Après la primaire du Kentucky qu’elle a remporté et celle de
l’Oregon qu’elle a perdu face à Bernie Sanders, Hillary Clinton a engrangé un
nombre de délégués supplémentaires qui la rapproche un peu plus de la victoire
dans le camp démocrate.
Mais le chemin ne sera pas facile pour la centriste.
On sait depuis des semaines que Sanders ne se retirera pas
avant la fin des primaires.
Même si le sénateur socialiste du Vermont sait qu’il n’a
plus aucune chance, il continue son parcours en invoquant quatre raisons.
La première est que, quel que soit le résultat des
primaires, son but premier est de changer le Parti démocrate, sous-entendu le
faire virer à gauche, lui qui, rappelons-le n’en a jamais été membre.
Son idée est donc d’avoir le maximum de délégués possible
afin de peser de tout son poids lors de la Convention de Philadelphie pour que
le parti adopte une plateforme de gauche et qu’Hillary Clinton soit obligée de
se gauchiser afin qu’il lui apporte son soutien officiel dont elle aura besoin
pour unifier les démocrates et espérer gagner en novembre prochain.
La deuxième est qu’il est dans une sorte d’ivresse et d’hubris
avec les foules qu’il réunit dans ses meetings, avec une jeunesse qui le suit
massivement, lui qui jusqu’à présent et à part dans l’Etat qu’il représente,
n’avait que peu de notoriété.
La troisième est qu’il brandit systématiquement les sondages
en montrant qu’il obtiendrait un meilleur résultat que sa concurrente lors de l’élection
générale face à Donald Trump.
Il est vrai que ceux-ci indiquent qu’il gagnerait avec une
marge beaucoup plus importante.
Mais, comme il a déjà été dit ici, ces sondages ne reflètent
pas du tout la situation qui aura lieu dans les prochains mois.
De même, les analystes s’accordent pour dire que si Sanders
était le candidat démocrate offficiel ou celui qui ferait figure de vainqueur
des primaires, il baisserait rapidement dans les enquêtes d’opinion car si tout
le monde a une opinion de Clinton, nombre d’Américains ne savent pas encore
très bien qui il est, ce qu’il veut et quel est son programme, tout en sachant
qu’il n’est pas en position de l’emporter.
La quatrième est qu’il pense pouvoir encore gagner.
Même s’il se berce d’illusions –Hillary Clinton est à moins
de cent délégués pour atteindre la majorité et il faudrait pour qu’il la batte
qu’il gagne toutes les primaires restantes avec près de 75% des voix –, il
estime qu’il peut encore faire changer d’opinion les fameux «super-délégués»,
ceux qui ne sont pas élus mais qui sont membres de droit du collège électoral
comme les représentants, les sénateurs, etc.
A l’heure actuelle, Hillary Clinton en compte 524 contre 40
en sa faveur selon les derniers décomptes.
Mais il n’y a aucun raison pour que ceux qui se sont
prononcés en faveur de l’ancienne secrétaire d’Etat changent d’avis.
D’une part, parce que Sanders n’est pas membre du Parti
démocrate, qu’il n’a rien à leur offrir, qu’ils ne lui doivent aucun retour d’ascenseur
et, surtout, d’autre part, parce qu’ils ne sont pas sur ses positions
idéologiques.
Le problème est que le sénateur du Vermont est en train de
pourrir la situation à l’intérieure du processus électoral démocrate.
Avec ses invectives contre celui-ci alors même qu’il en
connaissait les règles avant de se présenter et ses diatribes contre tous ceux
qui ne veulent pas prendre partie en sa faveur, il a permis à ses fans de se
lâcher et à certains d’envoyer des menaces de mort aux dirigeants et
super-délégués du parti, comme ceux de Trump ont fait lors des primaires républicaines.
En outre, sa hargne qui ressemble en beaucoup de points à
celle de Trump, risque de détourner une partie de ses électeurs de la
présidentielle du 8 novembre, ceux-ci n’allant pas voter pour Clinton.
Aujourd’hui, les dirigeants démocrates se fâchent et
demandent à Sanders de cesser ses attaques et de tenir ses troupes.
Quoi qu’il en soit, Bernie Sanders a les moyens financiers
de continuer sa campagne sans grands risques sur son futur politique.
Par ailleurs, deux nouveaux sondages donnent Hillary Clinton
devant Donald Trump.
Celui de NBC-Survey Monkey la donne à 48% contre 46% au
promoteur immobilier newyorkais et celui de Morning consult la donne à 42%
contre 40%.
Les deux sondages ont également porté sur un duel
Sanders-Trump avec un net avantage du premier sur le deuxième.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
Présidentielle USA 2016
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