samedi 30 juillet 2016

Actualités du Centre. Etats-Unis. Trump veut «casser la gueule» du centriste Bloomberg!

Michael Bloomberg & Donald Trump
Et si le centriste Michael Bloomberg avait délivré, lors de la Convention démocrate de Philadelphie, le discours le plus efficace contre Donald Trump?
En tout cas, ce dernier ne s’y est pas trompé en estimant tout le mal qu’il pourrait lui faire par sa réaction rageuse aux propos de l’ancien maire de New York.
Ainsi, il a déclaré, lors d’une conférence de presse, qu’il allait «casser la figure» de Bloomberg (dont il n’a pas cité le nom alors) puis dans un tweet d’une mesquinerie coutumière chez lui où lui prédit (là, il le cite nommément) moins de 10% des voix s’il se représente à la mairie de New York…
Pourquoi tant de haine de la part de Trump vis-à-vis de Bloomberg?
Tout simplement parce que ce dernier est, non seulement, un Newyorkais comme Trump mais c’est aussi un milliardaire comme prétend l’être le candidat républicain (il refuse de publier sa feuille d’impôt donc il faut le croire sur parole).
Et ce que dit Bloomberg, c’est que Trump n’a rien créé tout seul, que sa famille lui a donné des millions de dollars pour s’installer (alors que lui a commencé sans rien et a monté un empire des médias financiers), qu’il est un escroc qui ne paye pas ses fournisseurs, qui profite de manière éhontée de ses salariés et ainsi de suite.
Et, dans une attaque d’une rare puissance, avec une voix posée et un regard d’acier, il a traité Trump d’«hypocrite» et a expliqué qu’en tant que Newyorkais il savait «reconnaitre un escroc» quand il en voyait un puis s’est exclamé «Trump veut diriger le pays comme il dirige ses affaires, que Dieu nous en protège!»
On comprend la colère que cela a du provoquer chez un narcissique égocentrique comme Donald Trump, lui qui se présente comme «le seul à pouvoir réparer l’Amérique»…
Mais de là à vouloir casser la figure à Bloomberg, c’est bien la première fois qu’un candidat d’un des deux grands partis à la présidence menace un opposant de lui «casser la figure».
Pour autant, cette sortie de Trump pourrait préfigurer une nouvelle d’attaques bien plus ordurières de sa part puisqu’en réponse aux propos sur sa personne lors de la Convention démocrate, il a déclaré que, désormais, il ne serait plus «le gentil gars» qu’il était jusqu’à présent (sic!) et qu’il allait s’en prendre à tous ceux qui sont contre lui.



L’Editorial d’Alexandre Vatimbella. La question n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton

Les conventions des deux grands partis américains viennent de se dérouler, l’une après l’autre.
Elles ont intronisé leurs candidats qui avaient remporté sans contestation possible leurs primaires, Donald Trump du côté républicain à Cleveland, Hillary Clinton du côté démocrate à Philadelphie.
La bataille électorale mettra donc aux prises un populiste démagogue soutenu par la droite radicale pour une grande part et une centriste qui a fait alliance avec une grande partie de la gauche démocratique.
Dans un autre temps, on aurait pu dire, «que le meilleur gagne».
Mais nous ne sommes pas face à n’importe quelle élection.
Nous sommes dans le cas de figure, sondages à l’appui, où les Etats-Unis pourraient avoir à leur tête, le 8 novembre prochain, un des pires hommes politiques de ce XXI° siècle, Donald Trump.
Ceux qui le comparent avec l’acteur de série B Ronald Reagan devenu président avec un discours parfois populiste se trompent.
Reagan était un danger potentiel par certaines de ses prises de position mais il n’était pas, comme Trump, un homme inculte, un homme ignare des problèmes de son pays et de la situation du monde, un homme qui ment, un homme qui triche, un homme prêt à s’allier avec les pires ennemis de son pays pour l’emporter, un homme qui ne défendrait pas ses alliés s’ils étaient attaqués, un homme qui se dit prêt à aller frapper ses adversaires politiques, un homme qui insulte la terre entière – opposants, étrangers, femmes, minorités ethniques, etc. – sauf lui-même, un homme qui voit son pays comme une grande scène médiatique pour se vendre et vendre ses produits avant de penser à le gouverner pour le bien de tous, un homme imprévisible qui aura la force nucléaire la plus destructrice et l’armée la plus forte du monde.
Et l’on pourrait continuer cette liste effrayante où l’on doit ajouter tout ce que l’Amérique possède comme personnages douteux, haineux et arrivistes que Trump charrie avec lui, comme les politiciens Newt Gingrich, Chris Christie, Rudolph Giuliani et d’autres, comme ces supporters qui, tous les jours devant les caméras des chaînes d’information en continu, veulent mettre Clinton en prison, voire la tuer, qui se proposent d’en découdre violemment avec tous ceux qui ne vénèrent pas leur chef et souhaitent expulser tous les latinos du pays ainsi que tous les musulmans.
Car Trump a réussi à réveiller les plus bas instincts d’une partie de la population, il a libéré la parole de tous ces gens irrespectueux et hargneux qui n’attendent qu’un signal pour s’en prendre à tous les boucs émissaires qu’on leur présente.
Quand Reagan voyait l’Amérique en rose, Trump la voit du noir de la haine et de l’intolérance.
Sans oublier que Reagan était devenu un politique de longue date et avait dirigé le plus grand Etat des Etats-Unis, la Californie, il connaissait le boulot avant de rejoindre Washington alors que Trump n’a jamais rien fait en la matière.
Enfin, Reagan était beaucoup plus pragmatique que certains le craignaient alors.
Ce qui est en jeu avec la possible victoire du promoteur newyorkais, c’est l’avenir de la démocratie aux Etats-Unis mais aussi dans le monde, c’est la paix et ce sont les valeurs humanistes.
Ce n’est évidemment pas écrit d’avance mais c’est un risque bien réel qui existe et qu’il ne faut pas prendre.
C’est la raison pour laquelle, la question primordiale lors de cette élection n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton, c’est d’empêcher absolument l’arrivée au pouvoir de Donald Trump.
Bien sûr, Hillary Clinton est compétente, présente un programme qui tient la route, possède l’expérience pour être la première présidente des Etats-Unis et elle a raison de déclarer qu’elle pense d’abord à l’avenir de son pays qu’elle voit radieux pendant que Trump ne rêve que d’un retour en arrière où les «blancs» régnaient littéralement en maître, en dépeignant les Etats-Unis actuels, première puissance de la planète faut-il le rappeler, comme l’endroit… le plus horrible sur terre!
Cependant, l’enjeu du 8 novembre, malheureusement, dépasse les simples oppositions partisanes dans une démocratie comme ce fut le cas lors des élections précédentes.
Ici, c’est le «tout sauf Trump» qui est l’impératif catégorique.
Et, bien entendu, cela implique pour les Américains de voter pour Hillary Clinton, qu’ils soient démocrates, républicains, independents, libertariens ou écologistes, qu’ils soient de droite, de gauche ou du Centre, voire «ailleurs».
Oui, la question pour tout défenseur intransigeant et responsable de la démocratie républicaine et de ses valeurs humanistes, n’est pas d’aimer ou non Hillary Clinton, c’est de faire barrage à Donald Trump.