Sarkozy, Macron, les centristes penchent pour le dernier |
Lisez donc Le Figaro et constatez la hargne avec laquelle il
s’en prend à Emmanuel Macron pour vous rendre compte du danger que la Droite
conservatrice et radicale dont le journal est devenu l’organe ressent à son
encontre.
Voilà un homme progressiste, en faveur d’une société
ouverte, défendant la liberté et une économie sociale de marché, tout ce que
cette droite obscurantiste déteste mais pas forcément son électorat.
Car, on le sait, les sympathisants de l’UDI et du MoDem ont
une très bonne opinion de l’ancien ministre de l’Economie mais c’est aussi le
cas de ceux de LR.
Sacrilège inacceptable!
Alors, le quotidien ne publie que papiers à charge, c’est
son droit, souvent remplis de contre-vérités, ce qui n’est pas à porter à son
crédit.
La récente démission de Macron du gouvernement a permis une
nouvelle salve d’attaques d’autant que les leaders centristes se sont immédiatement
déclarés prêts à travailler avec lui.
Cette rage du journal sarkozyste – qui a clairement choisi
son camp depuis l’annonce de la candidature de l’ancien président de la
république comme ont pu le constater les proches de Juppé – vient de la volonté
de discréditer autant que possible Macron à droite et au centre en vue des
présidentielles.
Cependant l’opération vise également un objectif beaucoup
plus large.
Elle a pour but d’éviter que les centristes ne s’émancipent
des droitistes durs, voire que l’axe central regroupant les progressistes
réformistes et libéraux de la Droite à la Gauche en passant par le Centre ne
s’unissent et forment une force politique puissante.
Car, oui, c’est une évidence, Emmanuel Macron est bien plus
proche politiquement parlant de Jean-Christophe Lagarde, de François Bayrou, de
Laurent Hénart ou même d’Hervé Morin que ceux-ci ne le sont de Nicolas Sarkozy
et de ses fidèles, d’Eric Ciotti à Laurent Wauquiez en passant par Brice
Hortefeux dont les thèses flirtent avec celles, nauséabondes, du Front national.
Mais même si Lagarde avait eu une quelconque inimitié envers
Macron, il lui aurait suffi de lire les sondages pour voir que son électorat
n’en a pas ou peu, se reconnaissant dans les prises de position de ce dernier.
Bien sûr, dirons certains, Alain Juppé et François Bayrou
sont très critiques envers le fondateur d’En marche.
C’est vrai, mais, là, il s’agit là plus d’une rivalité d’hommes
qui ont des positionnements proches et se battent pour le même espace politique.
En revanche, les critiques des conservateurs identitaires,
voire réactionnaires, soutenus par Le Figaro viennent d’une peur réelle qu’un
axe central fort se constitue et ne les marginalise à terme.
Ce sont d’ailleurs les mêmes qui ont haï le Valéry Giscard
d’Estaing de 1974, celui du vote de la majorité à dix-huit ans ou de la
légalisation de l’avortement, celui qui voulait moderniser la société et réunir
deux Français sur trois, celui qui a fondé l’UDF avec les centristes.
L’éventualité de renvoyer ces misonéistes et néophobes dans
les limbes de leur sectarisme justifie déjà pleinement l’appel du pied de
Jean-Christophe Lagarde à Emmanuel Macron…
Centristement votre.
Le Centriste