Soyons clairs et remettons les choses en place avant que je
sois accusé de je ne sais qu’elle hargne, haine ou xénophobie.
Ce n’est pas que les Britanniques (plus précisément les
Anglais et les Gallois) ne soient pas des Européens mais c’est qu’ils n’ont
jamais voulu être des Européens.
Ce n’est pas que, nous, les Européens, nous ne voulons pas nous
unir avec les Britanniques, c’est eux qui ne veulent plus l’être avec nous.
Sont-ils nos amis?
Evidemment, si tant est qu’ils le veuillent mais la campagne
du brexit a montré que beaucoup préféraient nous insulter plutôt que d’avoir un
avenir commun ensemble.
Ne nous méprenons donc pas, ce sont les Britanniques qui ont
décidé de rompre avec nous sans aucune raison particulière autre que de ne pas
vouloir être avec nous.
Rappelons-nous mais aussi à eux, que grâce à l’Union
européenne, ils étaient en croissance et étaient redevenus la cinquième
puissance économique de la planète.
Ce choix d’être dehors de l’UE, les Britanniques l’ont fait,
librement et en toute conscience si ce n’est en toute connaissance de cause, en
tout cas démocratiquement.
Et dehors, c’est dehors.
Et il faut que le départ des Britanniques soit le plus
rapide possible.
Pas pour nous venger de leur décision.
Pas pour qu’ils soient dans d’éventuelles difficultés.
Mais parce qu’il en va de l’avenir de l’Union européenne à
laquelle nous devons donner, nous les Européens, toutes les chances possibles
de s’en sortir face aux attaques des populistes démagogues et des totalitaro-nationalistes
qui veulent l’abattre.
L’honneur du gouvernement du Royaume Uni serait de quitter
l’UE le plus vite et non, comme on l’a entendu dans la bouche même de certains
responsables de l’organisation du référendum et de la décision de partir, de
prendre son temps parce que rien ne pressait.
Comment David Cameron peut oser déclarer qu’il ne prendra
pas la décision alors que c’est lui et lui seul qui a décidé d’organiser le
référendum pour se faire réélire l’année dernière.
Ce n’est pas son successeur, dans trois mois, qui doit
activer l’article 50 du Traité de Rome (celui qui permet de s’en aller pour un
pays membre) mais lui et immédiatement.
Le contraire serait une honte et montrerait une évidente
volonté de torpiller l’Union européenne de la part de la Grande Bretagne tout
en protégeant ses uniques intérêts.
Ce serait inacceptable tant pour les Britanniques d’agir
ainsi que pour les gouvernements de 27 pays de l’UE d’accepter cela.
Bien sûr, nous devons trouver une solution pour les Ecossais
et les Nord-irlandais qui veulent demeurer avec nous et dont nous devons encourager
les efforts pour y parvenir.
Encore une fois, les Anglais (et les Gallois) tentent
d’avoir le beurre et l’argent du beurre.
C’est leur politique envers l’Europe depuis qu’ils y ont
adhéré en 1973, depuis que Margaret Thatcher dans les années 1980 s’en est
servi comme d’un porte-monnaie et d’une facilitatrice pour vendre les produits
de son pays sans jamais donner quoi que ce soit en retour (le fameux slogan de
Thatcher était «Give my money back», rendez-moi mon argent, comme si l’Europe
l’avait volé…).
Ce qui est d’ailleurs le plus indigne de leur part, c’est
qu’ils ont bénéficié de l’Union européenne pendant toutes ces années avec, en
plus, un régime de faveur, et qu’ils la quittent en la mettant en danger.
In fine, le problème n’est pas que les Britanniques quittent
l’Europe, c’est qu’ils y soient entrés avec la mentalité d’en profiter, voire
pire, de l’affaiblir de l’intérieur après avoir tenté de le faire pendant des
années de l’extérieur avec leur fameuse zone de libre-échange qui fut un fiasco
lamentable.
Nous, qui sommes dedans, parce que nous le voulons (encore)
et que c’est notre avenir (toujours), il faut que nous avancions.
Car dedans, c’est dedans.
Et moi, comme tous les centristes européens, je suis fier
d’appartenir à cette Union européenne dont le but est de montrer que les hommes
et les femmes de notre continent peuvent avoir un avenir commun de paix et de
prospérité et non de s’entretuer comme nous l’avons montré au monde entier en
étant responsables de deux guerres mondiales qui ont fait des dizaines de
millions de morts, la grande majorité des jeunes, parce que notre horizon se
limitait à haïr l’autre et vouloir le détruire.
Oui, quand je vois la haine dans les yeux de tous ces
nationalistes qui pullulent en Europe en ce moment, de Farrage à Wilders, de Le
Pen à Salvani, de Orban à Petry, de Kaczynski à Michaloliakos, ces dignes
descendants de ceux qui ont attisé les braises conduisant aux massacres du XX°
siècle sur notre continent, je suis fier d’être Européen et de défendre une
fédération européenne.
Centristement votre.
Le Centriste