Avant leur cauchemar c'était Le Pen, aujourd'hui c'est Macron? |
Le péril Emmanuel Macron est bien documenté pour la Gauche
qui est en train de se déchirer sur son cas avec toute une propagande menée par
ses ennemis – le terme est euphémistique – pour s’en débarrasser le plus vite
possible.
Mais il est également devenu l’épouvantail des leaders de la
Droite, tant est si bien qu’on a l’impression qu’il a remplacé la famille Le
Pen dans leurs pires cauchemars.
Car le leader d’En marche à cette particularité à bien des
égards étrange pour ceux-ci: il est extrêmement populaire dans la frange modérée
de leur électorat.
Un peu comme les Le Pen le sont pour la frange radicale de
ce dernier.
Dès lors, il représente une menace que les sondages pointent
déjà, comme celui de BVA qui vient le mettre à 18,5% des intentions de vote au
premier tour, quasiment à égalité avec Nicolas Sarkozy (19%).
Et il parvient à mordre sur l’électorat d’Alain Juppé
puisque sa présence permet à Marine Le Pen d’arriver en tête au premier tour
alors que dans tous les autres cas de figure, le maire de Bordeaux devance la
présidente du Front national.
On ne parle même pas de la séduction de l’électorat
centriste sur lequel la Droite compte pour remporter la présidentielle mais
aussi les législatives, car celui-ci représente entre 10% et 15% des voix, peu
ou prou l’écart entre le candidat LR et celle du FN au second tour de la
présidentielle mais aussi celui qui permet aux candidats aux législatives de
remporter leurs duels face à la gauche et à l’extrême-droite.
Et, en plus, Emmanuel Macron continue à se dire de gauche!
Dès lors, le rouleau compresseur pour l’aplatir comme une
crêpe avant qu’il n’atteigne son zénith et soit plus difficilement éliminable
s’est mis en route dans toute la sphère droitiste.
C’est un bombardement constant digne des guerres totales
avec des arguments qui ne brillent guère par leur profondeur.
Peu importe, le but c’est décrédibiliser l’homme par tous
les moyens possibles et la manière d’y parvenir est accessoire.
De même que de se demander pourquoi Macron est aussi populaire à droite et d'entamer une reconquête plutôt qu'une destruction primaire.
Ne serait-ce pas, entre autres parce qu'à force de coller aux propos et propositions du FN, une partie de l'électorat de LR ne se reconnait plus dans beaucoup de prises de position de ses leaders?
Dans cette stratégie, l’important est également de faire
monter au front les centristes pour dénoncer la supercherie que serait Macron
alors même qu’une forte majorité de leurs sympathisants se disent proches de
lui.
Du côté de l’UDI, même si nombre de militants sont sous le
charme l’ancien ministre de l’Economie, on en trouve sans difficultés.
Il y a les opportunistes en attente d’un strapontin ministériel
(Maurice Leroy), les haineux de Jean-Christophe Lagarde (Hervé Morin), les
peureux de perdre leur siège de député (Philippe Vigier) et les droitistes
déguisés en centristes (François Sauvadet).
Tout ceux-là se sont adossés à LR et comptent bien y demeurer
sachant ce qu’ils doivent à ce parti et ce qu’ils en attendent pour leurs
ambitions personnelles.
Le plus étonnant est d’en avoir trouvé aussi facilement du
côté du Mouvement démocrate.
Sauf quand on a compris qu’il y avait une alliance objective
entre Bayrou et LR dans ce cas précis.
Ainsi, le président du MoDem souhaite tout autant
l’élimination politique de Macron que les leaders du parti de droite.
Evidemment pas pour les mêmes raisons.
Bayrou, qui s’est approprié l’espace centriste, ne peut supporter
que le président d’En marche viennent empiéter sur ses plates-bandes, le
menaçant d’une retraite anticipée.
Dans le dernier sondage BVA cité plus haut, lorsque Macron
fait 18,5% des voix au premier tour de la présidentielle et se rapproche de la
seconde place qualificative pour le second, Bayrou est à… 7%.
On comprend la rage de ce dernier et ses propos insultants
vis-à-vis d’un petit jeune de 38 ans qui risque de le ringardiser.
Ce qu’espère tout ce petit monde, de Nicolas Sarkozy à
François Bayrou en passant par François Fillon ou Alain Juppé, c’est que Macron
ne sera qu’une mode médiatique, qu’un petit trublion qui aura son quart d’heure
de gloire avant de retomber dans l’oubli, qu’un empêcheur de tourner en rond
qui finira comme Bernard Tapie ou quelques autres dans les poubelles de la
république.
Dans notre société de l’image et du paraître, c’est d’ailleurs
une possibilité.
Non pas que Macron soit un simple produit d’appel pour
médias en mal de taux d’audience mais il peut disparaître comme il est apparu
même si son message est consistant et porteur d’avenir.
Néanmoins, sa capacité à être apprécié par les Français,
comme le montrent tous les baromètres de popularité depuis deux ans, ne
ressemblent pas à un feu de paille s’il sait bien manœuvrer.
Ce qui veut dire que son avenir est dans ses mains, pas dans
celui de ses adversaires.
C’est bien pour cela que leurs cauchemars sont si
effrayants.
Centristement votre.
Le Centriste