jeudi 21 janvier 2016

Présidentielle 2017. Lagarde veut un pacte de gouvernance avec LR… qui n’engagera personne!

Au micro de RTL, sur le site de l’Opinion et dans le Figaro, le président de l’UDI Jean-Christophe Lagarde décline ses conditions à la participation de son parti à la primaire de LR, tout en rappelant que les décisions d’y participer ou non, d’avoir un candidat indépendant ou non, seront prises le 20 mars prochain au cours d’un congrès.
Mais l’on sent bien que l’argumentaire de la participation à la primaire est nettement plus travaillé et crédible que celui de la candidature indépendante.
Quoi qu’il en soit, une de ces conditions est l’adoption de «priorités partagées» et d’un «pacte de gouvernance» entre les centristes et les droitistes (qui se transformera en «programme de gouvernement» après la primaire).
Ses grandes lignes sont, selon lui, «la réduction de la dette de la France, la simplification du marché de l'emploi, l’allégement du coût du travail, le rétablissement d'une Éducation nationale qui permette de valoriser le mérite de chaque enfant»
Un pacte que n’importe quel parti politique pourrait faire sienne…
Même s’il faut y ajouter une dose de proportionnelle aux législatives et, surtout, l’exclusion de toute «remise en cause du droit du sol» ou du «renoncement à la construction européenne» qui vise l’aile droite de LR.
Néanmoins, avec des généralités aussi générales, ce ne sera sans doute pas très difficile de se mettre d’accord.
D’autant que, comme tous les candidats potentiels à la primaire l’ont répété, le programme que concocte actuellement Eric Woerth pour LR ne les engagera aucunement, rappelant que l’élection présidentielle, c’est la rencontre entre une personne qui porte un projet personnel et le peuple de France.
Dès lors, que l’UDI et LR se mettent d’accord même sur un programme électoral détaillé ne servira strictement à rien sauf à faire passer la pilule du ralliement de la première aux seconds auprès des militants, des sympathisants et des électeurs de la formation centriste.
Voilà qui est de la poudre de perlimpinpin qui n’abusera que ceux qui veulent l’être.
Plus difficiles seront, on s’en doute, les négociations pour assurer un nombre conséquent de députés UDI dans la prochaine Assemblée nationale ainsi que les places au gouvernement, notamment pour des ministères régaliens.
Dans le dernier cas, la négociation de parti à parti sera sans doute sans effet puisque c’est le Président de la république qui décide in fine qui il met où il veut.


Alexandre Vatimbella



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Ceux qui en doutaient encore devront s’y faire, l’UDI devrait participer à la primaire de LR.
Car, selon son président Jean-Christophe Lagarde au micro de RTL, il ne faut pas «s'obséder exclusivement sur le premier tour de la présidentielle» car la priorité est que «François Hollande ne soit plus président de la République».
Un enterrement de première de la candidature indépendante…
En tout cas, Jean-Christophe Lagarde a écrit à son homologue de LR, Nicolas Sarkozy pour  que «soient organisées rapidement des rencontres» afin de discuter de l’organisation de la primaire ainsi que d’un «accord de gouvernance», de la définition de «priorités partagées» et de la future «majorité au Parlement».
Toujours au micro de RTL, il a précisé que si cette primaire été fermée, il n’en voyait pas «l'intérêt». En revanche, «Si c'est une primaire de l'ensemble de l'opposition démocratique, alors il faut en parler. Mais il y a des conditions»
La première est «qu'il faut que ce soit loyal et transparent».
La deuxième, la «plus importante», est la mise au point d’un «pacte de gouvernance» qui doit définir les accords aux législatives en vue de la future majorité parlementaire: «Pour pouvoir gouverner la France et avoir une alternance réussie, il faut une majorité au Parlement pour porter les réformes dont le pays aurait besoin».
Et de préciser: «Je veux une majorité pluraliste dans laquelle chacun peut avoir ses idées respectées, entendues, écoutées et où personne n'est obligé de se renier».
Il précise sa pensée dans une interview au Figaro.
«(…) Les républicains nous invitent à une primaire qui, jusqu'à présent, a été décidée par eux, pour eux et entre eux. Pour que les adhérents de l'UDI choisissent en toute connaissance de cause, nous devons avoir avec nos homologues de LR et avec la haute autorité de la primaire une discussion sur les conditions techniques de loyauté et de transparence du scrutin et une discussion politique sur la façon dont nous souhaitons construire une nouvelle majorité demain».
Quelles sont vos conditions politiques pour participer à la primaire?
La première est d'avoir des priorités partagées, des grands axes sans lesquels aucun partenariat n'est possible: réduction de la dette de la France, simplification du marché de l'emploi, allègement du coût du travail, rétablissement d'une Éducation nationale qui permette de valoriser le mérite de chaque enfant… Nous aurions eu une arme puissante contre le chômage si l'UMP avait accepté la TVA compétitivité que nous proposions dès 2008, au lieu d'attendre 2011 pour la voter et qu'elle ne soit jamais appliquée !
Vous souhaitez donc un accord de gouvernement?
Je souhaite un pacte de gouvernance garantissant l'indépendance de nos deux formations politiques et la définition d'un programme de gouvernement à l'issue de la primaire pour être capable de construire une majorité parlementaire pluraliste, avec des groupes politiques équilibrés. Avec les Républicains, nous ne pouvons envisager qu'une coalition, pas une soumission.
L'introduction de la proportionnelle aux législatives sera-t-elle un élément de la négociation avec LR?
Cela fait évidemment partie de notre projet, mais au sein d'une même majorité présidentielle, il peut exister des désaccords et des débats que le pacte de gouvernance doit intégrer. Il s'agit d'additionner nos idées sans que personne n'ait à renoncer aux siennes.
À partir de combien de ministères l'UDI s'estimerait-elle correctement représentée?
Il ne s'agit pas de négocier des places mais de garantir aux électeurs qui veulent une alternance qu'on ne s'engouffrera pas dans la mécanique du parti unique qui a échoué de 2002 à 2012, au point que les Français ont fini par la rejeter.
Aux régionales, la règle de répartition des places éligibles était de deux tiers pour LR, un tiers pour l'UDI. Est-ce celle que vous voulez appliquer aux législatives?
Aux régionales, il ne pouvait pas y avoir de victoire sans nous. D'ailleurs, il n'y a pas aujourd'hui de région gagnée par l'opposition que Les républicains puissent gérer sans nous. Il doit en être de même pour les législatives.
N'est-ce pas curieux de vouloir fixer un rapport de force avant la primaire, qui permet de se compter?
Il n'est pas question de rapport de force. On l’a mesuré aux municipales, aux départementales et aux régionales: Les républicains sont plus nombreux que nous mais ils sont minoritaires sans nous. C'est bien la raison pour laquelle ils veulent un candidat commun, grâce à la primaire. Nous disons que la réussite d'une éventuelle majorité ne passe pas par un casting, par la seule désignation d'un ‘sauveur’ dont tout procéderait sans discussion, sans équilibre et sans accord politique. Nous ne pourrions pas nous sentir tenus vis-à-vis d'un candidat qui inscrirait à son programme la remise en cause du droit du sol ou le renoncement à la construction européenne.


Alexandre Vatimbella



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