Les leaders des deux partis centristes, François Bayrou
(Mouvement démocrate) et Jean-Christophe Lagarde, ont adressé leurs vœux pour
l’année 2016 à leurs partisans et aux Français.
Après une année 2015 difficile, tous les deux ont espéré que
la France retrouve une dynamique dans l’unité et dans l’espoir lors de l’année
qui vient.
François Bayrou (voir ses vœux en cliquant ici)
s’est attaché également à souhaiter que le Centre français retrouve son unité.
Selon lui, il est le lieu des «solutions politique nouvelles»
mais il est «profondément et artificiellement divisé entre courants et chapelles».
Il veut donc que cette «famille politique fasse un pas vers
l’unité».
Car seul le «Centre réformiste unifié» peut apporter des
solutions au pays afin de «trouver les réponses» que l’on ne trouve pas ailleurs.
Cet appel à un centre uni alors que le président du MoDem
n’a pas une seule fois nommé le nom de son parti (ni celui de l’UDI, bien sûr)
n’est évidemment pas un hasard.
Alors que les années précédentes il avait plutôt l’habitude
d’affirmer que le Mouvement démocrate était le seul parti centriste et que
l’UDI n’en était pas un, la proximité de l’élection présidentielle, sa possible
candidature et son ambition de se retrouver à l’Elysée en 2017 lui imposent de
se présenter en rassembleur, d’abord de son camp (UDI compris, bien sûr),
ensuite de tous les Français.
Pas sûr que le message soit bien reçu du côté de l’UDI.
Son président, Jean-Christophe Lagarde (voir ses vœux en
cliquant ici),
lui, n’a pas cité une seule fois les mots «centre», centriste» et «centrisme»
(ni celui du Mouvement démocrate, bien sûr).
Tout juste a-t-il fait allusion aux «partis qui nous
gouvernent» depuis 35 ans et qui «proposent des solutions périmées», sous
entendu les partis de droite et de gauche et non ceux du Centre qui, eux,
doivent désormais avoir une chance d’accéder au pouvoir.
Il s’est attaché à parler d’un «nouveau modèle économique et
social du XXI° siècle» à construire pour que la France puisse «retrouver le chemin
de l’espoir.
Un modèle basé sur le «mérite» tant en matière «d’éducation que
d’économie».
A un peu plus de trois mois du congrès qui devra dire si
l’UDI présente un candidat à la présidentielle, ces vœux laissent à penser que
la présence à la reine des élections n’est guère la priorité de Jean-Christophe
Lagarde, à moins qu’il pense que la «mission de l’UDI pour 2016» de préparer ce
nouveau modèle ne soit la base d’un programme électoral pour 2017.
Mais l’absence totale de référence au Centre et au Centrisme
ainsi qu’à une nécessaire union entre les partis centristes, montrent que le
président de l’UDI ne compte pas sur un rapprochement avec le Mouvement
démocrate.
Sans doute Jean-Christophe Lagarde craint la volonté
hégémonique et la préemption de l’espace centriste de François Bayrou et qu’il
va tenter de fermer la porte à l’une et l’autre.
Ou se rappelle-t-il simplement que lors des élections
européennes où les deux partis étaient partis unis au scrutin sous le sigle de
L’Alternative, l’UDI avait servie de marchepied au MoDem sans en retirer le
moindre bénéfice politique par la suite.
Alexandre Vatimbella
Directeur du CREC