Fondée en 2009, l’Alliance centriste, sous la présidence de
Jean Arthuis, voulait être l’élément réunificateur du Centre en France.
Sept ans plus tard et à l’occasion du congrès du parti qui s’est
tenu le 3 septembre, au moment où l’ancien sénateur de la Mayenne quitte ses
fonctions, remplacé par le député du Tarn, Philippe Folliot (il demeure
président d’honneur), force est de constater l’échec de cette entreprise alors
que l’UDI et le Mouvement démocrate, non seulement ne se parlent pas, mais
échangent plus souvent des invectives que des idées politiques.
De même, les centristes encore présents à LR n’ont pas
rejoint les partis centristes.
Sans parler de l’UDI, dont l’Alliance centriste est devenue
une composante lors de la fondation de la confédération en 2012, qui est
constamment agitée par les luttes intestines et la haine entre Jean-Christophe
Lagarde et Hervé Morin depuis le départ de son fondateur, Jean-Louis Borloo.
Reste que ce petit parti n’a pas disparu pour autant et
compte quelques centaines de militants, surtout plusieurs élus, revendiquant
trois députés et sept sénateurs, largement plus que le Mouvement démocrate de
François Bayrou!
Cependant, l’Alliance centriste a surtout pâti de l’indécision
chronique de son co-fondateur, Jean Arthuis.
Celui-ci a constamment hésité entre une véritable
indépendance du parti et un entre-deux afin de ne se fâcher avec personne.
Après avoir créé l’Alliance centriste, il est demeuré muet
pendant six mois…
La farce de l’élection présidentielle de 2012 où Jean
Arthuis, après avoir annoncé qu’il comptait de présenter, a soutenu Hervé Morin
avant de tourner casaque quelques jours après en soutenant François Bayrou puis
en rompant avec lui le lendemain des résultats du premier tour avant de
redevenir un allié de Morin, est caractéristique de la manière de fonctionner d’Arthuis.
Surtout, il a refusé de prendre le moindre risque qui aurait
pu avoir un impact sur sa carrière de sénateur même si cela ne lui a pas permis
de garder son siège de président de la commission des Finances du Sénat et l’a
conduit à devenir député européen en 2014.
Du coup, au lieu d’être une avant-garde, l’Alliance
centriste a été cantonnée dans un rôle de suiveuse qui l’a empêché d’avoir le
moindre rôle dans une refondation du Centre.
Sa dernière tentative d’exister politiquement au niveau
national aura été son annonce en février de se présenter à la primaire de LR
avec un programme intitulé «Libres et responsables».
Non seulement cette déclaration de candidature n’a eu aucun
effet médiatique ou auprès des sympathisants centristes mais elle a été
largement condamnée à l’intérieur de l’UDI pour affaiblir le parti face à la
Droite qui recherchait alors par tous les moyens à impliquer, d’une manière ou d’une
autre, les centristes dans sa primaire afin d’en faire un scrutin de «de la
Droite et du Centre», dénomination que certains à LR continuent à employer
faussement.
Du coup, Arthuis a annoncé, sur le site de l’Alliance
centriste, «ma décision est prise, je ne suis pas candidat à la primaire de la
Droite» alors même que personne ne s’en souciait...
Comme un écho à sa gouvernance de son parti tout au long de
ce parcours, il explique: «Si j’ai tardé à prendre ma décision, c’est que le
doute m’habitait. J’ai reporté de mois en mois ma déclaration avec le secret
espoir qu’un évènement viendrait dissiper les motifs de ma réserve».
«Notre devoir, a-t-il enfin indiqué, est désormais de tout
faire pour qu'émerge un candidat partageant nos valeurs, notre vision et notre
projet».
Du coup, la deuxième décision prise lors de ce congrès est
que le parti, avec ou sans la candidature d’Arthuis, ne participera à la
primaire de LR.
Si «l’Alliance Centriste entend prendre part à l’élection
présidentielle pour y défendre sa vision et ses valeurs : porter l’idée d’une
Europe forte, politique et démocratique», dit un communiqué, en revanche elle a
décidé de «ne pas participer à la primaire de la Droite» car «les conditions ne
sont pas réunies pour engager cette participation et promouvoir notre projet ‘libres
et responsables’».