Si l’on avait encore des doutes sur la volonté d’Hervé Morin
et de ses amis du Nouveau centre de faire la peau à Jean-Christophe Lagarde et
à l’UDI, il suffisait de se rendre au congrès que cette composante de la
confédération centriste organisait le 5 mars à Vendôme, quinze jours avant le
congrès de Versailles qui devra déterminer si cette dernière aura un candidat
indépendant à la présidentielle de 2017.
Tout d’abord en écoutant Morin au pupitre de la tribune sur
lequel on pouvait lire sur une pancarte «Rassemblons le Centre» (ce qui n’était
pas une plaisanterie) accusant Lagarde de lui avoir «volé l’élection» à la
présidence de l’UDI.
Ensuite en laissant traîner ses oreilles dans les travées où
on accusait ouvertement le président de l’UDI de tricherie et autres méfaits,
comme d’habitude.
Enfin, en lisant la motion finale adoptée, soi-disant votée
dans l’optique de reconstruire «un grand parti central de la modernité et de la
rénovation» (sic) après les rendez-vous électoraux de l’année prochaine.
Ainsi, dans celle-ci, le Nouveau centre menace ouvertement
de «reprendre sa liberté» si l’UDI présentait une candidature unique à la
primaire de la Droite et du Centre.
Cette hypothèse qui n’a jamais été envisagée officiellement
est une manière de menacer Jean-Christophe Lagarde d’une scission s’il avait
l’intention de se présenter à cette primaire.
Mais elle pose un problème majeur: comment une composante de
la confédération peut menacer de la quitter si un vote démocratique de tous les
militants va à l’encontre de sa position qu’elle a fait exprès de prendre juste
avant cette consultation?!
Jean-Christophe Lagarde, on l’aura compris, n’était
évidemment pas présent à ce congrès alors que l’on y trouvait les représentants
des diverses composantes de l’UDI dont Laurent Hénart, président du Parti
radical et principal soutien de Lagarde – mais aussi chaud partisan d’une candidature
indépendante de l’UDI à la présidentielle – ainsi que des représentants du
Mouvement démocrate qui buvait du petit lait, eux qui se sont toujours
proclamés les seuls légitimes du Centre.
Et, sans rire, Philippe Vigier, le président du groupe UDI à
l’Assemblée nationale, pouvait affirmer que leur présence montrait que le
Nouveau centre était le vrai rassembleur du Centre et ce, au moment, où il
menace de détruire l’UDI.
Ce que ne réalise sans doute pas les leaders du Nouveau
centre, sauf ceux qui ont déjà leurs valises prêtes pour rejoindre LR, c’est qu’en
agissant ainsi, pour se venger de Jean-Christophe Lagarde mais aussi de
Jean-Louis Borloo et assouvir leur haine, ils risquent aussi de s’autodétruire.