Lagarde, Borloo, Morin |
Selon Hervé Morin, cité par le JDD, Jean-Louis Borloo
penserait à la présidentielle de 2017 et n’écarterait pas de se présenter à la
primaire de la Droite et du Centre.
Et, indique le président du Nouveau centre, entité qui fait
partie de l’UDI, ce serait bien le seul à être légitime pour y aller du côté du
Centre.
Voilà comment Morin met Borloo dans les pattes de
Jean-Christophe Lagarde!
Car, faut-il le rappeler, Borloo et Morin n’ont aucun atome
crochu et on se demande bien pourquoi le premier aurait mis le second dans la
confidence à propos d’une envie de présidentielle, sachant en plus, qu’en 2012,
il avait renoncé alors que les sondages étaient prometteurs, ne se sentant pas
le courage de concourir dans une élection où souvent l’on ne ressort pas indemne,
Morin en étant la preuve vivante...
Mais, en introduisant Jean-Louis Borloo dans le débat d’un
ralliement de l’UDI à la primaire de LR et plus largement dans la guerre qui l’oppose
à Lagarde, Morin veut évidemment déstabiliser ce dernier.
Car si Hervé Morin manque de légitimité pour contester le
leadership de l’UDI à Jean-Christophe Lagarde, tout autre est le statut de Jean-Louis
Borloo, fondateur de la confédération de centre-droit et qui bénéficie encore d’un
fort sentiment de sympathie de tous ceux qui en font partie.
D’autant plus que l’UDI n’a pas progressé depuis sa «retraite»
politique, bien au contraire.
Si la formation centriste a désormais un nombre conséquent d’élus
municipaux, départementaux et régionaux, elle n’a pas percé au niveau national
où les Français sont peu nombreux à s’en sentir proche.
Un sondage qui avait inclus Lagarde dans les candidats à la
primaire de la Droite et du Centre lui donnait 1% d’intentions de vote.
Cette situation permet évidemment à Morin de mettre des
bâtons dans les roues de Lagarde à chaque fois qu’il le peut sans que ce
dernier ne puisse réagir fermement.
Selon Le Figaro, Morin conteste aussi à Lagarde le droit de
négocier seul avec Nicolas Sarkozy le ralliement à la primaire et à la
présidentielle, voulant y participer au motif que l’UDI est une confédération
et que le Nouveau centre en est la principales composante en termes de députés.
Cette guérilla d’Hervé Morin fragilise une UDI dont il faut
rappeler qu’il ne voulait pas la rejoindre en 2012 et que ce sont ses amis qu’ils
l’ont obligé.
Il faut dire que tous ses adversaires centristes s’y
trouvaient, de Borloo à Lagarde en passant par Hénart ou Sauvadet.
Ce qui l’avait amené à se rapprocher de François Bayrou qu’il
avait quitté avec pertes et fracas en 2007.
Dès lors, que l’UDI implose un jour ou l’autre n’est
certainement pas pour lui déplaire.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC
Jean-Louis Pommery
Directeur des études du CREC