Le parti libertarien s’apprête à présenter son candidat à la
présidence qui sera désigné officiellement à sa convention qui se tient se
week-end à Orlando (Floride).
Il s’agira, selon toute vraisemblance, de Gary Johnson,
l’ancien gouverneur républicain du Nouveau Mexique et son colistier sera William
Weld, un autre ancien gouverneur républicain mais du Massachussetts.
Dans les derniers sondages ce «ticket» obtient 10% des
intentions de vote, le double de ce que Johnson obtenait lors de l’élection de
2012 où il était déjà le candidat républicain.
Après le grave échec du sénateur républicain Rand Paul dans
la course des primaires en tant que candidat estampillé libertarien, cette
candidature à l’élection du 8 novembre pourrait prendre de l’ampleur alors que
Donald Trump est officiellement le candidat républicain (il vient d’obtenir le
nombre requis de délégués requis), ce dernier n’étant absolument pas compatible
jusqu’à présent avec les thèses et les thèmes défendus par le mouvement
libertarien.
Or, si l’on compte des libertariens du côté des démocrates,
c’est surtout du côté de républicains qu’ils sont nombreux.
Dès lors, celui qui devrait pâtir le plus de cette candidature
sera certainement Trump.
Le premier objectif de Gary Johnson sera d’atteindre les 15%
d’intentions de vote qui lui permettrait de participer aux débats télévisés de
la présidentielle aux côté de Trump et Clinton afin de populariser sa personne
et son programme.
Cela dit, jusqu’à présent et malgré la forte minorité de
libertariens dans les rangs républicains et dans ceux des «independents» proche
du parti de droite, cela n’a jamais permis au Parti libertarien d’empiéter sur
les plates-bandes du Parti républicain et rien ne dit que ce sera différent
cette année.
Le réflexe légitimiste des républicains qui s’apprêtent à
voter en masse pour Donald Trump alors même qu’une forte minorité le déteste
montre la difficulté qu’auront les libertariens pour attirer à eux les déçus et
les adversaires déterminés du promoteur newyorkais.
Cependant, cette élection présidentielle est tellement
atypique qu’on a l’impression que tout pourrait arriver.
Et les dérapages, à nouveau multiples de Trump, pourraient
être un événement déclencheur dans le sens d’une migration de nombreux
électeurs républicains vers le candidat libertarien.
On n’en est pas encore là, néanmoins.
Dernier épisode abracadabrant, le possible débat télévisé
entre Donald Trump et… Bernie Sanders!
Afin de marginaliser la future candidate du Parti démocrate
le plus possible, Trump a proposé à Sanders un débat avant les primaires de
Californie que ce dernier, tout à sa haine envers la centriste et l’establishment
démocrate ainsi que dans son fantasme de pouvoir encore être le nominé à la
convention de Philadelphie, a accepté, sachant bien que s’il est organisé, cela
rendra encore plus difficile ses relations avec l’ancienne secrétaire d’Etat de
Barack Obama.
Et, déjà, de nombreuses chaînes de télévision se sont
proposé de l’organiser…
Le monde politico-médiatique américain joue aujourd’hui à se
faire peur et à faire peur au à l’ensemble de la planète, sans bien prendre en
compte l’énorme responsabilité qu’il prend.
Car il ne faudrait pas que son irresponsabilité rende de
plus en plus sceptiques les citoyens du monde entier sur les qualités de la démocratie
républicaine.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
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