Affiche de François Bayrou en 2012 |
A plus d’un an de la présidentielle, un sondage ne dit pas grand-chose
sur l’élection elle-même mais beaucoup plus sur l’état actuel de l’opinion.
Car si ceux-ci avaient donné le résultat par le passé alors Edouard
Balladur, Lionel Jospin, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy (à la place de
Hollande) auraient été élus...
Toujours est-il que le dernier sondage IFOP pour iTélé,
Paris Match et Sud radio montre une baisse très sensible des intentions de vote
en faveur de François Hollande et celui qui en profite se nomme François
Bayrou.
Ainsi, selon les cas de figure, le président du MoDem
obtient 8,5% des intentions de vote (s’il se présente face à Alain Juppé, ce qu’il
ne devrait pas faire selon ses dires), 14,5% si Fillon est le candidat de la
Droite et 15% si ce candidat est Nicolas Sarkozy ou Bruno Le Maire.
La montée de Bayrou dans les sondages ne le met pourtant pas
dans une situation favorable au cas où Nicolas Sarkozy est le candidat de LR
puisqu’il accuserait encore 6 points de retard pour être au second tour.
En revanche, si le candidat de LR est François Fillon ou
Bruno Le Maire (ce qui est largement hypothétique actuellement), alors il n’accuse
plus qu’entre 3 et 3,5 points de retard sur la seconde place occupée par
François Hollande seul ou à égalité dans le cas de figure François Fillon, ce
qui rentre plus ou moins dans la marge d’erreur des enquêtes d’opinion.
Cette bonne nouvelle pour François Bayrou lui permet d’entretenir
son statut de candidat potentiel crédible au cas où Alain Juppé ne serait pas
le candidat de la Droite.
Elle montre également qu’il y a un espace au centre de l’échiquier
politique, un espace pour un candidat du Centre, à l’inverse de ce que
prétendent tous ceux qui à l’UDI veulent un accord avec LR dès le premier tour
de la présidentielle.
Mais elle représente également un casse-tête pour Bayrou.
En effet, il ne gagne des points que parce qu’Hollande en
perd, ce qui signifie que son électorat est plutôt au centre-gauche, voire de
gauche modéré, pour une partie non-négligeable et, surtout, qu’il ne pourra
être au second tour qu’en séduisant encore plus cette frange de la Gauche.
Du coup, les accusations récentes de Nicolas Sarkozy sur le
positionnement à gauche de François Bayrou peuvent sembler légitimes pour l’électorat
de droite ou de centre-droit et jouer en sa défaveur au fil du temps s’il
devait se présenter face à l’ancien président de la république.
François Bayrou peut donc se réjouir de ce sondage sans
toutefois, paradoxalement, y trouver forcément un signe encourageant que sa
victoire pourrait être possible en 2017 comme il le dit à ses interlocuteurs
depuis un an.
Alexandre Vatimbella
(Sondage IFOP réalisé pour le fondation Concorde du 17 au 19
février 2016 par internet auprès d’un échantillon de 1843 personnes de plus de
18 ans représentatif de la population française / méthode des quotas / marge d’erreur
de 3 points)
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