mercredi 2 mars 2016

Présidentielle USA 2016. «Super Tuesday»: un duel Clinton-Trump se profile

Donald Trump & Hillary Clinton
Les douze Etats (côté républicain) et les onze (côté démocrate) qui ont voté ce mardi 1er mars pour les primaires de la présidentielle de novembre prochain ont accouché comme prévu de deux vainqueurs, Hillary Clinton (démocrate) et Donald Trump (républicain).
Même si leurs victoires (sept Etats sur onze pour Clinton et huit Etats sur douze pour Trump) sont impressionnantes, elles n’ont pas été aussi écrasantes que certains pouvaient le penser.
Néanmoins, ils ont tous les deux gagner les grands Etats qui étaient en jeu (sauf le Texas où, chez les républicains Cruz devance Trump dans l’Etat où il est sénateur) et ils sont, plus que jamais, les grands favoris pour s’affronter le 8 novembre.
Le bilan après le «Super Tuesday»:
- Clinton au Centre
Les victoires très larges d’Hillary Clinton dans des Etats comme la Géorgie, la Virginie et surtout le Texas, font d’elle la super-favorite du camp démocrate même si elle a perdu quatre primaires (dont celles du Minnesota et du Colorado) et qu’elle n’a pas encore, loin de là, le nombre de délégués nécessaires pour l’emporter.
Néanmoins, Bernie Sanders a montré une nouvelle fois ses limites, incapable d’une percée significative dans les électorats afro-américain et hispaniques qui sont indispensables pour prétendre être le candidat du Parti démocrate à la présidentielle.
De même, sa défaite dans le Massachussetts montre également qu’il n’est pas imbattable dans les Etats à majorité blanche et avec un nombre important d’étudiants.
Même si ses discours sont parfois plutôt au centre-gauche et qu’elle a toujours été plus à gauche que son mari et ancien président Bill Clinton, Hillary Clinton continue à appeler à l’union de tous les Américains face aux clientélismes de gauche et de droite.
Surtout, elle a commencé à se positionner face à Donald Trump en vue d’un duel qui semble de plus en plus se dessiner au fil des primaires et des sondages dans les Etats qui ne se sont pas encore prononcés.
Enfin, elle est la seule candidate centriste.
Si jamais elle était éliminée, la présidentielle opposerait un populiste de gauche et un conservateur radical ou un populiste démagogue, à moins qu’alors Michael Bloomberg ne se présente.
Concernant ce dernier, il est sûr que la bonne tenue de Clinton lors de ce «super Tuesday» ne l’incite pas à annoncer sa candidature alors qu’il doit se prononcer au début de ce mois.
- Trump le populiste qui veut se recentrer face à l’extrémiste droitier Cruz
Donald Trump a remporté huit Etats et même s’il n’a pas enfoncé ses adversaires républicains comme certains observateurs le pensaient, il est, plus que jamais, le favori pour être e candidat républicain.
Dans cette optique, il a développé un nouveau discours où il se présente comme le seul capable d’unifier non seulement le Parti républicain mais les Etats-Unis.
Il a indiqué qu’il avait le profil de rassembleur et que le pays pourrait s’en rendre compte dans les semaines à venir, une affirmation que ses discours ainsi que la résistance à l’intérieur du Parti républicain semblent contredire fortement.
Le seul qui semble capable désormais d’empêcher Donald Trump de gagner est un homme encore plus dangereux que lui, Ted Cruz, homme de la droite extrême du Parti républicain, idéologue rigide qui s’est opposé durement et systématiquement à Barack Obama et en condamnant tous les compromis et accords entre les républicains et les démocrates.
Son élection serait plus inquiétante encore que celle de Trump.
Après sa victoire dans l’Etat dont il est le sénateur, le Texas, Il tente désormais de se présenter comme le seul qui peut barrer la route à Trump en demandant aux autres candidats de se retirer.
Mais, si tel était le cas, personne ne sait exactement s’il serait capable de récupérer les voix qui se portent sur Marco Rubio, le conservateur opportuniste, et sur John Kasich, le conservateur le plus modéré du lot.
Sans doute, il aura plus de facilité à récupérer celles qui se portent sur Ben Carson, qui viennent essentiellement des évangélistes réactionnaires.
- Sondages nationaux: Sanders bat tous les républicains, Clinton uniquement Trump
Si Hillary Clinton et Bernie Sanders battraient selon les sondages actuels Donald Trump le 8 novembre prochain, Sanders est le seul à battre les deux autres candidats potentiels républicains, Ted Cruz et Marco Rubio.
Ceux-ci, en revanche, sont devant Hillary Clinton mais dans des duels très serrés qui entrent dans les marges d’erreur sondagières.
Néanmoins, il ne faut pas trop se focaliser sur ces sondages qui, à ce stade de la campagne, ne veulent pas dire grand-chose et qui ne reflètent pas, de toute façon, ce qui se passera lors de l’élection générale comme c’est le cas à chaque présidentielle.
Il faudra attendre la fin des primaires et, plus sûrement, la campagne générale pour obtenir des sondages plus fiables et encore puisque ceux-ci se contredisent souvent comme on l’a encore constaté en 2012 où, par exemple, Mitt Romney, le candidat républicain, sur la foi de sondages réalisés par certains instituts proches des républicains, était certain le soir de l’élection d’être élu alors qu’il a été largement battu par Barack Obama…
En outre, il faut rappeler que l’on peut être élu président sans avoir la majorité des voix puisque le scrutin se déroule Etat par Etat en élisant des Grands électeurs.
Même si ce cas de figure est rare, il s’est produit en 2000 lors de l’élection de George W Bush face à Al Gore.


Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC


Présidentielle USA 2016

A lire aussi :



Présidentielle 2017. Leroy estime qu’il serait «irresponsable» que l’UDI ne participe pas à la primaire de LR

N. Sarkozy & M. Leroy
Maurice Leroy, ancien communiste et ministre de Nicolas Sarkozy, au parcours centriste sinueux, membre de l’UDI mais très proche de LR et de son président, a estimé lors d’une interview pour le quotidien l’Opinion qu’il serait «irresponsable» de la part de la formation centriste de ne pas participer à la primaire de LR qui est devenue officiellement, depuis l’annonce de sa candidature par Jean Arthuis (Alliance centriste, composante de l’UDI), la primaire de la Droite et du Centre.
Adversaire de Jean-Christophe Lagarde, après avoir été à ses côtés, Leroy veut non seulement une participation de son parti et un programme commun dès maintenant mais «plusieurs candidats».
Cette volonté est assez étrange lorsque l’on sait que Jean-Christophe Lagarde n’a pas dépassé les 1% d’intentions de vote dans les sondages où il apparaissait pour ces primaires et qu’Hervé Morin ne dépassait pas les 2% d’intentions de vote dans les sondages pour la présidentielle de 2012.
Sans évidemment affirmer que plusieurs candidats se partageraient les 1 à 2% d’intentions de vote et se ridiculiseraient, on peut se demander pour quelles raisons Maurice Leroy tient-il à une pluralité de candidatures.
Peut-être pour noyer celle éventuelle de son président, Lagarde, ou pour démonter la faiblesse de l’UDI et l’handicaper dans ses négociations avec LR pour les postes au gouvernement en cas de victoire à la présidentielle et les candidatures pour les législatives.
Cette interrogation serait étonnante pour n’importe quel autre parti.
Elle est légitime pour l’UDI tellement les oppositions internes sont fortes et que certains sont capables de jouer son implosion pour ses ambitions personnelles ou, pire, pour satisfaire ses inimitiés personnelles.
On l’a vu pour Hervé Morin, François Sauvadet et Jean Arthuis.

Alexandre Vatimbella



A lire aussi: