Hillary Clinton & Donald Trump |
On connait maintenant les résultats définitifs de l’élection
présidentielle américaine dont le processus s’est achevé avec le vote des
grands électeurs le 19 décembre dernier qui a confirmé la victoire du
républicain Donald Trump en nombre de délégués mais par en nombre de voix, lui permettant de devenir, en janvier prochain, le 45° président des Etats-Unis.
Comme on le sait depuis le lendemain du 8 novembre, c’est la
centriste Hillary Clinton qui a remporté haut la main le vote populaire avec
une marge qui est devenue de plus en plus impressionnante au fil du processus
de dépouillement.
Ainsi, la candidate démocrate a obtenu 65865075 voix soit
2864974 suffrages de plus que son adversaire républicain (qui a obtenu 62979879
voix).
Le plus grand écart en faveur d’un perdant était jusqu’à
présent celui du démocrate Al Gore face à George W Bush en 2000 et se montaient
à 543816 voix.
Ce qui donne à Clinton 48,04% des voix contre 45,95% à
Donald Trump soit un écart de 2,1% en sa faveur.
Seul le démocrate Samuel Tilden avait obtenu un écart plus
important en étant battu, 3%, en 1876.
A l’époque, son élection lui avait été «volée» par une
commission bipartisane, composée de démocrates et de républicains.
Après moult tractations, les décisions de celle-ci avaient
abouti à un grand marchandage où les Etats du Sud avaient obtenu de ne plus
être sous la tutelle du gouvernement fédéral, ce qui était le cas depuis la fin
de la Guerre de sécession, et leur avait permis de mettre en place toutes les
mesures racistes à l’encontre de leur population noire.
A noter que, à chaque fois, le candidat lésé est un membre
du Parti démocrate…
Ce qui est également impressionnant, c’est qu’elle a obtenu
plus de voix que n’importe quel président blanc n’a jamais obtenu pour se faire
élire (seul Barack Obama a fait mieux qu’elle) alors qu’elle est la perdante.
De son côté, Donald Trump a obtenu 306 des grands électeurs
contre 232 à Clinton (il en faut 270 pour être élu) et a gagné 30 Etats contre
20 (plus le district de Columbia) à son adversaire démocrate.
Lors du vote des grands électeurs, le républicain a obtenu
304 suffrages, soit deux d’entre eux qui ont décidé de ne pas voter pour lui
comme le prévoit certains Etats, et la démocrate 227, soit cinq de moins.
Une autre statistique va faire réfléchir sur la nécessité d’une
réforme en profondeur du système électoral américain.
Si Hillary Clinton a perdu avec près de 2,9 millions de voix
d’avance, il n’en a fallu que 77744 à Donald Trump pour l’emporter!
C’est le nombre de voix d’avance qu’il a obtenu dans les
trois Etats-clés – les fameux «swing states» – que sont le Michigan, la
Pennsylvanie, le Wisconsin et qui lui ont permis d’obtenir plus de grands électeurs.
Cela correspond à 0,22% de plus de voix que Clinton dans le Michigan, 0,72% en Pennsylvanie et 0,76% au Wisconsin.
Cet écart représente un vingtième d’un pourcent des 136
millions de votes lors de cette élection…
Lorsque l’on sait que dans ces Etats, comme dans d’autres,
nombre d’électeurs démocrates ont été refoulés, le plus souvent injustement,
des bureaux de vote parce qu’ils n’étaient pas soi-disant en règle pour pouvoir
exercer leur droits de vote, on comprend bien toute la problématique des
élections américaines où ce n’est pas seulement son système à double étage,
vote populaire pour des grands électeurs qui votent pour le président, qui est
en cause.
Ainsi, depuis des années, le Parti républicain qui connait
la démographie du pays qui est en sa défaveur – comme cette élection l’a une
nouvelle fois montré alors même que nombre de partisans démocrates ne se sont
pas déplacés – essaie par tous les moyens de restreindre le droit de vote de
groupes sociaux et ethniques dans les Etats qu’il contrôle, sachant que ceux-ci
votent très majoritairement démocrate.
D’ailleurs, avant le 8 novembre, jour du scrutin, plusieurs
décisions judiciaires avaient été rendues pour annuler des lois iniques mises
en place par les républicains.
Et l’on devra, par exemple, revoter en Caroline du Nord à la
fin 2017 pour des élections législatives depuis qu’un tribunal fédéral a
déclaré le redécoupage des circonscriptions opérées par le Parti républicain,
illégal parce que raciste.
Alexandre Vatimbella
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