Michael Bloomberg & Donald Trump |
Et si le centriste Michael Bloomberg avait délivré, lors de
la Convention démocrate de Philadelphie, le discours le plus efficace contre
Donald Trump?
En tout cas, ce dernier ne s’y est pas trompé en estimant
tout le mal qu’il pourrait lui faire par sa réaction rageuse aux propos de l’ancien
maire de New York.
Ainsi, il a déclaré, lors d’une conférence de presse, qu’il
allait «casser la figure» de Bloomberg (dont il n’a pas cité le nom alors) puis
dans un tweet d’une mesquinerie coutumière chez lui où lui prédit (là, il le
cite nommément) moins de 10% des voix s’il se représente à la mairie de New
York…
Pourquoi tant de haine de la part de Trump vis-à-vis de
Bloomberg?
Tout simplement parce que ce dernier est, non seulement, un
Newyorkais comme Trump mais c’est aussi un milliardaire comme prétend l’être le
candidat républicain (il refuse de publier sa feuille d’impôt donc il faut le
croire sur parole).
Et ce que dit Bloomberg, c’est que Trump n’a rien créé tout
seul, que sa famille lui a donné des millions de dollars pour s’installer
(alors que lui a commencé sans rien et a monté un empire des médias
financiers), qu’il est un escroc qui ne paye pas ses fournisseurs, qui profite de
manière éhontée de ses salariés et ainsi de suite.
Et, dans une attaque d’une rare puissance, avec une voix
posée et un regard d’acier, il a traité Trump d’«hypocrite» et a expliqué qu’en
tant que Newyorkais il savait «reconnaitre un escroc» quand il en voyait un puis
s’est exclamé «Trump veut diriger le pays comme il dirige ses affaires, que
Dieu nous en protège!»
On comprend la colère que cela a du provoquer chez un
narcissique égocentrique comme Donald Trump, lui qui se présente comme «le seul
à pouvoir réparer l’Amérique»…
Mais de là à vouloir casser la figure à Bloomberg, c’est
bien la première fois qu’un candidat d’un des deux grands partis à la
présidence menace un opposant de lui «casser la figure».
Pour autant, cette sortie de Trump pourrait préfigurer une
nouvelle d’attaques bien plus ordurières de sa part puisqu’en réponse aux
propos sur sa personne lors de la Convention démocrate, il a déclaré que,
désormais, il ne serait plus «le gentil gars» qu’il était jusqu’à présent (sic!)
et qu’il allait s’en prendre à tous ceux qui sont contre lui.