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Sarkozy, l'homme qui divise Jégo et Leroy |
«Dis-moi qui t’a fait ministre et je te dirai qui tu
soutiens… ou pas!»
Cette maxime qui vaut ce qu’elle vaut s’applique
particulièrement bien à tous les opportunistes qui peuplent le «monde
politique» ou qui font partie de cette fameuse «classe politique», expression
dont nos médias usent et abusent sans aucun discernement.
Prenons l’exemple, chez les centristes, de deux des
représentants les plus emblématiques de l’opportunisme, messieurs Maurice Leroy
et Yves Jégo.
Le premier, ancien membre du Parti communiste puis adorateur
de François Bayrou, est désormais le groupie centriste en chef de Nicolas
Sarkozy.
Ce n’est pas moi qui le dis mais ce brave Maurice qui vient
d’être bombardé par l’ancien président de la république «porte-parole des
centristes» qui soutiennent Nicolas Sarkozy.
Un boulot harassant d’animation d’un groupe dont il est
actuellement le seul membre.
Ecoutons-le raconter la larme à l’œil, la dernière rencontre
avec sa nouvelle idole qui lui a offert son dernier livre «Tout pour la
France»:
«Il m'en a remis un exemplaire dédicacé lundi soir, lors de
ce dîner où nous étions neuf à avoir été invités. Ce fut un moment intime,
chaleureux, avec ceux et celles qui joueront les premiers rôles dans la
campagne».
Sans commentaire.
Le deuxième, ancien groupie de Nicolas Sarkozy, à droite
toute quand il fallait obtenir un strapontin ministériel de la part de
celui-ci, est devenu centriste par haine du même Sarkozy puis un soutien de
Bruno Le Maire par haine de Jean-Christophe Lagarde qui ne lui a pas donné le
poste qu’il voulait à l’UDI.
Comme pour Maurice, Yves anime le groupe tout aussi nombreux
des centristes soutenant Le Maire.
Et comme Maurice, Yves ne tarit pas d’éloges sur sa nouvelle
idole.
Ainsi, s’il est élu, «ce sera un bouleversement total du
paysage politique français, un changement de style, de cap, de génération et
une bouffée d'oxygène», rien de moins.
Il avait dit à peu près cela de Sarkozy qu’il voyait bien
être réélu en 2012, positionné à la «gauche de la Droite».
Aussi piètre pronostiqueur que faux centriste, le brave Yves…
Cette paire politicienne où l’ambition a remplacé la
conviction depuis bien longtemps espère que leur engagement leur vaudra une
belle récompense, un nouveau strapontin ministériel.
Pourquoi gâcher de l’encre à parler de ces deux compères en
opportunisme?
Pas vraiment pour la crainte de leur capacité à rassembler
les centristes derrière deux hommes de droite.
Pas vraiment pour celle de leur aura ou de leur charisme qui
pourrait faire basculer le Centre à droite.
Pas vraiment pour la grande perte qu’ils occasionneront
quand ils se décideront enfin à prendre leur carte à LR.
Mais pour cette piqûre de rappel que, malheureusement, les
centristes doivent se faire en n’oubliant jamais que l’espace au centre de la
vie politique est souvent l’objet de tentatives de récupération ou de
préemption de la part d’hommes et de femmes sans convictions qui espèrent, en
se plaçant dans la centralité recevoir les miettes des banquets de la Droite ou
de la Gauche.
Ils ont été nombreux au cours de l’histoire politique de la
France et ont permis à tous les ennemis du Centre de se gausser en prétendant
qu’il n’était que le repère de quelques seconds couteaux prêts à tout pour un
poste.
Alors, oui, Maurice Leroy et Yves Jégo sont bien, comme
d’autres, le déshonneur du Centre.
En tout cas, ils sont le contre-exemple de la raison pour
laquelle je suis centriste.
Centristement votre.
Le Centriste