L’histoire politique de l’Irlande (Eire) est compliquée
comme en témoigne les résultats des élections législatives de la semaine
dernière dont on vient tout juste de connaître les résultats définitifs.
Ainsi, le Centre triomphe une nouvelle fois mais, cette
fois-ci comme dans d’autres occasions, cela signifie sans doute un blocage ou
des alliances en dehors de l’espace centriste.
Car les deux partis centristes, le Fine gael (qui dirige le
pays avec le Parti travailliste depuis 2011) et le Fianna fail sont adversaires
depuis toujours.
Ce n’est pas tant leurs différences programmatiques qui sont
minimes que leurs relations depuis l’indépendance de l’île en décembre 1921 (traité
avec le Royaume uni) qui empêchent les deux formations de gouverner ensemble.
Toujours est-il que le Fine gael et le Parti travailliste n’obtiennent
que 55 sièges dans la nouvelle assemblée législative (contre les 113 que
détenait précédemment la coalition gouvernementale, ces deux partis avec des
indépendants) et loin de la majorité absolue qui est de 79 sièges.
Le Fine gael passe de 36,1% des voix aux législatives de
février 2011 à 25,5% lors de celle du 26 février dernier, perdant 17 sièges.
Quant au Parti travailliste, il passe de 19,4% à 6,6% des
voix, perdant 27 sièges.
Une défaite sans appel donc dont ne profite pas, néanmoins,
le Fianna Fail pour pouvoir gouverner.
Car celui-ci arrive seulement en deuxième position avec
24,3% (contre 17,4% en 2011) et 44 sièges (contre 21 en 2011) devant le Sinn
Fein (gauche) avec 13,8% et 22 sièges.
Selon les politologues irlandais, les deux possibilités les
plus envisageables sont une grande coalition entre les deux frères ennemis
centristes ou une nouvelle élection.
A noter que cette élection s’est déroulée alors que le pays
connaît une croissance spectaculaire de 7% après ses énormes difficultés
économiques suite à la crise de 2008.
D’ailleurs, le slogan de la campagne du Fine gael était «Let’s
keep the recovering going» («Laissons la reprise continuer»).
Mais cette bonne santé économique n’a pas profité à la
coalition sortante car beaucoup d’Irlandais lui reprochent des mesures d’austérité
qui rendent la vie quotidienne très difficile pour nombre d’entre eux.