Dans une interview au site Atlantico, Jean-Christophe
Lagarde estime que «le contexte politique et médiatique français est
incroyablement conservateur. Depuis des années, on nous repropose les mêmes
acteurs et les mêmes échecs. Si je suis bien déterminé à une chose, c'est que le
choix proposé aux Français pour 2017 ne soit pas le même que celui proposé en
2012».
Il ajoute: «quand on voit le jeu qui est en train de se
mettre en place, et auquel participent de grands médias traditionnels, on
remarque qu'on nous présente de nouveau le duo Mélenchon-Le Pen, Hollande et
Sarkozy, ou bien encore François Bayrou. Il n'y a là aucune chance de nouveau
départ pour la France».
Et d’enfoncer le clou: «Imaginez que ceux qui ont échoué au
pouvoir ou à le conquérir soient de nouveau seuls proposés aux Français après
dix années d'échec dans tous les domaines: c'est un suicide collectif!».
Sans oublier le catastrophisme: «dans ces conditions, le
mandat 2017-2022 ne pourrait pas se dérouler sereinement jusqu'à sa fin».
Si l’on comprend bien, le président de l’UDI ne veut
absolument pas et ne soutiendra surtout pas une candidature de François Bayrou
mais aussi celle de Nicolas Sarkozy.
Quoique…
En effet, si l’on peut penser que Lagarde ne se ralliera pas
à une candidature de François Bayrou (un homme qui, dit-il, a trahi la
confiance de ceux qui, à l’UDI, l’avaient soutenus en 2012) parce que, d’une
part, l’UDI n’a rien à y gagner, et, d’autre part, au vu du peu de
considération que le président du MoDem a pour celui de l’UDI qui le lui rend
bien, l’option Sarkozy est toute différente.
Si l’ancien président de la république est le candidat de
LR, il faudra bien négocier un soutien contre un groupe parlementaire UDI
(voire centriste, c’est-à-dire regroupant les élus UDI et MoDem, auquel il ne
ferme pas la porte), donc des accords pour les législatives qui suivront la
présidentielle.
Dès lors, il se pourrait que Jean-Christophe Lagarde et l’UDI
soient obligés d’apporter leur soutien à Nicolas Sarkozy.
Au cours de l’entretien à Atlantico, le centriste a
également posé un diagnostic sur l’état de la France: «Le système économique,
politique et social de la France est périmé. Il a été créé pour un pays qui
n'existe plus: une France repliée sur elle-même, faisant peu d'échanges avec
l'extérieur, où l'Etat était le principal détenteur du capital de grandes
industries, le principal investisseur, etc. Le danger pour cette élection,
c'est que le duo Mélenchon-Le Pen fasse croire que l'enjeu de la présidentielle
soit l'Europe, ce qui est un mensonge absolu. En effet, si l'Europe a besoin
d'être refondée, ce qui ne va pas en France n'a rien à voir avec l'Europe».
Alexandre Vatimbella
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