François Bayrou & Jean Lassalle |
La démission du député des Pyrénées-Atlantiques, Jean
Lassalle du Mouvement démocrate est un coup dur pour François Bayrou.
Au-delà de la perte d’un ami de longue date et d’un élu de
son département, il voit partir un de ses vice-présidents et, surtout, le seul
réel député de son parti.
Désormais, le Mouvement démocrate ne compte plus aucun représentant
à l’Assemblée nationale.
On ne compte pas ici Thierry Robert, député de la Réunion.
Elu en tant que MoDem en 2012, ce dernier a rejoint aussitôt
le groupe des Radicaux de gauche à l’Assemblée nationale et fondé un parti «La
politique autrement».
Et même s’il était la tête de liste du Mouvement démocrate
aux régionales de 2015 à la Réunion, ses liens avec le parti centriste sont
très lâches.
Alors que François Bayrou demeure dans le peloton de tête
dans les baromètres des personnalités politiques et qu’il obtient autour de 10%
des intentions de vote pour la présidentielle de 2017, sa gestion des élus, que
ce soit à l’UDF puis au Mouvement démocrate, a rencontré d’énormes problèmes.
Ainsi, quand il prend la tête de l’UDF en 1998, le parti
compte 114 députés et, quand il le saborde, en 2007, il n’en compte plus que 3
(dont lui-même) qui deviennent membres du Mouvement démocrate.
En 2012, seuls deux députés se feront élire avec l’étiquette
MoDem (Bayrou étant battu), le premier quittant dès son élection (Thierry
Robert) et le deuxième et plus emblématique (Jean Lassalle) maintenant.
En outre, le nombre d’élus qui ont quitté François Bayrou au
fil du temps est très important.
Sans remonter jusqu’à l’UDF, à la tête du Mouvement
démocrate, il a vu partir nombre de proches qui ont jeté l’éponge
(Jean-Christophe Lagarde, Jean Arthuis, Jean-Luc Bennahmias, Corinne Lepage,
etc.) ou de personnalités qui l’avaient rejoint pour une élection, pour des
promesses de postes ou pour partager une aventure commune qui s’est toujours fracassée
sur son incapacité à partager le pouvoir, comme Jean-François Kahn, Christian
Blanc ou Jean-Marie Cavada.
Quant à Jean Lassalle, il quitte le Mouvement démocrate sur
nombre de désaccords avec François Bayrou, certains issus directement de son
éviction en tant que tête de liste de son département aux dernières régionales,
décision d’Alain Juppé qu’aujourd’hui Bayrou soutient, ceci expliquant
grandement cela.
Mais Lassalle veut aussi se présenter à l’élection
présidentielle en candidat indépendant, avec une posture gaullienne et aucune
troupe.
Une situation qui en rappelle étrangement une autre.