Pour caractériser les promesses du programme économique de Trump,
un expert a utilisé cette analogie: «c’est comme s’il invitait tout le monde au
restaurant mais qu’il leur laissait payer l’addition…»
Baisse d’impôts massives, dérégulations à tout va, vaste remise
en cause des accords économiques avec les partenaires commerciaux des
Etats-Unis sans oublier quelques mesures «on rase gratis», le programme de
Donald Trump aboutirait selon les économistes à une récession et un déficit
abyssal de l’économie américaine.
Et les critiques sont venues de partout, de la Gauche à la
Droite en passant par le Centre.
Selon le New York Times, «Donald Trump a dit lundi vouloir
conduire le pays à ‘un renouvellement économique’, mais la plupart de ses
propositions endommageraient l'économie, produiraient des déficits énormes,
accéléreraient le changement climatique et laisseraient le pays isolé du reste
du monde».
Pour le Cato Institute (think tank conservateur), «Pris dans
l'ensemble, le plan économique de Trump est désastreux. De grandes réductions
d'impôt sans de plus grandes réductions de dépenses signifient une explosion des
déficits et de la dette. L'interférence massive avec le libre-échange signifie
une économie beaucoup moins productive. Peu d'éléments raisonnables - la
réforme fiscale et la réforme réglementaire - ne peuvent pas plausiblement
défaire les dégâts des autres propositions».
Et pour le Detroit free press (Trump a dévoilé son programme
dans la ville de Detroit), «Trump a offert des attaques très schématiques avec
un choix binaire qui s'est résumé à nous contre eux, l'Amérique contre le
monde, de gagnants et de perdants. Ceux qui aiment une discussion économique accommodée
aux complexités du monde moderne doivent regarder ailleurs».
Ce programme économique qui ne satisfera que les
milliardaires républicains ainsi que les doctrinaires néolibéraux d’un
laisser-faire total où la loi de la jungle remplace la régulation, ne devrait
pas permettre à Donald Trump de retrouver l’estime de l’establishment
républicain où des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour qu’il soit
battu le 8 novembre, surtout de combler son retard actuel dans les sondages qui
commence à s’apparenter à une véritable déroute.
Bien entendu, l’élection est encore loin et les
retournements de situation encore possibles mais le handicap devient vraiment
important pour le populiste démagogue qui va devoir compter avant tout sur les
faux-pas d’Hillary Clinton, voire des révélations explosives sur la centriste
pour inverser la tendance.
Selon les dernières estimations du New York Times, Clinton a
aujourd’hui 86% de chances de l’emporter pour devenir la première présidente
des Etats-Unis.
Sondages
des sondages au 9 août 2016
|
|||
Trump en
déroute
|
|||
|
Clinton
|
Trump
|
Ecart
|
Election projection
|
45,9%
|
43,2%
|
Clinton 6,6
|
Five Thirty Eight (1)
|
44,3 %
|
39,4%
|
Clinton 9,0
|
Huffington Post
|
46,3%
|
41,4%
|
Clinton 8,1
|
New York Times
|
44,0%
|
41,0%
|
Clinton 7,0
|
Polltracker
|
47,5%
|
39,5%
|
Clinton 10,0
|
Pure Polling
|
46,6%
|
42,6%
|
Clinton 7,0
|
Real Clear Politics
|
45,5%
|
42,0%
|
Clinton 6,9
|
270 to win (1) (2)
|
47,3%
|
41,0%
|
Clinton 9,2
|
(1) Prend en
compte 3 candidatures (+ Gary Johnson – Libertarian party)
(2) Prend en
compte un mois de sondage alors que les autres prennent
en compte autour de 15 jours
de sondages
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
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