Simone Veil à la tribune de l'Assemblée nationale en 1974 |
C’est devenu une habitude, Simone Veil est la personnalité
politique préférée des Français selon le classement établi tous les six mois
par le JDD.
Evidemment, il s’agit d’une liste fermée (on propose un
certain nombre de noms aux sondés) et l’ancienne ministre de la Santé de Valéry
Giscard d’Estaing est, depuis longtemps, retirée des joutes politiques
quotidiennes.
Néanmoins, Simone Veil n’est pas en troisième position du
classement pour rien (alors que la deuxième personnalité politique, Nicolas
Sarkozy, est 48°, étrangement devant Alain Juppé et Emmanuel Macron,
respectivement 49° et 50°, alors qu’ils le devancent de loin dans tous les
baromètres de popularité!), derrière Omar Sy et Jean-Jacques Goldman.
C’est bien sa modération, sa sagesse mais aussi son
modernisme et son progressisme qui sont appréciés de ses compatriotes,
c’est-à-dire ce qui constitue en grande partie le juste équilibre prônée par le
Centrisme.
Ainsi, sa loi sur l’interruption volontaire de grossesse
(IVG) de 1974 n’a jamais été un blanc-seing pour l’avortement à tout va.
Il s’agissait de mettre fin à une situation où les femmes
n’avaient pas le droit de choisir leur grossesse et où les avortements
clandestins étaient souvent de véritables boucheries pour celles qui ne
pouvaient se payer les cliniques haut de gamme à l’étranger.
Mais, tout autant, elle souhaitait aussi par ce texte, appeler
les femmes à la responsabilité en faisant en sorte que l’IVG ne soit pas un
acte banal mais celui choisit en dernier ressort et pris en toute conscience et
connaissance de cause.
Une philosophie centriste sous-tendait cette loi.
Bien entendu, les Français apprécient également son
tempérament, elle qui s’est battue toute sa vie pour ses convictions et les
droits des femmes quand ceux-ci étaient encore balbutiants.
Quant à son combat politique, elle ne fait que de rares
apparitions, une des dernières ayant été pour soutenir la création par
Jean-Louis Borloo de l’UDI dont elle est d’ailleurs titulaire de la première
carte de membre.
Elle se sent proche de la confédération centriste, à l’opposé
du Mouvement démocrate et, surtout, de François Bayrou.
Entre elle et le leader du MoDem, le courant ne passe pas du
tout, notamment depuis qu’elle estime que ce dernier a plombé sa campagne pour
les élections européennes de 1989 alors qu’il était son directeur de campagne.
Son aversion pour Bayrou l’amènera à soutenir Nicolas
Sarkozy en 2007 et à qualifier le président de l’UDF d’alors d’«intriguant» et
d’«opportuniste» n’ayant pas la «carrure» pour être président de la république.
Rappelons qu’en européenne convaincue, Simone Veil a été
présidente du Parlement européen.
De même, elle s’est toujours opposée radicalement au Front
national affirmant qu’entre un des candidats et un du PS, elle choisirait
toujours ce dernier.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC