart
Election projection
46,7%
43,6%
Clinton 3,1
Five Thirty Eight (1)
42,4 %
39,7%
Clinton 2,7
Huffington Post
45,8%
41,6%
Clinton 4,2
New York Times
44,0%
41,0%
Clinton 3,0
Polltracker TPM
44,4%
41,3%
Clinton 3,1
Pure Polling
44,8%
42,4%
Clinton 2,3
Real Clear Politics
46,2%
43,2%
Clinton 3,0
270 to win (1) (2)
45,3%
42,2%
Clinton 3,1
(1) Prend en compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours de sondages


Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC



Présidentielle USA 2016

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Une Semaine en Centrisme. Quand il parle de Juppé, Bayrou parle en réalité de lui

François Bayrou & Alain Juppé
En clôturant les «universités de rentrée» de son Mouvement démocrate par un discours fleuve, François Bayrou s’est lancé dans une longue présentation de ses positions politiques ainsi que dans une justification lyrique du soutien qu’il accorde à Alain Juppé pour la présidentielle de 2017.
Ce sont les arguments traditionnels que Bayrou utilise largement depuis des mois qu’il a resservi aux militants de son parti mais en les étoffant de plus en plus avec son propre – programme électoral? – projet politique.
Ce soutien apparaît alors pour ce qu’il est, une présentation de ses propres positions en vue de sa possible candidature (qui sera effective au cas où Juppé sera battu à la primaire par Sarkozy).
Mais le portrait qu’il fait de Juppé, parfois un tantinet dithyrambique, ressemble à s’y méprendre à un autoportrait, à celui qu’il vendra s’il est «obligé» de se présenter en cas de défaite du maire de Bordeaux.
Bien sûr, François Bayrou nie toute volonté de jouer au billard à plusieurs bandes, selon l’expression qu’il a employé lui-même, et ne manque pas une occasion de jouer l’indigné lorsque l’on évoque devant lui son soutien en trompe l’œil ou sa propre promotion derrière ses serments de fidélité à Juppé.
Pour autant, personne n’est véritablement dupe que ce soit du côté des politologues que de celui de l’équipe de campagne d’Alain Juppé mais aussi de celui de ses militants dont beaucoup ne souhaitent pas soutenir un homme venu du RPR et, surtout, créateur de l’UMP, cette machine anti-centriste voulue par Chirac au sortir de la présidentielle de 2002 sous couvert de construire un parti afin d’endiguer la montée de ce Front national qui culmine désormais dans les sondages et gagne des élections...
Ainsi, dans un raisonnement que l’on pourrait prendre pour spécieux voire fumeux, il fait de la candidature de Juppé la condition du renouveau du Centre (un peu comme il l’avait fait lors de son soutien à Edouard Balladur, avec le succès que l’on sait…).
Sauf si on comprend derrière les lignes que c’est évidemment de sa possible candidature en cas d’échec de Juppé qu’il parle et de l’unité des centristes qu’elle provoquera selon lui.
Qu’on en juge:
«C’est une chance sans précédent de changer la vie politique du pays, de réunir des forces jusque-là éparses, de faire renaître en même temps le grand courant du Centre français. Car j’en ai la conviction, tous ceux qui appartiennent à ce grand courant du centre, et qui l’aiment, tous ceux-là vont soutenir Alain Juppé. C’est un ferment d’unité pour le pays, et pour la famille du Centre que nous avons la mission de reconstruire».
Dans cette envolée lyrique, il faut remplacer «Alain Juppé» par «François Bayrou» sinon on ne peut comprendre la ferveur avec laquelle il en parle, qui ne sied pas à un soutien politique pour un homme d’un autre parti sauf à un militant de base au zèle proche de la dévotion.
De même pour les qualités de Juppé qui ressemblent étrangement à celles dont Bayrou se parent depuis des années: homme d’Etat et d’honneur, courageux, volontaire, de parole, solide, responsable, qui parle vrai et fait passer l’intérêt général avant son intérêt particulier.
Aujourd’hui, oui, le leader du MoDem doit être irréprochable dans son soutien à Juppé.
Non pas pour une quelconque morale politique mais parce qu’il a tout à y gagner électoralement parlant.
Si demain Juppé gagne la primaire, il pourra dire que c’est en partie grâce à lui et demandera beaucoup pour l’après-présidentielle, tant en matière de places au gouvernement qu’au Palais Bourbon.
C’est d’ailleurs pour cela qu’il a redit que les principaux soutiens du maire de Bordeaux à la primaire étaient les centristes, sondages à l’appui.
Et au cas où Juppé perd la primaire, il pourra apparaître aux yeux des électeurs LR et de droite de l’ancien premier ministre de Jacques Chirac – qui sont très nombreux à être très fortement anti-Sarkozy et qui pourraient rallier un candidat qui l’est tout autant qu’eux – comme un homme à la fidélité sans faille qui se propose de reprendre le flambeau de leur héraut avec un positionnement proche, donc droito-compatible comme Juppé est centro-compatible.
La conclusion du discours qu’il a prononcé à Guidel, avec la référence obligée au Général de Gaulle, est d’ailleurs un habile exercice où Juppé n’est plus cité, remplacé par un «nous» et qui pourrait être, sans aucun problème, la conclusion d’une déclaration de candidature:
«Notre mission est le retour de la confiance dans notre pays. Je crois que la confiance est la clef du débat public, la clef de l’adhésion des citoyens, la clef du développement, la clef de l’investissement, la clef de l’économie, la clef de l’innovation. C’est la clef qui ouvre toutes les serrures dans un pays. Il se trouve que lorsque le Général De Gaulle est revenu aux affaire en 1958, en quatre ans il a rebattit la confiance du pays. Je suis persuadé que nous pouvons le faire. Il suffit d’identifier les questions et de s’engager pleinement, sans faux semblant, sans masque, sans ruse, dans la résolution de ces questions. On a besoin de femmes et d’hommes publics qui croient à leur mission, qui font passer l’intérêt général avant leur intérêt particulier, qui parlent vrai, qui parlent clair, qui n’ont pas peur du jugement de leurs concitoyens. Et j’en suis sûr il n’en faudra pas davantage pour le regard change. Il n’en faudra pas davantage pour que renaisse l’estime des citoyens par rapport à ceux qui les représentent et à qui ils confient la charge de les gouverner. Et c’est l’estime qui ramène la confiance. Et c’est cela notre mission, et c’est cela notre engagement. Voilà notre contrat avec les français, voilà sur quoi nous avons décidé de mener le combat, et de rendre à la France, si souvent déçue, si souvent trahie, ce dont elle a besoin pour vivre et pour se redresser, son espoir, et sa confiance.»

Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC