Hillary Clinton, dernière vraie centriste encore en course
dans les primaires américaines (démocrate et républicaine) a remporté le caucus
du Nevada, troisième étape du processus de désignation du candidat démocrate,
le 20 février, devançant Bernie Sanders de près de cinq points alors que les
derniers sondages les donnaient pratiquement à égalité.
Dans cet Etat où le vote hispanique et afro-américain est
important sans être décisif, elle a montré sa capacité à faire passer son message
sur ses qualités de leader prête à gouverner dès le premier jour et de
rassembleuse d’une majorité de l’électorat démocrate et plus largement de cette
fameuse coalition qui a porté au pouvoir Barack Obama en 2008 et lui a permis de
l’emporter en 2012 (blancs-afro-américains-latinos).
Lors de son discours d’après-victoire, Hillary Clinton a
délivré un message d’unité centriste envers tous les Américains alors que son
adversaire démocrate continue, lui, de parler d’une opposition entre les riches
et les autres et d’une «révolution politique».
«Je n’ai jamais cru en une Amérique divisée entre les nous
et eux», a-t-elle ainsi déclaré.
Selon elle, «Personne ne peut abattre chaque obstacle à lui
seul même le président des Etats-Unis. Cela doit être la mission de la nation
toute entière. Je pense que nous sommes tous dans le même bateau et que chacun
de nous va mieux quand tout le monde va mieux».
«Nous allons créer les possibilités de réussite pour que
chaque Américain puisse aller aussi loin que son cœur le porte», a-t-elle
poursuivi.
Son équipe, de son côté, explique qu’Hillary Clinton devrait
mettre en avant lors de ses discours dans les semaines à venir ce besoin pour
le pays de travailler ensemble afin de s’attaquer aux plus gros défis qui se
présentent devant lui.
Dans son message de victoire à ses partisans sur internet
elle a réaffirmé que «Personne ne peut gagner seul (…). Cela doit être la
mission de toute la nation. Nous allons devoir travailler ensemble pour
remporter la nomination (démocrate), gagner la présidence puis, tous ensemble,
abattre les barrières qui empêchent les Américains de réaliser tout leur
potentiel».
Du côté des républicains, un nouveau conservateur s’est
retiré devant la victoire des populistes démagogues et des extrémistes (Trump,
Rubio, Cruz) lors de la primaire de Caroline du Sud, Etat où les évangélistes
radicaux et les membres du Tea Party sont particulièrement forts, et pas des
moindres puisqu’il s’agit de Jeb Bush, celui qui faisait figure de favori voici
quelques mois selon les médias.
Il ne reste plus qu’un «modéré», le conservateur reaganien
John Kasich, gouverneur de l’Ohio, qui demeure à la traîne et pourrait devoir
abandonner dans les semaines à venir sauf retournement de l’opinion
républicaine lors des prochaines primaires.
Toujours est-il qu’ils ne sont plus que cinq à concourir
pour la nomination en tant que candidat républicain à la présidentielle après
le vote de Caroline du Sud: Donald Trump vainqueur détaché, Marco Rubio, Ted
Cruz, John Kasich et Ben Carson qui s’accroche alors même qu’il n’a plus aucune
chance.
Pour les observateurs, sa bonne tenue en Caroline du Sud et
le retrait de Bush, font de Marco Rubio le favori tant Trump aura du mal à
élargir sa base de 30% à 40% de supporters.
Celui qui a un bilan de conservateur radical mais qui a une
ambition démesurée, ce qui l’amène à se présenter désormais en «centriste» face
à Trump et Cruz pour ratisser le plus large possible, pourrait donc se
retrouver le candidat républicain le 8 novembre.
Cependant les jeux sont loin d’être faits et la capacité de
rebond de Donald Trump est non seulement forte mais ses limites très difficiles
à apprécier.
Le milliardaire newyorkais pourrait ainsi gagner ces
primaires, véritable cauchemar des dirigeants du parti même s’ils prétendent
que ce n’est plus le cas.
Alexandre Vatimbella avec l’équipe du CREC
A lire aussi :
Présidentielle USA 2016