Les sept derniers sondages parus aux Etats-Unis ont donné
six fois Hillary Clinton gagnante et une fois à égalité avec Trump pour l’élection
présidentielle du 8 novembre prochain.
Les trois derniers de cette série ont eu comme résultat en
sa faveur face au candidat républicain, 42%-41% (YouGov-Economist), 40%-39%
(Rasmussen) et, surtout, 41%-36% (Ipsos-Reuters).
Et ce, dans une période connue pour être défavorable au
candidat du parti dont les primaires ne sont pas terminées, ce qui est le cas
chez les démocrates alors que chez les républicains, il est déjà connu.
Ce qui agite les spécialistes des sondages ces derniers
jours, c’est de savoir si l’élection de 2016 ressemble aux autres et que
Clinton, dès qu’elle sera officiellement la candidate démocrate, regagnera tous
les points perdus.
Certains estiment que ce sera le cas, d’autant que Trump est
honni par de toute une partie de l’opinion publique et qu’il semble impossible
que les sympathisants de Sanders s’abstiennent de voter pour Clinton en
novembre au risque de faire élire un personnage comme le promoteur newyorkais
ou, pire, qu’ils votent massivement pour ce dernier.
D’autres, en revanche, pensent que les sympathisants de
Sanders détestent tout autant Clinton que Trump, que donc beaucoup n’iront pas
voter et qu’une partie d’entre eux se reconnaîtra même dans les promesses populistes
et démagogues du candidat républicain et voteront pour lui.
Les deux scénarios sont possibles même si le premier est
beaucoup plus consistant.
D’autant que Donald Trump s’est mis, à nouveau, à insulter
les femmes.
Hier, il a même réussi à s’en prendre à trois d’un coup,
alors même qu’il ne pourra pas gagner sans qu’une partie d’entre elles vote
pour lui!
Hillary Clinton, évidemment, accusée d’être encore une fois
malhonnête; la sénatrice démocrate du Massachussetts Elisabeth Warren, qu’il a
baptisée «Poncahontas» en référence à ses origines indiennes, accusée de ne
servir à rien au Congrès; la gouverneure de l’Etat du Nouveau-Mexique, une
républicaine d’origine latino (la seule du côté du GOP), Susana Martinez, parce
que celle-ci n’a pas encore décidé si elle allait le soutenir, notamment pour
ses propos racistes envers sa communauté et les Mexicains, ce qui lui a valu
d’être traité de paresseuse et de bonne à rien, Trump se proposant même de la
remplacer à son poste…
Les médias, notamment audiovisuels, sont généralement assez
honteux de devoir rapporter ces propos, sans doute parce qu’ils savent qu’ils
ont surfé sur la vague Trump pour améliorer leurs taux d’audience ou leurs
chiffres de vente et qu’ils continuent à le faire en se bouchant le nez.
Leur comportement hautement répréhensible montre ainsi toute
la problématique d’une sphère qui a mélangé les genres depuis des décennies,
faisant d’une top modèle une personne aussi importante que le président des
Etats-Unis en matière de parole politique, permettant au promoteur immobilier
de jouer de sa popularité médiatique acquise dans l’entertainement afin de
conquérir les électeurs qui confondent sans difficulté aucune la réalité avec
cette sorte de sitcom trash consacrée à l’élection présidentielle qu’il leur
propose.
Cela n’empêche pourtant pas les médias de s’en prendre
encore une fois à Hillary Clinton alors qu’un rapport venant du secrétariat d’Etat
pointe que celle-ci n’aurait pas obtenu l’autorisation d’utiliser une boite
e-mail personnelle quand elle a dirigé ce département.
Mais le rapport explique, ce que les médias rapportent
nettement moins, c’est que tous les autres secrétaires d’Etat, républicains et
démocrates avant elle, ont fait exactement de même et que les règles du
département n’ont jamais été claires ou clairement explicitées.
Par ailleurs, il n’accuse Clinton d’aucune fuite majeure d’informations
top secrètes, ce qui était, rappelons-le, ce que les médias reprochaient avant
tout à Clinton, ce qu’une enquête du FBI avait déjà affirmé de son côté.
Bien évidemment, en période électorale et pour une
personnalité aussi clivante que l’est Hillary Clinton, sans oublier ses
relations conflictuelles avec les médias, ce rapport devrait être utilisé
contre elle, notamment par Trump, et il est difficile de savoir s’il aura un
impact sur l’élection de novembre.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
A lire aussi :