Selon un sondage Elabe pour Europe 1, les Français
préfèreraient un président positionné au centre (16%) plutôt qu’à gauche (14%)
ou à droite (13%) et surtout que très à droite (8%) ou très à gauche (3%).
Mais c’est la proposition «ni à gauche, ni au centre, ni à
droite» qui vient très largement en tête avec 45% des réponses.
Une formulation particulièrement ambigüe puisque cette définition
reprend négativement l’entier spectre du positionnement politique et que,
nécessairement, tout individu, même s’il prétend le contraire, s’y trouve
puisqu’il s’agit uniquement d’un moyen de caractériser les opinions politiques
de chacun.
Cette confusion, largement entretenue par les médias, fait
que 68% des Français souhaitent «Un président qui ne serait pas issu du monde
politique», sauf que, en se présentant à la présidentielle, élection politique
s’il en est, il devient nécessairement un homme politique…
Et ils souhaitent même à 61%, qu’il soit issu de la société
civile.
Opinion confortée par un sondage Odoxa où, à 57%, les
Français veulent un président qui n’a jamais occupé cette fonction mais
également celle de premier ministre ou simplement de ministre.
De même, à la question, peu claire malgré tout, de savoir
comment «renouveler la classe politique», 47% des personnes interrogées par
Odoxa estiment que c’est «par l’arrivée de personnalités issues d’autres
milieux que la politique» devant le rajeunissement du personnel politique (31%)
et l’arrivée de personnalités politiques n’ayant pas exercé récemment le
pouvoir (21%).
Il faut dire que, selon un sondage Ipsos pour Le Monde, la
Fondation Jean Jaurès et Sciences po Paris, seuls 8% des Français font
confiance aux partis politiques.
On le voit bien d’ailleurs dans le dernier baromètre de l’Express,
de la presse régionale et de France inter, réalisé par Odoxa où, en le testant
pour la première fois depuis longtemps dans un sondage politique, c’est l’«apolitique»
Nicolas Hulot qui arrive en tête devant Alain Juppé et Emmanuel Macron (42% qui
éprouvent de la sympathie pour lui contre 40% et 38% pour ses deux
poursuivants).
A noter, toutefois, que selon le baromètre
Vivavoice-Libération, Nicolas Hulot ne serait un bon président de la république
que pour 23% des sondés, arrivant en sixième position à égalité avec Marine Le Pen
et Bruno Le Maire mais loin derrière Alain Juppé (45%), Emmanuel Macron (38%)
et derrière Manuel Valls (28%), François Fillon et François Bayrou (27%).
Par ailleurs, le sondage Elabe fournit deux informations
intéressantes sur le positionnement des sympathisants centristes.
Ainsi, à la question de savoir quelles sont les principales
qualités d’un président de la république, les sympathisants MoDem et UDI se
classent en tête de ceux qui citent le réalisme.
En outre, les sympathisants de l’UDI se classent en tête de
l’électorat qui souhaite que le prochain président de la république réforme le
pays en profondeur, plutôt qu’il «rassemble les Français et apaise la société»,
à 81% contre 16% devant l’électorat LR et du MoDem.
(Sondage Elabe réalisé les 19 et 20 avril 2016 par internet
auprès d’un échantillon de 1000 personnes de plus de 18 ans représentatif de la
population française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points //
Sondage Odoxa réalisé les 21 et 22 avril 2016 par internet auprès d’un
échantillon de 994 personnes de plus de 18 ans représentatif de la population
française / méthode des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage IPSOS
réalisé du 15 au 19 avril 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1013
personnes de plus de 18 ans représentatif de la population française / méthode
des quotas / marge d’erreur de 3 points // Sondage Vivavoice réalisé du 14 au 18
avril 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1001 personnes de plus de 18
ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge
d’erreur de 3 points)
Alexandre Vatimbella
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