François Bayrou & François Fillon |
Dans une confidence au JDD, François Fillon avait affirmé
que s’il gagnait la primaire de LR, François Bayrou, comme il l’avait fait pour
Alain Juppé, lui aurait promis de le soutenir et de ne pas se présenter contre
lui à la présidentielle.
Et même de rapporter les propos du président du Mouvement
démocrate: «Si tu gagnes les primaires, je ne me présenterais pas contre toi».
Ce «scoop» du JDD n’en était pas un puisque dès sa parution,
François Bayrou a déclaré, «Cette information est sans aucun fondement. Ma
position n'a pas changé depuis 18 mois. J'ai indiqué que si Alain Juppé remportait
cette primaire, je ne serai pas candidat et que je le soutiendrai. Cet
engagement public est pris à l'égard d'Alain Juppé et d'aucun autre. Ce soutien
tient à la fois à des liens de confiance anciens et à la position, très tôt
exprimée par Alain Juppé, qu'il rechercherait, s'il était élu, la majorité la
plus large possible en dehors d'approches exclusivement partisanes».
Et au cas où Juppé était battu à la primaire, Bayrou est
tout aussi clair: «Je serais libre, y compris de me présenter pour proposer au
pays un autre avenir que celui qui se dessine aujourd'hui».
Ce procédé utilisé par Fillon est indigne d’un homme
politique qui brigue la présidence de la république.
Mais il n’est pas sans rappeler le coup tordu de Ted Cruz
lors de la primaire républicaine de l’Iowa où il fit courir le bruit que Ben
Carson allait sans doute se retirer de la compétition afin d’attirer à lui ses
électeurs chrétiens extrémistes et l’emporter face à Donald Trump, ce qu’il
fit, alors que tout ceci n’était que désinformation.
Pour se tirer de ce mauvais coup, l’équipe de campagne de
François Fillon estime que ses propos ont été «surinterprétés» (sic) par le
JDD.
Ce qui rappelle également l’explication de Cruz qui affirma
qu’il avait appris la nouvelle sur CNN, un nouveau mensonge que la chaîne de
télévision américaine démonta sans peine …
Fillon dans les pas de Cruz, extrémiste de droite républicain,
après avoir affirmé qu’il voulait être le Margaret Thatcher (premier ministre
néolibéral et ultraconservateur britannique) français, voilà qui n’est pas de
bon augure pour obtenir le soutien des centristes…