jeudi 5 mai 2016

Présidentielle 2017. Juppé se démarque sèchement de Bayrou

Bayrou, Juppé
S’afficher avec le président du Mouvement démocrate ou parler de lui avec sympathie et affabilité quand on fait campagne pour la primaire de LR, voilà qui n’est pas dans les plans d’Alain Juppé.
Ainsi, si l’on en croit Le Figaro, en réponse à l’interrogation d’un militant LR lors d’un meeting à La Roche-sur-Yon en Vendée, le maire de Bordeaux a affirmé sèchement, «Je n’ai pas d’accord avec François Bayrou».
Il a même ajouté, cassant, «Il me soutient? Je ne vais pas l’envoyer sur les roses».
On connait des remerciements plus chaleureux pour un soutien sans condition!
Mais peut-être que Juppé avait entendu la phrase que Bayrou avait prononcé sur RTL, affirmant qu’il voulait «faire bouger» le maire de Bordeaux, sous-entendu lui faire adopter des positions et des points de vue centristes, à tout le moins bayrouistes.
Or, au-delà de la susceptibilité de Juppé, de tels propos sont, à la fois, un soutien qui devient de plus en plus conditionnel (ce n’est pas la première fois que Bayrou s’interroge sur les différences qu’il a avec le candidat à la primaire de LR) et, surtout, un danger énorme que d’être associé d’une manière trop forte à un Bayrou honni par une grande majorité de militants et de sympathisants LR.
Ce jonglage qui n’en est pas à son premier épisode montre à quel point Juppé a besoin des centristes mais qu’il aimerait bien que ceux-ci restent pour l’instant dans l’ombre afin de ne pas lui en faire pour la primaire au risque de la lui faire perdre.
On pourrait appeler un tel comportement de l’hypocrisie et cela n’est pas loin d’en être.
Que les amis de Juppé rappellent sans cesse qu’il n’est pas centriste, comme si cela était une maladie mortelle, est déjà bien insultant pour tout l’espace du Centre, électeurs, sympathisants, militants et dirigeants.
Mais que l’ancien premier ministre de Jacques Chirac ait tenu lui-même, plusieurs fois, à répéter qu’il n’était pas centriste et à se démarquer des centristes qui le soutiennent sans qu’on ne lui ait rien demandé le plus souvent est un procédé pour le moins grossier et rappelle fort opportunément que les voix centristes sont le seul intérêt que les dirigeants de LR portent au Mouvement démocrate et à l’UDI.
D’un côté, on veut le beurre et l’argent du beurre.
De l’autre, on est le dindon de la farce.

Alexandre Vatimbella


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Présidentielle USA 2016. Sondage: Clinton à 54%, Trump à 41%

Donald Trump versus Hillary Clinton
La victoire de Donald Trump à la primaire de l’Indiana le 3 mai et le retrait, dans la foulée, des candidatures de Ted Cruz et de John Kasich, font du promoteur newyorkais le candidat officiel du Parti républicain à l’élection du 8 novembre.
Du côté démocrate, Hillary Clinton, même si elle a perdu la primaire du même Etat face à Bernie Sanders, ne peut quasiment plus être rattrapée par ce dernier et sera la candidate du Parti démocrate.
Dès lors, la campagne pour la présidence américaine commence réellement maintenant comme l’a affirmé Trump, lui qui a déjà attaqué Clinton avec les mêmes insultes qu’il avait utilisé pour ses compétiteurs républicains.
Dans cette optique, les sondages sur le prochain hôte de la Maison blanche commencent à avoir du sens.
Ainsi, un sondage publié le 4 mai par CNN donne à Hillary Clinton une avance de 13 points sur Donald Trump, 54% contre 41%.
Il est à noter que jusqu’à présent tous les sondages des instituts sérieux et non-partisans qui ont porté sur un duel entre la centriste et le démagogue populiste ont tous donné Clinton gagnante, souvent largement.
Mais il reste six mois avant le scrutin et il peut se passer tant d’événements et de retournements de situation que la victoire d’Hillary Clinton est loin d’être assurée en novembre.
On a vu des candidats ayant une avance encore plus grande, s’effondrer et être largement battus par leurs challengers.
Pour autant, toutes les conditions sont réunies, a priori, pour qu’Hillary Clinton soit la première femme présidente des Etats-Unis.
Il faut rappeler, en effet, que la démographie et la carte électorale favorise désormais tout candidat démocrate à la présidentielle quel qu’il soit.
Pour inverser la tendance, un candidat républicain doit être capable d’attirer à lui une part non-négligeable de l’électorat afro-américain et latino ainsi que des groupes ethniques autres que les blancs, sans oublier de séduire une partie importante des femmes et des ménages de la classe moyenne.
Or, dans tous ces groupes, sauf peut-être les hommes de la classe moyenne, Donald Trump fait des mauvais scores voire exécrables suite à ses postures agressives, ses propos injurieux et ses menaces à leur propos.
Personne ne pense aujourd’hui qu’il pourra inverser la tendance, ce qui devrait être un handicap insurmontable.
En revanche, il devrait pouvoir compter sur un large soutien du Parti républicain.
Même si une majorité du partie le rejetait jusqu’à présent, depuis sa victoire dans l’Indiana et le retrait de Cruz, nombre de déclarations montrent que les ralliements seront nombreux – même s’ils se font en se bouchant le nez – et que les déperditions de voix républicaines, voire que ces dernières aillent se porter vers Clinton seront des pratiques assez restreintes.


Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

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